Les talibans ont renforcé dimanche leur contrôle sur le nord de l’Afghanistan, en s’emparant de deux capitales provinciales supplémentaires, dont la grande ville de Kunduz, dans une large offensive que l’armée semble incapable d’enrayer.
A quelques heures d’intervalle, les Talibans ont, après de violents combats, pris possession de Kunduz, à 300 km au nord de Kaboul, qu’ils encerclaient depuis quelques semaines, et de Sar-e-Pul, 400 km plus à l’ouest. Ils contrôlent maintenant quatre des 34 capitales provinciales afghanes.
La ville d’environ 300.000 habitants, déjà tombée deux fois ces dernières années aux mains des insurgés, en 2015 et 2016, est un carrefour stratégique du nord de l’Afghanistan, entre Kaboul et le Tadjikistan. Taloqan, capitale de la province voisine de Takhar, était aussi menacée dimanche.
Après Kunduz, Sar-e-Pul, à 600 km à l’ouest de Kaboul, est aussi tombée aux mains des talibans*. Ceux-ci s’étaient déjà emparés samedi de Sheberghan, à 50 km plus au nord, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom.
Vendredi, les insurgés avaient aussi saisi, sans rencontrer la moindre résistance, la ville de Zaranj, capitale de la lointaine province de Nimroz (sud-ouest), à la frontière avec l’Iran.
Kandahar (sud) et Hérat (ouest), deuxième et troisième villes du pays, sont aussi soumises à leurs assauts depuis plusieurs jours, tout comme Lashkar Gah (sud), capitale de la province du Helmand, et la ville de Sheberghan.
Comment Moscou, Téhéran, Islamabad, le Tadjikistan et les autres pays du voisinage gèreront-ils les risques sécuritaires et idéologiques émanant du bouleversement de la scène afghane. Le départ des troupes américaines après 20 ans de présence, laisse les Afghans face à l’enfer d’un véritable narco-Etat qui coexiste avec l' »Emirat Islamique » , dont tout le monde d’interroge sur ses véritables intentions un fois encore au pouvoir.
Dès l’annonce du départ des troupes américaines, Moscou a reçu des représentant des talibans, histoire de jauger leurs intentions, puis une semaine plus tard, la Russie et ses alliés régionaux ont lancé d’impressionants exercices militaires conjoints près de la frontière afghane. La Chine de son côté, ne semble pas vouloir rester en spectateur, profitant de cette occasion pour se positionner. Nous y reviendrons avec plus détails dans nos prochaines éditions.
MF: Source Sputnik / Mahgreb arab press