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Pauvreté, une mise en équation ?

Par: Ahmed Halfaoui

La fléau de la pauvreté n’a jamais autant été évoqué par les instances internationales que depuis que la BIRD, le FMI et l’ONU, à travers le PNUD et ses autres démembrements, FAO, OMS, UNESCO, UNIFEM etc., en aient fait un thème fondateur de leurs stratégies en direction des pays du tiers monde.

Dès le début des années 1990, qui coïncident avec l’effondrement des bureaucraties de l’Est et la fragilisation des Etats-nations de la périphérie, obligés de se soumettre aux «plans d’ajustement structurel» (PAS), la Banque mondiale et le FMI font irruption dans la gestion économique des crises qu’ils provoquent, grâce à leurs directives de démantèlement des systèmes en place.

Ces systèmes, planifiés pour la plupart, étaient considérés comme des entraves au développement du commerce mondial et comme un frein au développement économique tout court. La principale cible des PAS était la politique de protection sociale par la subvention des produits de base. L’autre cible est le «dirigisme» de l’économie.

En accompagnement, et avec pour objectif avoué de prévenir les explosions sociales et les révolutions, potentiellement portées par les mesures antisociales qui projettent dans la misère des centaines de millions de personnes, il est conseillé aux pays touchés de mettre en place un «filet social».

La pauvreté est reconnue. Mais elle est mise en équation. On calcule des seuils et on détermine les montants correspondants.

Ces montants doivent correspondre au dépenses exigées pour l’acquisition d’un «panier» de biens nécessaires au maintien des individus et des ménages au-dessus du seuil indiqué.

Les calculs intègrent deux niveaux d’accès aux biens. Le seuil de pauvreté alimentaire ou absolue, qui correspond à 2100 calories/jour/per capita et celui de l’accès aux ressources, loyer, chauffage, éclairage, vêtements…

Mais on reste dans le strict nécessaire.
La BIRD reconnaît un autre seuil, celui de la pauvreté relative, mais elle ne le définit pas et elle ne le calcule pas.

C’est un seuil «vécu subjectivement» par le sujet. Il est déterminé par le sentiment de l’individu d’être pauvre par rapport à sa difficulté d’acquérir certains biens qui existent dans son environnement.

L’approche monétariste (par ailleurs tronquée dans sa propre logique) de l’institution financière, méprise l’humanité du sujet qu’elle traite.

A ce propos, le phénomène des harraga connaît de plus en plus, dans son analyse, ce point de vue que l’être humain peut ne pas chercher que la nourriture et le toit et considérer le droit des autres comme son propre droit. Serait-ce une manifestation de la pauvreté relative ?

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