Source | APS
ALGER | Dans une déclaration à la presse à l’issue de la rencontre, M. Attaf a indiqué que cette réunion avait permis de « s’enquérir des efforts consentis par les Nations Unies pour faire avancer le processus politique de règlement de la crise libyenne », soulignant « le soutien total et inconditionnel de l’Algérie à ces efforts, que ce soit au Conseil de sécurité ou au niveau des organisations régionales, notamment l’Union africaine ».
Après avoir réitéré la confiance de l’Algérie en la capacité de l’ONU à atteindre l’objectif escompté, le ministre a prévenu que « la persistance de la crise libyenne, qui en est à sa treizième année, complique les choses et éloigne chaque jour un peu plus les perspectives d’une solution politique pour laquelle l’Algérie n’a eu de cesse d’œuvrer avec sincérité ».
La persistance de la crise libyenne est due aux ingérences étrangères dans les affaires intérieurs de ce pays frère, a-t-il dit, appelant à y mettre fin.
En sa qualité de pays frère et voisin de la Libye, « l’Algérie appelle à nouveau toutes les parties étrangères à ne plus s’immiscer dans les affaires libyennes et à s’abstenir de toute pratique susceptible de semer la division et de creuser le fossé entre les enfants d’un même pays et d’une même nation », a enchaîné M. Attaf.
« L’Algérie demeure profondément convaincue que mettre fin à ces ingérences contribuera grandement à permettre aux frères libyens de dépasser les tiraillements et les polarisations et de trouver un consensus inter-libyen à même de tourner la page des différends et de régler définitivement la crise ».
Ce consensus « doit aboutir à l’organisation d’élections libres et régulières, à travers lesquelles le peuple libyen choisira ceux qu’il juge les mieux à même de le représenter et de défendre ses intérêts », a expliqué le ministre, ajoutant que les élections escomptées « doivent donner lieu à des institutions fortes capables de dissuader les interventions étrangères et de permettre à l’Etat libyen de retrouver son autorité et sa place naturelle aux niveaux régional et international ».
Il a en outre mis l’accent sur quatre principales priorités à l’heure actuelle, la première étant « d’éviter de faire de l’échéance électorale en Libye une fin en soi, car l’objectif demeure plus large », a-t-il dit, ajoutant que « la deuxième priorité est de maintenir et de consolider l’accord de cessez-le-feu ».
En guise de troisième priorité, M. Attaf a insisté sur la nécessité pour les initiatives en faveur du règlement de la crise libyenne, dont il s’est au demeurant félicité, de « s’inscrire dans le prolongement des efforts de l’ONU, qui reste la référence en la matière ».
La quatrième priorité est liée au « projet de réconciliation nationale libyenne », a-t-il poursuivi, estimant que « malgré toutes les difficultés auxquelles il s’est heurté, ce projet continue de revêtir une importance majeure car il a vocation à rassembler tous les Libyens et à les mettre à l’abri de la division et de la logique du vainqueur et du vaincu ».
Attaf a, par ailleurs, salué l’attachement de l’ONU à la concertation et à la coordination avec l’Algérie, qui, a-t-il dit, « continuera à appuyer les démarches et les efforts onusiens constants en vue de garantir un avenir meilleur à la Libye, pays frère, et à son peuple vaillant, qui mérite notre solidarité et notre soutien ».
Pour sa part, Mme Stéphanie Khoury a affirmé que l’Algérie « joue un rôle essentiel dans les efforts visant à permettre aux Libyens de parvenir à une solution à la crise libyenne », relevant que ses entretiens « très intéressants » avec M. Attaf avaient porté sur les défis sécuritaires et économiques et leur impact sur la stabilité dans toute la région.
Il a également été question, lors de la rencontre, des « objectifs communs entre l’Algérie et l’ONU, qui s’inscrivent dans l’intérêt du peuple libyen, en faveur d’un Etat libyen uni et de la stabilité dans la région, a-t-elle ajouté ».