Par : Saïd OURABAH
Les rues de San Salvador, capitale du Salvador, ont été ce 20 mars, le théâtre de plusieurs manifestations, à l’appel des syndicats et de diverses associations, pour protester contre la privatisation de l’eau en délibération à l’assemblée législative.
Des émeutes ont éclaté suite à l’intervention des forces de l’ordre. Devant l’ampleur des protestations, le Président de l’assemblée Norman Quijano, a suspendu les travaux.
Les protestations, contre les injonctions de la banque mondiale pour la privatisation de la gestion des eaux, remontent à Juillet 2017. Elles ont été réprimées avec violence par la police. Le gouvernement a alors voté une loi, contre le terrorisme qualifiée de copie conforme du « Patriot-Act » aux Etats Unis, pour incriminer les meneurs de ces manifestations.
Faut-il rappeler que la banque mondiale n’est pas à sa première tentative de privatisation des ressources en eau en Amérique latine. Le cas le plus connu est celui en Cochabamba en Bolivie en 2000. L’institution financière de Bretton Woods, a conditionné sa disposition à octroyer des emprunts par la privatisation des services publics. La gestion de l’eau a été ainsi concédée à la multinationale américaine Bechtel, conduisant à une augmentation de 200% du prix de cette ressource. La population, par la mobilisation massive, a forcé la compagnie à abandonner et le système de distribution d’eau est revenu de nouveau sous le contrôle public.