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Tunisie: Le Magnat patron Nesma tv hors course des présidentielle, Un Nabab de Trop

Par Ahmed Zakaria

Le magnat des médias et candidat à la présidentielle en Tunisie, Nabil Karoui vient d’être inculpé par la justice pour blanchiment d’argent.Le juge a également, décidé de geler ses avoirs et de lui imposer une interdiction de voyage, a indiqué le  pôle judiciaire financier tunisien.

Le parti récemment créé par Nabil Karoui, « 9alb Tounes » (Au cœur de la Tunisie), a immédiatement crié au scandale et déploré cette décision qui intervient  « à quelques jours du dépôt des candidatures aux élections législatives ».

Pour le parti, il ne peut s’agir que d’une  » vaine tentative visant à perturber le parti et son président et à remettre en cause la popularité toujours croissante de ce dernier ».

Pour rappel Nabil Karoui, propriétaire de la chaine de télévision Nesma TV, ainsi que son frère Ghazi Karoui sont visés par une instruction judiciaire du pôle financier depuis 2017. L’ONG anti-corruption I-Watch a été à l’origine du scandale en instruisant un dossier l’accusant de fraude fiscal.

« Après l’ouverture d’une enquête suite à la plainte déposée par I-Watch et après avoir convoqué et entendu plusieurs fois les deux hommes au pôle financier, le juge d’instruction a décidé il y a 10 jours d’inculper Nabil Karoui et Ghazi Karoui pour blanchiment d’argent », a indiqué à l’AFP le porte-parole du pôle judiciaire, Sofiène Sliti en soulignant «que  des commissions rogatoires ont été émises afin d’enquêter sur les activités de leur société à l’étranger et les investigations sont toujours en cours».

En dépit des accusations contre le parti de Gaid Sebcci et Ennahda soupçonnés de vouloir éliminer tous les adversaires politiques, à l’approche des échéances électorales, le patron de Nesma demeure toutefois, une personnalité controversée.  D’ailleurs, le porte-parole du pôle judiciaire financier,a repoussé ses allégations, assurant que la décision ne porte « aucune motivation politique ».

Serviteur d’hier ennemi d’aujourd’hui !

En effet, Nabil Karoui, avait mis tout son poid et sa fortune au service de l’élection  du président Béji Caïd Essbesi en 2014. Aujourd’hui pourtant on l’avait bien vu venir,  il devient vite un sérieux rival pour l’actuel Premier ministre Youssef Chahed. Ce dernier s’appuie sur le parti islamiste Ennahda, qui multiplie les manœuvres politiques afin de  reprendre les rênes du pouvoir. Le parti de Ghenouchi a ces dernière années, pris des sérieux coups, notamment, après son échec dans la gestion de la crise socio-économique et sécuritaire du pays.  

Le parti des Frère Musulmans sombre en effet, d’avantage dans les sondages à cause des scandales politiques relatifs à ses liens  présumés avec les réseaux djihadistes en Syrie et dans les zones du conflit. Parier sur Youcef Chahed, ex fonctionnaire au  Foreign Agricultural Service à l’ambassade américaine de Tunis et ex soutien de l’actuel président, constitue  donc, une échappatoire salutaire pour Ennahdha de  Ghenouchi.  

Le parti de M. Karoui a d’ailleurs, accusé M. Chahed et Ennahdha qui soutient son gouvernement d’utiliser « de manière éhontée, les institutions et moyens de l’Etat dans le but d’éliminer des adversaires politiques ». Il a appelé le Premier ministre à démissionner s’il compte se présenter.

Fondateur de la très puissante chaîne Nessma TV, qui émet sans licence depuis plusieurs années, M. Karoui s’est lancé comme candidat à la présidentielle prévue le mois de novembre prochain. Il a depuis quelques années utilisées en outrance, sa chaîne de télévision Nesma pour se forger l’image d’un homme charitable et généreux. Il a pratiquement fait sa compagne sur tout le territoire tunisien avant l’heure, grâce à l’émission qui porte le nom de son fils défunt. L’image que les tunisiens gardent de l’émission « Khalil Tounes » diffusée tous les jours sur Nesma, est celle de M. Karoui distribuant des biens et des produits électroménagers aux victimes de la crise.

Le mois dernier le parlement a voté les amendements du code électoral, qui a largement été critiqué par les partis d’opposition. Ces derniers ont considéré à l’unisson, ce code comme un moyen d’écarter les sérieux candidats, dont M. Karoui.

Les élections législatives, prévues le 6 octobre en Tunisie, seront suivies par l’élection présidentielle le 17 novembre.

 

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