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Youcef Chahed est-t-il le lièvre qui mènera les Frères musulmans à Carthage?

Par : Ahmed Zakaria

La campagne électorale ne fait que commencer. Il ne passe pas un jour sans qu’un scandale ne vienne ébranler la scène politique en Tunisie. Les jours à venir promettent des rebondissements qui risquent d’ancrer le doute. Huit ans après «la révolution» les tunisiens commencent sérieusement à s’interroger sur l’avenir du pays dominé par les scandales des islamistes de Nahda et les milliardaires de la politique, alors que le courant progressiste souffre de la dispersion et la marginalisation.

Après un lancement de compagne flamboyant à partir de Lyon, le candidat à l’élection présidentielle anticipée Youssef Chahed s’est rendu ce jeudi 5 septembre 2019 dans le gouvernorat de Kasserine.  Pourtant prévenu de la grogne des habitants, l’ex chef du gouvernement ne s’attendait pas toutefois à ce que ces derniers aillent jusqu’à le chasser de la ville.

Plusieurs centaines de manifestants ont  fait irruption dans la salle où devait avoir lieu le meeting populaire de Youssef Chahed, jurant par tous les malheurs qui ont marqué cette ville de l’empêcher d’y tenir son meeting… Ils l’ont fait.

Les assaillants ont débarqué en plein meeting et scandé toutes sortes de slogans forçant les organisateurs à interrompre la quatrième étape de sa compagne et quitter les lieux sous escorte policière. Youcef Chahed était accompagné par Kamel Hamzaoui (tête de liste de Tahya Tounes à Kasserine)

Plusieurs médias locaux estiment que les habitants de Kasserine, à l’instar de plusieurs villes de l’intérieur du pays, voyaient en lui un chef du gouvernement au bilan négatif. Les responsables de campagne craignent déjà que la contagion toucherait la prochaine étape, Kerouane.

Le secrétaire général de Tahya Tounes, Selim Azzabi, est revenu sur l’évènement à travers un post sur Facebook. Il a affirmé que le meeting n’a été interrompu qu’à cause d’une coupure de courant électrique qui a touché toute la zone. Cette coupure «a eu lieu à la fin du meeting », a assuré M. Azzabi.

Youcef Chahed est-t-il le lièvre qui remettra les Clefs de Carthage aux Frères Musulmans ?

Depuis le début de la campagne, Youcef Chahed fait face à plusieurs scandales et accusations qui entravent sa course vers le  palais de Carthage. Après l’emprisonnement du mania des medias et un de ses principaux rivaux Nabil Karoui, Salim Riahi un autre candidat qui mène campagne depuis son refuge en Europe, l’a accusé de manipuler l’appareil de la justice.

Ce dernier a même livré des preuves lors d’un entretien télévisé à l’occasion du lancement officiel de la campagne électorale. L’homme d’affaires a expliqué maintes fois, que Chahed  a été utilisé par le parti des Frères Musulmans Nahda, afin d’exploser le Nida Tounes et livrer les clefs de Carthage au parti de Ghanouch.  Ce dernier lui a garanti le socle parlementaire pour pouvoir enfreindre les accords de Carthage régissant le travail du gouvernement au sein de la coalition.

Conscient de la vacuité de la base électorale de Tahya Tounes fondé par Chahed sur les querelles du nida, les Frères musulmans auraient selon l’homme d’affaire Selim Riahi, utilisé Chahed pour s’accaparer l’appareil judiciaire, se débarrasser de leurs rivaux politiques et éloigner le spectre de poursuites judiciaires sur les assassinats politiques et les liens avec les réseaux de terroristes envoyés dans les zones de printemps arabe armé. Après la chute de El Bachir aux Soudan, le revers essuyé par Erdoghan en Syrie et en Libye, remporter les législatives et les présidentielles en Tunisie représente une question de survie pour cette organisation transnationale. Carthage sera-t-il  l’ultime refuge ?

Lors d’un autre entretien sur une chaîne européenne, Riahi a accusé Nahda et Chahed de préparer un coup d’état contre le défunt Bedji Gaïd Sebci. Indiquant qu’il avait porté plainte au tribunal militaire  contre le gouvernement de Youcef Chahed, certains de ses collaborateurs, ainsi que d’autres cercles qu’il  refuse de nommer.

Par ailleurs, au moment où Chahed a renoncé à sa nationalité française en prévision du scrutin, des militants politiques en Tunisie n’ont pas manqué cette occasion pour semer le doute sur la loyauté de l’ambitieux chef du gouvernement. « Comment peut-on occupé un poste aussi sensible que celui de chef du gouvernement d’un pays,  alors qu’on a prêté allégeance à un autre ?» s’interroge-t-on. Rappelons que Chahed n’est pas le seul candidat ou haut cadre à bénéficier de la double nationalité.

La campagne électorale ne fait que commencer. Il ne passe pas un jour sans qu’un scandale ne vienne ébranler la scène politique en Tunisie. Les jours à venir promettent des rebondissements qui risquent d’ancrer le doute. Huit ans après «la révolution» les tunisiens commencent sérieusement à s’interroger sur l’avenir du pays dominé par les scandales des islamistes de Nahda et les milliardaires de la politique, alors que le courant progressiste souffre de la dispersion et la marginalisation.

Vingt-six candidats ont été retenus pour le scrutin du 15 septembe prochain, sur les 97 candidatures présentées. Parmi les candidats retenus on compte deux femmes.
Sans surprise, une réidition du scénario des présidentielles de 2014 est en cours en Tunisie. Les noms attendus, les candidats des grands appareils ainsi que leurs lièvres font particulièrement couler beaucoup d’ancre sur le déroulement de la camppagnne et le résultats du scrutin post la présidence du défunt Sebci. Les deux principales formations clonées principales formations été retenus. les plus visibles continuent de resasser les même discours et promesse avecquelques mises à jour pour apaiser les inquiètudes des tunisiens épuisés par le quotidien. tels que le fondateur de la chaîne de télévision Nessma TV Nabil Karoui, le Premier ministre Youssef Chahed, le vice-président du parti des frères musulmans, Ennahdha Fatah Mourou, ou encore le ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi, l’un des favoris qui se présente comme indépendant.

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