Par: Djalil Ghozali/ Sources Sputnik et agences
Nicolas Sarkozy L’ancien président français n’est-il pas en phase de se transformer en spin-doctor du Mohamed VI ou lobbyiste du patronat français, auprès du Roi? Avec Dominique Strauss-Kahn, ils prendront part, le 13 et 14 septembre, à Casablanca, au Maroc, à l’Université d’été du patronat marocain, qui se penchera cette fois-ci sur le nouveau modèle économique du pays, tel que souhaité par le roi Mohammed VI.
Sarkozy multiplie ses séjours au Maroc depuis quelques mois, où une prestigieuse villa lui aurait été offerte par le Roi. L’influence de Sarkozy semble être de plus en plus grandissante dans la politique du royaume, indiquent plusieurs médias des deux rives. Sarkozy qui est poursuivi dans plusieurs affaires par la justice en France, n’est pas seul dans la course à la conquête du Maroc; plusieurs personnalités françaises n’hésitent pas à monnayer leur carnet d’adresses à prix d’or avec le roi en contre-partie de faveurs royales. Cela n’a pas manqué d’attiser la polémique dans les milieux de l’opposition. Beaucoup de journalistes et universitaires marocains estiment en effet, que non seulement cette politique n’a jamais profiter aux compétences locales, mais elle est également une véritable mise sous tutelle du potentiel économique et humain du pays.
De droite comme de gauche, diplomates, journalistes, hommes d’affaires, artistes et stars du show-biz, se bousculent depuis des années pour bénéficier de faramineuses faveurs en contre-parti de promouvoir une image radieuse du royaume.
On compte parmi ces membres dont El mekhzen qualifie de « Grands amis du Maroc », l’homme d’affaires de la communication, le philosophe milliardaire Bernard Henri Levy, Richard Attias, le mari actuel de Cecilia, l’ex-femme de Sarkozy, John Forto, président du conseil de surveillance du groupe Vivandi, et John Paul Hertmann Le président et directeur général du groupe Safran Aviation, tous deux dirigeants du Business Club France-Maroc, dans lequel sont également inscrites Christine Melo Sarkozy, belle sœur de l’ancien président, ou Mark Thiebo, directeur général du groupe Accor au Maroc, employant environ 100 000 personnes.
La 2e édition de l’Université d’été de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui se tiendra les 13 et 14 septembre, à Casablanca, sera marquée par la présence de l’ex-Président français Nicolas Sarkozy et de l’ancien ministre français de l’Économie et des Finances et ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, a indiqué la presse marocaine. Sous le thème: «L’entrepreneuriat, axe central de notre modèle de développement», la rencontre sera tenue à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE).
Dans une déclaration à la presse, Salah Eddine Mezouar, président de la CGEM, a affirmé mesurer à sa juste valeur le défi de cette deuxième édition. Car, selon lui, il s’est avéré que la voie de développement suivie jusqu’ici par le Maroc avait créé de réelles inégalités, avec des impacts sociaux profonds.
Sur son site officiel, l’organisation patronale marocaine a souligné que «ce rendez-vous constitue un moment fort permettant de dresser un bilan sans complaisance des forces et faiblesses de l’économie marocaine, basée essentiellement sur une demande interne et un investissement public élevés, n’ayant pas permis, depuis plus d’une décennie, de booster une croissance qui enregistre des taux très faibles avoisinant les 3%».
Le nouveau cap fixé par Mohammed VI
Après avoir annoncé sa création dans son discours à l’occasion de la Fête du trône, le roi Mohammed VI a fixé le cap que doit suivre la commission spéciale chargée du nouveau modèle de développement économique du pays.
«Notre souhait est que cette commission remplisse une triple mission de réajustement, d’anticipation, de prospective pour permettre à notre pays d’aborder l’avenir avec sérénité et assurance», a affirmé Mohammed VI dans son discours mardi 20 août, à l’occasion du 66e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple. «Le modèle de développement auquel nous aspirons s’affirmera comme authentiquement marocain», a-t-il souligné.
Tout en appelant toutes les forces vives du pays à s’unir pour insuffler une nouvelle dynamique, le souverain chérifien a soutenu que «notre ambition est que, dans sa nouvelle version, ce modèle de développement constitue une assise solide pour faire émerger un nouveau contrat social emportant une adhésion unanime».