Ahmed Zakaria
«C’est par curiosité intellectuelle et par fraternité entre les peuples, que je suis venue adresser un signe d’amitié pour le peuple algérien (…) Je réitère mon admiration pour l’action du peuple algérien et toute ma solidarité pour la magnifique lutte qu’il mène pour sa dignité»
C’est ainsi que la députée française Mathilde Panot de la France insoumise a justifié sa présence dans une manifestation des étudiants à Bejaïa, 200 Km de la Capitale Alger où elle a été interpellée par la police Algérienne.
La députée de Val-de-Marne, qui a été raccompagnée à Alger aujourd’hui, a été interpellée au milieu de la foule dans la manifestation d’étudiants, alors que plusieurs médias ont affirmé ignorer les conditions et les raisons de sa présence sur les lieux. Elle aurait été repérée grâce à des vidéos qui circulaient sur les réseaux sociaux où les services de sécurité l’auraient reconnue ainsi que son assistant, Mourad Tagzout.
A peine relâchée Mathilde Panot a twitté « Je rendais visite à des citoyens engagés pour la justice sociale et la démocratie. J’ai rencontré des responsables et des élus de plusieurs partis progressistes, le réseau de lutte contre la répression, des citoyens ».
Alors que le groupe parlementaire de la France insoumise dénonce l’interpellation « injustifiée » de leur députée, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la par des services de police algérienne.
Pas plus tard que la semaine dernière «l’ingérence» de la députée Belge Marie Aréna, a provoqué un tollé à tous les niveaux en Algérie. Lorsque cette députée socialiste a remis en cause le processus électoral et la solution constitutionnelle comme sortie de crise en Algérie.
Fermement dénoncée par les autorités algériennes, les manifestants et certains partis politiques, ont montré une manifeste allergie à toute intervention verbale ou physique provenant d’outre-mer. Plusieurs vendredis les manifestants ont exprimé clairement le refus de toute ingérence, notamment celle émanent de personnalités publiques françaises. Des partis politiques ont également estimé que les comptes historiques ne sont pas encore soldés pour justifier une quelconque ingérence dans les affaires algérienne. Pour sa part et dans un discours acerbe le chefs de l’armée Gaïd Salah, a indiqué en réponse aux déclarations de la députée Belge Marie Aréna que les européens « feraient mieux de s’occuper de leur affaires intérieures» insinuant qu’après «l’arrestation de certaines mandataires qui exécutent des agendas conçus à l’étrangers pour dévier le Hirak de ses objectifs, il est prévisible que les commanditaires des forces néocoloniales agissent (…) des dossiers ficelés et bien documentés seront rendu public au moment opportun» a-t-il conclu.
Le parlementaire européen a tout de suite été épinglée par l’EU en soulignant que « L’UE a encouragé depuis le début les algériens à œuvrer à une issue démocratique et pacifique dans un esprit de dialogue et de responsabilité. Nous maintenons cette ligne. Nous espérons que des élections contribuent à répondre aux aspirations profondes du peuple algérien, dans le respect des droits »
Pour rappel, plusieurs médias relayent depuis quelque temps, la détérioration des relations entre l’Algérie et la France, malgré les déclarations rassurantes du Président Macron. Une guerre sournoise par médias interposée serait déclenchée depuis la mi-avril qui laisse entrevoir le degré de sensibilité des réseaux Françalgérie aux rebondissements que provoque le Hirak citoyen en Algérie.
Pendant plusieurs semaines l’on évoque sur les colonnes de certains médias que les relations entre l’actuel ambassadeur français et les nouveaux maîtres de l’Algérie sont arrivées à bout. M.Xavier Driencourt, a confié au média marocain Maghreb Intelligence « qu’il ne souhaite plus rester à son poste en raison de mauvaises relations avec le pouvoir algérien». L’institution militaire algérienne, qui accuse Driencourt d’entretenir une proximité troublante avec Bouteflika et son entourage, considère l’éventuel départ de l’actuel ambassadeur comme une bonne nouvelle, ajoute Maghreb Intelligence.