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France: Une femme tuée tous les 2 jours

Par Ahmed /Zakaria

Quarante-huit femmes ont été tuées par leurs compagnons ou ex-conjoints aux cours de ces quatre derniers mois en France. Les chiffres sont glaçants, un silence assourdissant frappé par une absence presque totale dans les débats publics.  Ces crimes demeureront-ils encore un des tabous sociaux qu’on refuse frénétiquement de voir?

Les débats ont du mal à sortir des milieux militants et les salles des tribunaux donnent l’impression que le pays de Marguerite Duras et du féminisme fuit ses réalités sociales. Sinon, comment expliquer le fait que certaines des femmes tuées, pour ne pas dire la plupart, avaient fait des signalements auprès de la police parce qu’elles se sentaient en danger. En France, une femme battue sur cinq porte plainte. 62 % des affaires de violences conjugales sont classées sans suite. En 2017, 130 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ancien compagnon. Selon le décompte fait par le collectif NousToutes  au 29 avril, 48 ont été assassinées depuis le début de cette année. Parmi les derniers cas médiatisés, celui d’une femme tuée d’un coup de pistolet dans le Var, une heure après le passage des gendarmes au domicile conjugal.

S’appuyant sur le model espagnol, les juristes français considèrent que le port du bracelet électronique demeure une solution.

Il faut « changer de réponse » pour faire face à des féminicides que la France « n’arrive pas à enrayer », ajoutent la présidente du tribunal de Pontoise, Gwenola Joly-Coz, et le procureur de Pontoise Eric Corbaux sur les ondes de la chaîne internationale française TV5. Selon eux, cette réponse pourrait être apportée par le port d’un bracelet électronique pour maintenir à distance les hommes violents.

« On était à un décès tous les trois jours ; cette année on est plutôt à un tous les deux jours », s’alarme Gwenola Joly-Coz, présidente du tribunal de grande instance de Pontoise. « En France, on compte depuis une dizaine d’années environ, et ce chiffre ne baisse pas. Manifestement, il faut retravailler cette question ».

C’est bien de sanctionner l’auteur, mais il faut avant tout assurer la protection de femmes menacées.

Pour Eric Corbaux, procureur de Pantoise, le bracelet électronique permet d’aller plus loin dans la protection, « une notion qui doit être mise au centre des politiques publiques », estimant que « c’est bien de sanctionner l’auteur, mais il faut avant tout assurer la protection de femmes menacées »

Dans le cas du ‘téléphone grave danger’, il faut que la personne soit au courant qu’elle est de nouveau menacée, qu’elle ait reçu un message ou qu’elle ait en visuel son agresseur potentiel. Avec le bracelet électronique, on est sur quelque chose, a priori, de bien plus efficace en terme de protection », estime Eric Corbaux.

Depuis des années, les juristes tirent la sonnette d’alarme sur les féminicides et sur les autres formes de violences conjugales en France. Or, l’écrasante majorité des femmes assassinées avaient d’abord subies des actes de violence répétitifs, avant le drame.  Les médias y accordent peu d’importance, malgré son ampleur, d’autant plus que la société devient de plus en plus conservatrice. D’ailleurs, les titres des médias continuent d’ajouter le qualificatif « passionnel » au crime de ces assassinats.

Sources TV5 et AFP

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