Par : Ahmed Halfaoui Ancien cadre supérieur du secteur public, consultant freelance en etudes socio-économiques et chroniqueur de presse.
Il y a certains d’ici et de là-bas qui tentent de banaliser l’intervention occidentale. Voici un état des lieux de leurs maîtres
Les citoyens des pays de l’Union européenne découvrent, jour après jour, imperceptiblement, qu’ils vivent sous une dictature. S’ils n’ont pas perdu toutes leurs illusions, c’est que la bête n’a pas encore déployé toute son horreur.
Le temps étant encore au décorum offert par le spectacle démocratique, où se produisent des acteurs qui jouent leur rôle pour la circonstance. Mais l’histoire est en train de connaître des accélérations, grâce aux effets de moins en moins maîtrisables de l’assujettissement des gouvernements au pouvoir des banquiers.
Lorsque l’U.E s’est rangée sous l’étendard des Etats-Unis, à travers le Traité de Lisbonne, ses dirigeants ont prévu de ne rien laisser au hasard d’une irruption démocratique des peuples.
Par l’article 123 du Traité, qui oblige les Etats à n’emprunter qu’auprès des banques commerciales , ils leur avaient offert le Trésor public en pâture, pour dicter leur propre loi sur le mode de gouvernance économique, appuyé par les instances de l’U.E. Le premier des instruments du pouvoir bancaire est le taux d’intérêt appliqué, selon que l’emprunteur est un bon ou un mauvais élève, en termes de « rigueur budgétaire », c’est-à-dire en termes de libéralisation du service public et d’abandon à leur sort des démunis, des victimes du « marché ».
Ainsi, au titre d’illustration, l’Allemagne paie 1,2% d’intérêt sur les crédits contractés, alors que l’Italie doit débourser 6% et l’Espagne 7%. Le but est de pousser les gouvernants à mieux serrer les cordons de la bourse afin de mieux pouvoir rembourser.
Les résultats ne se sont pas fait attendre, dans les maillons faibles d’abord, comme la Grèce ou l’Espagne, où la rue s’est enflammée, tandis que dans les économies un peu plus solides la situation est délétère et risque d’exploser à tout moment. Pour cela, le Traité de Lisbonne a prévu des parades.
Les signataires savaient les conséquences de remettre le pouvoir aux banques. La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, enrichie par la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), prévoit l’application de la peine de mort « pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection » (cf : 14.12.2007 Journal officiel de l’Union européenne C 303/17 FR).
Les médias n’en ont pas parlé, cela ne se fait pas quand l’U.E doit arborer le drapeau de la démocratie et des droits de l’homme.
Plus, dans la préparation des répressions à venir, signé à Velsen le 18 octobre 2007, un traité entre le Royaume d’Espagne, la République française, la République italienne, le Royaume des Pays-Bas et la République portugaise, consacre la création de la force de gendarmerie européenne, EUROGENDFOR, qui peut, le cas échéant, se substituer aux forces de police locales.
Attendu générique : « afin d’assurer toutes les missions de police dans le cadre d’opérations de gestion des crises ». Un corps doté d’une immunité totale dans ses interventions.« Les personnes appartenant à l’Eurogenderfor ne pourront être soumis à des procès suivis d’une sentence, que ce soit dans l’Etat hôte ou dans l’Etat d’accueil dans les cas liés à l’exécution de leur service », stipule le texte de sa création. Et, un must, « tous les bâtiments et zones occupés par des unités d’Eurogendfor, jouissent de l’immunité et ne sont plus accessibles pour les autorités du pays concerné ».
Ainsi va l’U.E qui se prépare activement à verrouiller les derniers espaces de liberté de ses propres citoyens, par l’exercice de la violence extrême, qui recrute des droitsdelhommistes pour l’Algérie et tutti quanti.
A.H