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Malgré les risques géopolitiques majeurs : Pourquoi l’UE entrave à ses dépens l’industrie gazière?

Les sanctions économiques contre la Russie, les attentats contre les North-Stream, ont sérieusement compromis l‘approvisionnement stratégiques européen en gaz et ont fait grimper les prix de l’énergie à des niveaux sans précédent. Pourtant, en sanctionnant les investissements dans les industries gazières, Bruxelles continue de se tirer des balles dans le pied, Tandis que les Etats membres font à ordre dispersé, face à une tendance mondiale où le Gaz naturel s’impose comme l’élément incontournable pour le mixe énergétique garantissant un passage propre et moins couteux pour les énergies de demain .

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Par | Ahmed Zakaria


Les études internationales confortent les prévisions de l’Algérie quant à la valorisation du gaz en tant que solution incontournable et à long terme pour la transition écologique et énergétique mondiale. Selon la plateforme économique américaine, CNN. Les experts en énergie s’attendent à une augmentation de la demande de gaz naturel de plus de 30 % d’ici 2040.

Cette hausse grandissante, expliquent les experts, est justifiée par les investissements colossaux des pays du monde entier dans les énergies renouvelables, lancés dans une course au passage vers des économies non carbonées.

Les appels se sont en effet, multipliés pour utiliser le gaz naturel comme combustible, pendant la phase de transition qui repose encore sur le pétrole et du charbon.

Sohaib Boutamine, expert en énergie et PDG de Ranadrill, a déclaré à CNN Economics que le Forum des pays exportateurs de gaz naturel tenu à Alger le mois de mars dernier, s’attend à ce que la demande de gaz naturel enregistre une augmentation d’environ 30 % jusqu’en 2040, « mais je m’attends à ce que cette demande augmente d’un pourcentage plus élevé, d’autant plus que de nombreux pays dépendront encore du gaz naturel dans les industries pétrochimiques. « 


L’Europe s’alignera-t-elle sur la tendance mondiale ou continuera-t-elle à nager à contre-courant ?  


La guerre en Ukraine a dévoilé la soumission totale des pays européens à la volonté des Etats-Unis, seul bénéficiaire de l’arrêt en ne peut plus violent, des approvisionnements via les pipelines russes. A défaut d’une stratégie commune et malgré l’impact socio-économique de la crise énergétique, l’UE s’entête encore à se dresser comme l’un des principaux obstacles pour les investissements dans l’industrie gazière.

Les divergences économiques, politiques, géopolitiques et énergétiques entre les États membres de l’UE compliquent la mise en place d’une politique gazière commune, malgré les efforts visant à afficher une approche plus unifiée.

Aucun expert n’est prêt à expliquer la crédibilité des tentatives des structures centrales de l’Union, d’entraver, – au nom de l’écologie-  les investissements dans l’industrie gazière en usant des magiques procédés, inlassablement brandis par Bruxelles, (sanctions, taxes_ plafonnement).

D’ailleurs, aussi étrange que cela puisse paraitre, les membres de l’UE payent quatre fois plus cher le gaz de leur allié américain, rouvre ces mines polluantes de charbon et ne semblent manifestement pas prête à enquêter sur les attentats contre les pipelines gaziers North-Stream, perpétrés sur son territoire !  

Boutamine affirme à ce propos, que les énergies renouvelables ne produisent pas encore suffisamment d’électricité et que le long processus de la transition, met le gaz naturel en haut du podium des ressources jugées comme une étape positive dans le processus de passage vers les énergies renouvelables.

Cela étant, les pays consommateurs de gaz naturel, en particulier les pays de l’Union européenne, devraient contribuer à injecter davantage, des investissements dans des projets de gaz naturel au détriment du pétrole ou le charbon.

Il explique à ce propos que la croissance de la demande de gaz naturel contribuera à absorber l’excédent de gaz « à la lumière de la reprise progressive de l’économie mondiale. Cela poussera les prix à augmenter jusqu’à l’automne prochain, tandis que les pays de l‘Union européen commencent dores et déjà à penser à s’approvisionner pour l’hiver.

C’est ce que confirme plus tard Edward Moya, ancien analyste des marchés gaziers chez OANDA à New York. Ce dernier, estime que la guerre en Ukraine a conduit à une vague d’investissements inégalée, dans le gaz naturel.

Moya a affirmé que toutes les études concluent que le recours au gaz, aura un impact limité sur les prix à l’échelle mondiale.


On estime que 9000 milliards de dollars seront investis dans la production de gaz naturel d’ici 2050.


A l’issu du forum d’Alger des pays exportateurs du Gaz Le ministre Algérien de l’énergie M. Mohamed Arkab n’a pas mâcher des mots en affirmant que l’attitude de Bruxelles ne stoppera pas le train des investissements qui s’impose au reste du monde : « il n’y a pas que les européens pour réaliser nos projets_ on peut se passer de nos partenaires européens nous sommes en train de diversifier les partenariat » a-t-il commenté.  

Pour sa part, le secrétaire général des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Haitham Al-Ghais, a déclaré lors du lancement du rapport Global Gas Outlook 2050 du Forum des pays exportateurs de gaz, que si le secteur des énergies renouvelables est l’activité qui connait la croissance la plus rapide, il n’en demeure pas moins que le gaz naturel arrive en deuxième position, avec une demande en augmentation de 34%.  Sa part dans le mix énergétique mondial est passée de 23 à 26%. A-t-il affirmé.

Al-Ghais s’attend à ce que la majorité de la production de gaz naturel d’ici 2050 provienne de nouveaux projets et de ressources non encore exploitées estimées à 9 000 milliards de dollars. Il ajoute que le passage de l’utilisation du bois de chauffage et du charbon au gaz de pétrole liquéfié pour la cuisine, et du charbon au gaz naturel pour la cuisine, produire de l’électricité, doit être soutenue et suivie.

Le géant mondial Shell Oil Company s’attend à ce que la demande mondiale de gaz naturel liquéfié augmente de plus de 50 % d’ici 2040, alors que la Chine et les pays d’Asie du Sud utilisent davantage de gaz naturel liquéfié pour soutenir leur croissance économique.

En outre, le marché du GNL « continuera de croître jusqu’en 2040, principalement grâce à la décarbonisation industrielle en Chine et au renforcement de la demande dans d’autres pays asiatiques ».

Dans son rapport de janvier dernier, l’Agence internationale de l’énergie AIE, s’attend à ce que la demande mondiale de gaz enregistre une augmentation de 2,5 % au cours de l’année 2024, et a déclaré que ces attentes sont soutenues par des températures hivernales froides par rapport à l’année dernière et par une demande accrue du secteur industriel en raison de la baisse des prix

L’agence s’attend à ce que l’offre de gaz liquéfié augmente de 3,5% en 2024, en raison des retards dans les stations de liquéfaction du gaz. Il est probable que l’augmentation de la demande et la rareté de l’offre contribueront à provoquer d’importantes fluctuations des prix dans tout le pays, en cours de l’année en cours.

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