Par | Sarah Bouchaffa
S’exprimant à l’ouverture d’un séminaire sur « le rôle des Conseils d’affaires dans la dynamisation de la diplomatie économique », qu’il a présidé, dimanche dernier à Alger, avec le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, M.Tayeb Zitouni, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a affirmé que les Conseils d’affaires sont « l’un des principaux mécanismes de la diplomatie économique en ce qu’ils balisent la voie à l’établissement de partenariats mutuellement bénéfiques en matière de commerce et d’investissement ».
M. Attaf a estimé que cette rencontre « arrive à point nommé » car, a-t-il ajouté, « notre pays connaît aujourd’hui un essor économique aux objectifs clairs et aux résultats notables ».
Cet essor, poursuit-il, est « le fruit des réformes initiées par le président Tebboune, et de la mise en œuvre de son programme économique ambitieux et prometteur dans le cadre d’une approche solide visant à construire une économie nationale forte et diversifiée qui mise sur les capacités nationales et réduit la dépendance excessive aux hydrocarbures ».
Le ministre des Affaires étrangères n’a d’ailleurs pas manqué de se féliciter des résultats obtenus, en affirmant que « tous les indicateurs économiques nationaux sont au vert : un taux de croissance de 4,2%, un PIB de 260 milliards de dollars, des réserves de change dépassant les 70 milliards de dollars et des exportations hors hydrocarbures qui devraient bientôt dépasser le seuil des 10 milliards de dollars».
Pour préserver ces acquis, « il nous appartient aujourd’hui de poursuivre le travail mené selon l’approche posée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune », a expliqué M. Attaf.
Il a par ailleurs souligné « l’importance » de cette rencontre qui, dit-il, « met en lumière le rôle dévolu à l’un des principaux mécanismes de la diplomatie économique, à savoir les Conseils d’affaires créés avec plusieurs pays frères, amis et partenaires ». Le ministre a ajouté que ce mécanisme « a fait ses preuves en tant qu’espace favorisant les interactions entre les opérateurs économiques et balisant la voie à l’établissement de partenariats mutuellement bénéfiques en matière de commerce et d’investissement ».
L’Algérie fait partie des premiers pays à mettre en place de tels mécanismes dès les années 1990. Elle a créé à ce jour « plus de 40 conseils d’affaires avec des pays arabes, africains, européens, asiatiques et des deux Amériques ». M. Attaf a estimé que le moment est venu de « faire une première évaluation de ces mécanismes afin d’en mesurer l’impact positif et d’identifier les moyens à même de les optimiser ».
M. Attaf a affirmé « le plein engagement du ministère des Affaires étrangères à faire aboutir ces efforts communs visant à promouvoir la performance de la diplomatie économique de notre pays », se félicitant de la signature d’une convention de coopération entre l’Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI) et la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) dans le domaine de la formation, qualifiant cette convention de « pas important vers le renforcement de la coordination et l’amélioration de notre performance collective, au service d’un seul et même objectif : le développement de notre économie nationale »
Les alliances commerciales, au cœur de la diplomatie économique :
Ahmed Attaf et ses hôtes se sont mis d’accord pour souligner l’importance de renforcer la présence des produits algériens à l’étranger. Ils ont par ailleurs tenu à mettre en avant le rôle crucial de la diplomatie économique et des représentations diplomatiques dans l’atteinte de cet objectif.
Pour sa part, le président du Conseil d’affaires algéro-sud-africain a souligné que « l’objectif des affaires mixtes n’est pas seulement d’attirer l’investissement étranger, mais tend aussi d’élargir les horizons et les perspectives des opérateurs économiques algériens et de les inciter à entrer en compétition dans les marchés étrangers, en vue de développer les échanges commerciaux et réaliser un équilibre dans la balance commerciale ».
De même, le président du Conseil d’affaires algéro-coréen a recommandé la création de structures commerciales au sein des représentations diplomatiques pour promouvoir efficacement les produits algériens, rappelant ainsi par la même occasion que l’Algérie est le seul pays africain à entretenir un partenariat stratégique avec la Corée du Sud.
De son côté, le président du Conseil d’affaires algéro-mauritanien a souligné que « le besoin de développer l’économie nationale et d’augmenter le volume des exportations requiert de recadrer les conseils d’affaires et de réguler leurs relations avec les représentations diplomatiques en premier, puis avec les services chargés de l’exportation et de l’investissement ».
Quant au représentant du Conseil d’affaires algéro-sénégalais, il a proposé, lui, la formation de groupes d’hommes d’affaires pour promouvoir les produits algériens à l’international.
Rabah Fassih, directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques au ministère des Affaires étrangères, présent à cette rencontre a tenu, lui, aussi, à rappeler l’importance des conseils d’affaires comme outils pour augmenter les exportations hors hydrocarbures, afin d’attirer les investissements étrangers et diversifier l’économie algérienne. Il a également des mesures concrètes, telles que l’ouverture de bureaux d’information et la création d’un réseau de chargés des affaires économiques et commerciales dans les ambassades et consulats algériens.
Le séminaire a abouti à diverses recommandations. Les participants ont ainsi proposé de faire notamment la distinction entre la diplomatie économique souveraine et celle d’accompagnement. Ils ont également appelé à l’extension du réseau des bureaux de représentation à l’étranger, à l’organisation de rencontres sectorielles directes et à l’implication des présidents de commissions parlementaires d’amitié dans les conseils d’affaires.
Is ont aussi insisté sur le fait que ces Conseils doivent devenir des plateformes de promotion des produits et services algériens pour accéder aux marchés étrangers, avec l’implication de la communauté nationale à l’étranger.
L’événement s’est déroulé en présence de personnalités influentes, notamment le Directeur général des Douanes, le président du Conseil supérieur de la jeunesse, le président de l’Observatoire national de la société civile, et la présidente du Conseil national économique, social et environnemental.