L’ Algérie offre son « soutien absolu » à la Libye, a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune, en présence du président du Conseil libyen, Mohammad Younes El-Menfi en Visite à Alger. M. El-Menfi a rencontré également le chef du gouvernement Aïmene Abderrahmane et le président du Sénat M. Ali Goudjil.
Par Rasheed Ghozali
Dans une déclaration à la presse au terme de l’audience qu’il a accordée Mohamed Younes El-Menfi, le Président Tebboune a fait état de nombreuses décisions convenues lors de cette rencontre, des décisions qui pourraient, a-t-il dit, « concourir à la résolution de certains problèmes auxquels se heurte la Libye, pays frère. »
L‘Algérie « est à la disposition de la Libye », a affirmé le président de la République en soulignant: « Nous n’avons aucune ambition ni vision hormis celle que les Libyens ont pour leur pays ». Et d’assurer que l’Algérie « attendra la décision que prendront les frères libyens concernant la situation dans leur pays ». A cet cet égard, « nous sommes d’accord avec eux« , affirmant que l’Algérie est prête « à faire entendre la voix des Libyens et à apporter aide et assistance pour résoudre certains problèmes qui se sont posés »,
Le Président Tebboune a rappelé, par la même occasion, la position initiale de l’Algérie, affirmant que cette position est « acceptée actuellement au niveau international ». Elle stipule, poursuit le chef de l’Etat, que la « solution définitive à la crise en Libye est la tenue d’élections conférant davantage de légitimité au Conseil national et au Président ».
Il a préconisé, dans ce sens, l’organisation d’une « double élection parlementaire et présidentielle en même temps », réaffirmant la disposition de l’Algérie à aider les Libyens « à faire entendre la voix de leur pays ».
Les deux dirigeants ont également évoqué « la sécurité dans le sud de la Libye », où les deux pays partagent une frontière de près de 1 000 kilomètres. Cette zone a connu récemment une vive tension après le déploiement des forces de Haftar sur les frontières avec l’Algérie. L’Armée Algérienne avait alors organisé une impressionnante manœuvre pour calmer les ardeurs du Maréchal autoproclamé, menaçant ces forces et leurs soutiens, d’une riposte « dure et décisive »
A ce propos l’invité du président Tebboune, M. El-Menfi a déclaré que les libyens » espèrent établir une coopération technique avec l’Algérie parallèlement à une coopération bilatérale en matière de sécurité ». Il a souligné que la « Libye attend avec impatience le rôle de l’Algérie qui contribue à la réconciliation nationale, qui est l’un des points les plus importants de l’accord politique jusqu’à ce que nous atteignions des élections et unifiions l’institution militaire ».
En raison de l’ingérence de plusieurs acteur régionaux et internationaux à la suite du soulèvement du « printemps arabe« qui a renversé le leader Muammar El Gueddafi avec le soutien de la coalition de l’OTAN en 2011, la Libye peine à sortir de la spirale de la violence. Les rivalités politiques entre les Libyens sont exacerbées par la présence militaire de plusieurs pays, les activités de dizaines de milices et des groupes terroriste, soutenus par plusieurs antagonistes internationaux. Pour les parties libyennes ces éléments sont les plus grands facteurs qui risquent de perpétuer le Chaos.
Des efforts internationaux, où les voisins, l’Algérie et la Tunisie ont joué sans trop de bruit un rôle important notamment au Sommet de Berlin, ont aidé à la formation d’un nouveau gouvernement, plus tôt cette année, à la suite d’un accord de cessez-le-feu en octobre entre Tripoli et Beghazi. Ce gouvernement a pour principale mission, l’organisation des élections législatives et présidentielles en automne prochain.
L’Algérie fait ces derniers temps, une entrée en force pour reconquérir son statut d’acteur majeur dans la région, après tant d’années d’embargo médiatique et diplomatique exercé par plusieurs puissances régionales et internationale. Le président Tebboune a récemment nommé Ramatane Lamamra, un médiateur expérimenté qui considère l’Afrique comme son terrain de prédilection, au poste de ministre des Affaires étrangères.