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Chine Russie Etats-unis: qui enterrera le Dollars?

Russes et Chinois ont-ils enfin inventé le système à dédollariser les échanges commerciaux des pays du BRICS après s’être assurés que la politique « belliqueuse » du nouveau président américain Joe Biden ? Les deux pays sont arrivés à la conviction qu’il n’y a pas meilleure manière pour riposter à l’Oncle Sam, que de le priver de son Principal instrument du conflit : l’extraterritorialité du dollar et du droit américain


PAR AHMED ZAKARIA


C’est ce qui ressort de la dernière sortie médiatique du chef de la diplomatie russe en visite à Pékin ce lundi 22 mars: « Les moyens technologiques pour se défaire des systèmes de paiement internationaux occidentaux. Un objectif à long terme que Moscou partage avec Pékin et trouve un soutien de taille auprès l’empire du milieu » a déclaré Sergueï Lavrov.

Le moment est-il propice? d’autant plus que la politique de sanction tout azimut a entraîné d’ores et déjà de premières mutations dans les circuits de production et du commerce mondiaux. De plus en plus d’opérateurs passent à la monnaie numérique lorsqu’il n’arrivent pas à passer outre le système de paiement en Dollar dans une volonté de répartir les risques. d’ailleurs depuis près de 5 ans,  la création d’un système de règlement international susceptible de remplacer le dollar n’est plus un sujet tabou. 

Le dollar constitue 62,3 % des réserves de change des banques centrales, contre 20,2 % pour l’euro, 4,9 % pour le yen et moins de 2% pour le yuan. Son poids dans les paiements internationaux atteint presque les 40 % (contre 34 % pour l’euro) et près de 60 % des importations mondiales sont libellées en dollar.

 « Le dollar est notre monnaie; il devient à partir d’aujourd’hui votre problème« .


En 1971, les Etats-Unis avaient mis fin à la convertibilité du dollar pour être en mesure de compenser leur déficit par la création monétaire sans être exposés à devoir rembourser leurs créanciers en or. Les paroles du secrétaire au Trésor, John Connally à cette occasion, retentissent encore dans l’esprit des dirigeant soucieux de préserver la souveraineté économique nationale : « Le dollar est notre monnaie ; il devient à partir d’aujourd’hui votre problème« .

Ainsi au lendemain des attentats terroristes du 11 septembre, le dollars américain est devenu une arme redoutable contre toute entité réticente à la politique étrangère américaine. Même les alliés n’ont pu, volontairement ou involontairement, y échapper. Tout compte fait, le Japon et l’Europe en sont en réalité, les premières victimes.


Dès sa création du Brics en 2011, la dédollarisation a été un objectif majeur des pays fondateurs (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Il est devenu une priorité avec la politique de sanctions tout azimut pratiquée à coup de tweet par Donald Trump. Ces pays  travaillent depuis 2011 à réduire leur dépendance au dollar. En 2020, Binod Singh Ajatshatru, directeur de l’Institut Indien des BRICS, a déclaré dans une interview au média russe Gazeta.ru que le système unique de paiement entre les pays membres du groupe fonctionnera à pleine capacité en 2025. Avec ce système dénommé BRICS Pay, les habitants des pays concernés pourront payer leurs commandes passées au sein du groupe.

Si entre les autres Etats du BRICS la démarche avance encore timidement, Moscow et Pékin ont déjà fait un long chemin dans ce sens, entrainant dans leur sillage des pays comme l’Australie, l’Inde et les pays de l’osean. Les pays qui n’ont de toutes les façons, pas le choix ou rien à perdre comme l’Iran le Venezuela ou Cuba, suivent avec joie.


Les échanges entre la Russie et la Chine dans le cadre d’accords commerciaux est passé de 90% de 2013 à 2015, à 50% depuis le 2e trimestre 2019. tandis que la part de l’euro dans les échanges russo-chinois dépasse constamment celle du dollar. Par ailleurs, celle du rouble dans les règlements entre les deux pays est passée de 1% en 2013 à 10% l’année dernière.

Source banque centrale russe

La hantise de sortir de l’emprise des sanctions américaines a poussé les pays comme la Russie et la Chine à travailler à l’arrache-pied pour trouver une solution à l’hégymonie du système de paiement en Dollars qui contrôle les échanges économique mondiaux. Le fameux système Swift, la messagerie de compensation internationale par laquelle les Etats-Unis contrôlent la chaîne de la plupart des règlements internationaux. On se rappelle qu’en 2013, la NSA « contrôlerait secrètement » selon des rapports de la circulation des paiements sur SWIFT. Considéré comme un opération d’espionnage, Ceci semble tout bonnement, beaucoup plus délicat pour les dirigeants russe que la domination du dollar.

à Partir de 2015 la Russie a commencé le lancement de son propre réseau alternatif à SWIFT, reliant plus de 91 institutions de crédit. un exploit pareil suggère que la dédollarisation est bien plus avancée que ce à quoi beaucoup s’attendaient (en particulier.

En effet, ce lundi 22 mars, les médias russes ont rapporté en grande pompe les commentaires du Kremlin quant à une éventuelle déconnexion de la Russie du système bancaire SWIFT comme mesure de rétorsion. Dimitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a indiqué aux journalistes que « cette situation nous oblige à rester vigilants » .

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