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Le slogan « Djeïch-chaâb, khaoua-khaoua », de plus en plus rare

Voudrait-on créer un fossé entre le peuple et l’ANP ?

Par Anis Ben Ali

Le slogan « Djeïch-chaâb, khaoua-khaoua » (L’armée et le peuple, unis fraternellement) que des millions d’Algériens et d’Algériennes criaient à tue-tête, durant les trois vendredis de la protesta ne serait-il plus d’actualité ? « Il est passé à la trappe », selon un observateur, qui s’interroge : « C’est mystérieux ! On a l’impression de vouloir soustraire ce slogan du vocabulaire citoyen. Pourquoi ? Il y a certainement une volonté délibéré de creuser un fossé entre le peuple et son armée ».
Il faut rappeler que ce « Djeïch-chaâb, khaoua-khaoua » était le slogan par excellence, après celui qui suggérait « Non à un 5ème mandat », et ce le 22 février dernier, premier vendredi de la protesta.
Les Algériennes et les Algériens, de toutes les régions du pays, continuèrent avec conviction à scander ce slogan, au moins au cours des 2 vendredis qui avaient suivi le coup de starter du mouvement citoyen.
Mais après la marche du 8 mars, on n’entendra plus les manifestants rappeler l’union « sacrée » entre le peuple et son ANP. Au contraire, certaines pancartes, qu’on dit véhiculées par des parties hostiles à une solution constitutionnelle, suggèrent carrément le « divorce » avec le chef d’état-major de l’armée.
Ahmed Gaïd Salah (AGS), le patron de l’armée algérienne qui s’exprime au nom des chefs des régions, et des commandants en chef des corps d’armée (armée de terre, aviation, marine, DCA, gendarmerie…) est aujourd’hui critiqué en public.
Certaines parties s’attaquent à Gaïd Salah parce qu’il a opté, dit-on, pour la solution la moins mauvaise : élire un président de la République dans les délais impartis. « Ce qui permettra au pays de se mettre au travail sans donner l’occasion à des parties étrangères de s’ingérer dans nos affaires », souligne-t-on dans les milieux du courant nationaliste.
Parmi les adversaires du chef d’état-major de l’ANP, Saïd Sadi, qui, mardi 30 avril, n’hésitait pas d’accuser l’ANP d’avoir mis la main sur les affaires de l’Etat. Pis encore, Sadi parle de « coup d’Etat blanc ». « Nous sommes dans une configuration de ‘’coup d’État blanc’’, avec notamment l’utilisation de la lutte contre la corruption comme instrument de diversion. « La lutte anti-corruption par laquelle l’état-major croit faire diversion sur l’exigence de changement tout en justifiant une confiscation du pouvoir qu’il faut bien appeler par son nom : un coup d’État blanc ».
Sadi qui avait appelé l’ANP à intervenir suite à la victoire du FIS aux législatives de 1991, avait quitté le 9 mars 2012 le RCD, qu’il avait lui-même fondé en 1989. Et de remettre le gouvernail du parti à Mohcine Belabbas, député d’Alger.
En 2017, quittant définitivement le RCD « en tant que militant », Sadi avait promis : « Je serai engagé dans d’autres registres et sur d’autres terrains ».

Anis Ben Ali

Article reproduit avec l’aimable autorisation de nos confrères de https://alger4news.com

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