Par: Nesma Adil
De plus en plus diplomatiquement isolé et a défaut de trouver un pied à terre chez les voisins de la Libye pour mener sa guerre contre le Maréchal Hafatar, le président turc Tayeb Erdoghan compte sur ses alliés naturels de l’organisation des Frères Musulmans pour acheminer ses armes aux milices armées. Ayant montré les preuves sur leurs capacités de semer le Chaos, ces dernières pourront se permettre ce qu’une armée régulière, tenue par les conventions internationales, ne peut se permettre.
Le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé, ce mercredi que ses services de sécurité ont saisi une importante quantité d’armes en provenance de Turquie et se dirigeait vers la Libye.
Khaled Al-Hayouni, porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, a confirmé à la radio tunisienne « Shams FM » que « la quantité d’armes saisies dans le sud de la Tunisie, notamment dans la région de Bani Khaddash dans la province de Médenine, provenait de Turquie vers la Libye ». Ces cargaisons « ont transité par la région de Tataouine pour atteindre Feriana depuis le gouvernorat de Kasserine » a-t-il précisé.
Cette opération a abouti sur l’arrestation de cinq individus, la saisie de fusils d’assaut de pointe et une somme importante de devises, probablement destinés aux salaires des mercenaires des groupes terroristes transférés de Syrie ver la Libye. On parle déjà de salaires qui varient entre 2000 et 4000 dollars selon le grade du combattant.
Une fois encore, cette saisie se présente comme une preuve qui contredit la compagne sur les réseaux sociaux, faisant état d’un consentement tacite du Président Saed Qaes au profit de la Turquie, pour l’utilisation du sol tunisien afin de lui permettre de mener à bien, ses opérations dans l’ouest de la Libye. Des medias tunisiens ont pointé d’ores-et-déjà du doigt, les alliés naturels d’Erdoghan dans le pays. Cette compagne vise à semer la confusion et donner une certaine légitimité au soutien que portent les islamistes des Frères Musulman, au projet de la Khalifa.
Le parti de Ghenouchi, l’actuel président du parlement en Tunisie est en effet, accusé par plusieurs organisations des droits de l’Homme et certains anciens cadres de la sécurité, d’être impliqué dans le transfert des jeunes tunisiens vers les zones de conflits, notamment vers la Syrie et le Senaï Egyptien. Ces réseaux liés à la nébuleuse terroristes et aux filières de trafic d’armes et d’êtres humains, ne se sont jamais inquiétés vde leur sort, notamment à l’époque où le «printemps arabe» avait le vent en poupe.
Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook officielle, la présidence tunisienne a déclaré: « La présidence de la République est importante pour préciser que ce qui est diffusé dans un certain nombre de médias et de médias sociaux au sujet de la demande du président turc Recep Tayyip Erdogan du président tunisien Qais Said d’utiliser l’espace aérien et maritime de la Tunisie Non Il n’y a aucune base pour cela, donc ni le président turc n’a demandé cela, ni le président tunisien à l’origine traité de cette question parce qu’elle n’est ni discutée, ni débattue, ni jamais proposée. «
Elle a souligné: « La Tunisie est aussi attachée à sa souveraineté nationale et se distancie des axes, tout en étant soucieuse de maintenir la légitimité internationale et d’épargner à tous les peuples de la région la division et la division ».
La Libye connaît des tensions successives, dont la dernière a été l’annonce par le président turc que les forces de son pays commenceront à se déplacer vers la capitale, Tripoli.
Armée régulières, groupes armés et centre d’opérations militaires, le scénario syrien pour mener la guerre d’usure.
Plusieurs analyses d’experts en guerres de nouvelle génération, estiment qu’avec l’inconsolable persistance du président turc Erdoghan de compenser sa défaite en Syrie, ce dernier semble vouloir reproduire, le même mode opératoire que celui opéré en Syrie. Edroghan se contentera, vraisemblablement, de l’envoi de quelques membres des unités d’élite et des experts qui dirigeront un dispositif similaire au MOC (Military Opération Center).
Ces centres opérationnels étaient dirigés conjointement par les pays qui soutenaient les milices armés dans ce qu’ils appelaient «la révolution syrienne». Ils avaient pour rôle de maintenir la pression sur les villes névralgiques, moduler l’intensité des combats sur le terrain, selon les besoins et le déroulement des deals autour des tables de négociations. Ces milices constituaient une véritable force de frappe et de destruction qui épargnera aux armées régulières de tomber sous la coupe des conventions de Genève.
Ce sera justement ces milices islamistes, jouissant d’une bonne expérience dans la guérilla urbaine au Moyen-Orient, qui viendront renforcer les rangs des autres factions de la même obédience, notamment Ansar Echaria, d’Abu Ayadh et d’Abdel Hakim Belhadj, N 3 d’Al Qaida et chef des groupements islamistes libyens en Afghanistan, recyclé en puissant homme d’affaires de de politique dans la Libye d’après Kaddafi.
Le rôle des centre de commandements opérationnels sera s’assurer l’assistance technique et logistique aux combattants du gouvernement de Tripoli, mais aussi de gérer le désordre que provoqueront les islamistes, ce que permettra de négocier des alliances parmi les autres puissances qui convoitent les richesses libyennes et des concessions de la part des pays voisins qui sur fond de difficultés économiques et sociales craignent une guerre d’usure.
Dans sa quête de relancer son projet de l’empire perdu. Erdoghan va-t-il répéter aveuglément les mêmes erreurs ? D’autant plus que, contrairement à la guerre en Syrie, l’aventure libyenne se déroulera loin de ses frontières qui constituaient un atout naturel.