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Lorsque Macron cache le soutien de Simone Veil à la Révolution algérienne

Par R. Mahmoudi

L’historien français Gilles Manceron se dit indigné par l’autocensure exercée par le président Emmanuel Macron dans son discours d’hommage à Simone Veil à l’occasion de sa «panthéonisation» ce 1er juillet, sur son engagement en faveur des résistants algériens lors de la Guerre de libération nationale.

«Emmanuel Macron a rappelé le passé de déportée de Simone Veil et son combat pour les droits des femmes et pour l’Europe.

Mais rien sur le fait que, durant la guerre d’Algérie, proche de femmes comme Germaine Tillion et l’avocate Nicole Dreyfus, et aussi d’hommes comme le garde des Sceaux Edmond Michelet et son conseiller, Joseph Rovan, elle a sauvé la vie à de nombreux détenus du FLN et amélioré leurs conditions de détention et celles de leurs soutiens dans les prisons françaises», écrit l’historien dans un long article publié dans son blog.

L’auteur rappelle le rôle de Simone Veil durant la guerre d’Algérie en tant que directrice de l’administration pénitentiaire de 1959 à 1961, et reprend des extraits de ses mémoires où elle explique qu’elle connaissait bien le dossier algérien grâce à ses contacts avec Germaine Tillion : «Elle m’ouvrait les yeux sur la réalité du fait colonial» et «les légitimes revendications des Algériens». C’est là qu’elle s’engage «avec discrétion et efficacité» pour sauver la vie de nombreux détenus du FLN algérien et pour «améliorer leurs conditions de détention et celles de leurs soutiens français» dans les prisons françaises.

Entre autres actions attribuées à Simone Veil : son soutien au transfert en France de Djamila Boupacha, demandé par son avocate, Gisèle Halimi, et celui de nombreux autres prisonniers FLN dont la vie était menacée en Algérie, et l’aide apportée à Nicole Dreyfus, devenue avocate de détenus algériens, suite à ses demandes sur plusieurs dossiers.

Simone Veil aurait aussi, d’après ce témoignage, milité pour obtenir la fin de l’isolement des détenus algériens et un statut de prisonnières politiques. Envoyé en Algérie par le ministre de la Justice de l’époque, Edmond Michelet, pour s’enquérir de la situation dans les prisons, Simone Veil en revient «choquée». Elle qualifie les conditions de détention des Algériens d’«ignobles et non justifiées».

C’est ainsi qu’elle aurait obtenu le transfert en France de plusieurs centaines d’entre eux, «dont certains avaient été condamnés à mort ou étaient menacés de la peine de mort ou, surtout à partir des débuts des crimes terroristes de l’OAS en janvier 1961, de subir des exécutions sommaires», rapporte encore l’historien Gilles Manceron.

 

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