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Le navire Bouteflika prend  l’eau de partout !

Alors que la rue réclame son départ et son système,  Bouteflika et la clique réunie autour de lui maintient le cap sur ses offres de sortie de crise, réitérées dans une lettre lue aujourd’hui à la télévision publique. Point d’orgue de cette feuille de route, perçue par l’ensemble du mouvement populaire et la classe politique comme une manœuvre dilatoire, le prolongement du mandat présidentiel au-delà de son terme, après l’annulation de l’élection présidentielle qui devait se tenir le 18 avril prochain. Un prolongement qui est qualifié de « violation de la constitution » et de fuite en avant commis par un pouvoir de fait.

Autre mesures annoncées par le chef de l’Etat, après la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, en la personne de Noureddine Bedoui, assisté de Ramtane Laamamra, la tenue d’une Conférence nationale inclusive que tout indique qu’elle sera coiffée par le diplomate Lakhdar Brahimi. Dans sa lettre adressée  à la nation, à l’occasion de la fête de la Victoire, coïncidant avec le 19 mars, Bouteflika promet de remettre les rênes du pouvoir à l’issue de la fin des travaux de la CNI, ponctuée par une révision constitutionnelle et un référendum d’approbation populaire et qui couronnera une nouvelle élection présidentielle.

Sur le papier, cet agenda, réglé comme sur du papier musique, a de quoi faire pâlir d’envie le chaland qui ignore les arcanes et les pratiques du système de pouvoir en Algérie. Et pour cause, il est coutume que les tenants du pouvoir recourent à ce stratagème pour renvoyer aux calendes grecques les aspirations profondes de changement qu’expriment les Algériens tout au long des dernières décades.

Cela a été le cas après octobre 1988, en 2001 lors du « Printemps noir » et lors des événements dits du « Printemps arabe ». Elles se comptent sur le bout des doigts, les personnes, en Algérie, à croire encore aux promesses du pouvoir en place, et de surcroît à  être l’acteur du changement et des transformations démocratiques et sociales. Et encore beaucoup moins depuis que des millions de personnes investissent la rue pour exiger un changement immédiat et  radical.

Dans l’ensemble, les Algériens, qui réclament le départ du système Bouteflika, vérolé par l’affairisme, la corruption, les passe-droits et le culte de la personnalité, veulent surtout que le passage à la nouvelle aube –certains l’appellent deuxième République- soit l’œuvre de la volonté du peuple dans son écrasante majorité, à travers notamment un processus qui ne laisseraient pas les mains libres, voire en écarteraient les figures décriées du régime qui ne lésineraient sur rien pour l’ajourner ou le détourner de son cours historique.

L’élection d’une assemblée constituante et la nomination d’un gouvernement de compétences indépendant, pour mener à bien ces transformations, figurent parmi les recettes qui commencent à faire leur chemin parmi les masses. A côté, d’autres propositions défendent le retour au calendrier électoral, et en priorité l’élection présidentielle, mais toujours avec le souci d’éloigner le personnel politique actuel et confier la tâche d’organisation  à un gouvernement susceptible de bénéficier de la confiance de larges couches populaires.

A la lumière des derniers développements, le plan B de Bouteflika et son clan semble faire pschitt et Le navire prend l’eau de partout.  Et pour cause, d’une part, un de ses soutiens de taille, le chef du RND,  Ahmed Ouyahia, s’en est démarqué et a appelé à satisfaire les revendications du peuple. Pour sa part, le chef de l’état-major de l’armée, Gaid Salah, a souligné le fait qu’il existe « plusieurs solutions pou résoudre un problème ».

Face à cette situation de grave crise ; et face aux différences d’approches et les divergences quant à la manière la moins couteuse d’en sortir, l’armée apparaît aujourd’hui aux yeux de la majorité du peuple, comme l’unique institution à même de garantir, voire de consolider la cohésion nationale, d’aider à l’émergence d’un véritable consensus politique et aller de l’avant.

Ahmed KACI

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