« Blackrock », ce nom vous dit quelque chose ? Depuis quelque temps, la polémique s’accroit autour d’une présumée « collusion » à la tête de l’Etat français avec les intérêts de ce fonds d’investissement américain, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, allant jusqu’à 10 000 milliards de dollars A travers le monde. Sa prise d’assaut aujourd’hui par les manifestants porte une symbolique significative sur les enjeux des reformes que le président Macron tente de passer à coup de 49.3, un article de loi lui permettant de légiférer en outrepassant l’Assemblée Nationale. C’est à se demandé si BlackRock n’était-il pas derrière ce nouveau projet de loi retraite ?
Paris | Ilyes Marcisc
Des manifestants contre la réforme des retraites en France ont pris d’assaut aujourd’hui, jeudi, un immeuble du centre de la capitale, Paris, qui comprend un bureau du fonds d’investissement Américain « BlackRock », la plus grande société de gestion d’actifs au monde.
Les médias ont rapporté que des dizaines de syndicalistes hostiles à la réforme globale des retraites lancée par le président français Emmanuel Macron ont brièvement investi le bâtiment.
Les manifestants scandaient des slogans contre le système de retraite, en lançant des feux d’artifice et des bombes fumigènes : « Nous sommes là » dans le hall de l’immeuble, qui symbolise la révolution et les banques, car il comprend de nombreuses sociétés financières », scandait un des protestataires.
La France connaît depuis un certain temps, une vague de manifestations sans égales, contre la réforme du système de retraite impopulaire dans le pays. La violence qui ‘est manifestée aussi bien du côté de certains groupe extrémistes que par les forces de l’ordre, a suscité une forte indignation sur les réseaux sociaux et les médias du monde entier.
Pour comprendre les raisons pour lesquelles les manifestants se sont concentrés plus particulièrement sur le siège de Blackrock, il faudrait remonter un peu dans le temps et chercher un sens dans la chronologie des évènements.
BlackRock était-il derrière le nouveau projet de loi sur les retraites ? Le géant américain semble pourtant avoir trouver preneur à l’intérieur du Palais de l’Elysée
L’on se souvient qu’en 2019, BlackRock avait publié un plaidoyer appelant explicitement le gouvernement français à mettre en œuvre « la capitalisation » des régimes retraite. Cela signifie, confier à des sociétés financières privées la gestion d’une partie de l’assurance retraite des Français. Une quasi obligation d’épargne retraite dans les entreprises, en plus des régimes de base et des complémentaires y a été proposée par ce fond privé. Ce plaidoyer n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Larry Fink, PDG de BlackRock, a été reçu à deux reprises à l’Elysée en 2017. Aussi, des personnalités de BlackRock ont également été reçues par des hauts responsable dans les salons de l’Elysée, à un moment où le gouvernement prévoyait des privatisations massives (Française des jeux, ADP, et d’autre fleurons de l’industrie française )
BlackRock s’est également arrogé le statut d’actionnaire majeur du CAC 40. Le fonds détient des participations significatives dans pas moins de 18 multinationales françaises du CAC 40 : BNP Paribas, Axa, Renault, Bouygues, Total, Vivendi, Société Générale…
Ainsi, BlackRock fait partie des principaux bénéficiaires des gigantesques dividendes versés chaque année par les entreprises du CAC 40. Il détient plus de participations dans les entreprises du CAC40 que… l’État français. Ainsi, le fonds de gestion bénéficie en grande partie de la trésorerie distribuée par les multinationales françaises au détriment des investissements, des salaires et… des cotisations sociales, dont les retraites.
