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Du Hirak à la Révolution

Par Ahmed KACI

Sans la cristallisation d’un projet de libération sociale et nationale, nous ne figurerons dans ce monde qu’en tant qu’esclaves des ex-puissances coloniales, de l’impérialisme et de leurs instruments que sont, en particulier, le sionisme, l’islamisme d’obédience salafiste et wahhabite et le séparatisme. Mais cela nécessite également de questionner nombre de concepts qui sont actuellement promus, car la plupart d’entre eux sont minés, tels que la Liberté, la Démocratie, la Citoyenneté, les Droits de l’homme, la Deuxième République, etc.

Dans cet esprit, la libération sociale et nationale ne peut désigner qu’un processus de rupture des liens de dépendance et de compradorisation à tous les niveaux, voire philosophique, vis-à-vis d’une mondialisation néolibérale, ultime forme de l’impérialisme, de plus en plus violente, guerrière et prédatrice. Le géographe David Harvey explique bien le mode opératoire en cours en parlant d’ « accumulation par expropriation » au moyen de programmes d’ajustement structurel orchestrés par le FMI, des « attaques spéculatives » contre les monnaies nationales comme en Thaïlande, en Indonésie en 1997 et en Russie aujourd’hui et les « politiques déflationnistes sauvages » toujours exigées par le FMI, etc.

La propriété des ressources et des moyens de production au cœur du processus

De même que la libération-émancipation sociale ne peut faire l’impasse sur la question de la propriété des ressources nationales et des moyens de production qui ne peuvent être qu’orientés prioritairement vers la satisfaction des besoins de la collectivité et non pour des exigences de calculs, de  solvabilité et autres fadaises de la science économique bourgeoise.

Et pour cause, le libéralisme et son pendant économique le capitalisme s’il avait été à ses débuts un progrès pour l’humanité, aujourd’hui il s’est transformé en vampire qui ne prolifère que par la guerre, le pillage, la destruction des nations, la paupérisation du plus grand nombre et les dégâts irréversible sur environnement.

« Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau », affirmait Saint-Just. Le mouvement populaire en Algérie ne peut pas ne pas être révolutionnaire. Toute autre attitude signifierait une occasion offerte aux tenants du système, à terre mais toujours en place de se remettre sur ses jambes et de reprendre et renforcer ses points d’appuis dans les appareils d’Etat et dans la société. Toute autre voie mènera inexorablement à la contre-révolution. Cette dernière est déjà en œuvre. Mais son projet machiavélique a pour le moment  en face de lui un mur infranchissable incarné par l’union de l’armée et du peuple. D’où les attaques rageuses contre l’Armée et ses chefs et les opérations de division des masses populaires orchestrées simultanément dans la presse aux ordres des oligarques déchus et par des politiciens qui leur servent de caisse de résonnance.

Optimisme et prudence

Les forces, qui ont intérêt dans ces tâches de transformation sociales, et leurs élites qui en émergeront, dans le monde du travail, l’université, le monde rural, les quartiers populaires, les jeunes et les chômeurs, dans l’Armée etc.,   seront-ils à la hauteur de ces défis ou se laisseront-ils conduire par les faux prophètes et les leaders prêt-à-porter dans des combats d’arrière-garde, des faux clivages et des surenchères formelles et sans lendemains ? Seront-ils en mesure de déjouer le complot qui leur est tendu par le système souterrain de vassalisation expert en désignation d’ennemis imaginaires pour cacher ses propres turpitudes et ses trahisons envers la patrie ? Continueront-ils à faire preuve de fraternité, de calme et de sérénité pour conjurer la menace de chaos que souhaitent semer les pyromanes de tous bords ? Feront-ils en sorte que l’optimisme et l’espoir soient omniprésents et dans le même temps que la vigilance et la prudence soient de mise?

Bref, aller du Hirak à la Révolution!

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