Par Ahmed | Zakarya
Les démocrates ont-ils bien fait de traîner l’ancien président Donald Trump dans les tribunaux ? Trump est petit à petit, entrain de transformer ce procès en une véritable tribune électorale. Au terme d’un face à face sans précédent, avec des juges du tribunal de New York, l’ancien Président des états unis, n’a pas manqué ce moment hautement médiatique, pour lancer une cinglante attaque contre les démocrates, affirmant qu’ils mènent le pays à l’enfer.
Les risques de dérapages ne sont pas à écarter. Les Américains ne voient pas dans cette affaire une simple péripétie judicaire. D’après un sondage de CNN, s’ils sont 60 % à approuver l’inculpation, ils n’en sont pas moins 76 % à considérer que la politique a joué un rôle dans la décision qui y a conduit. 52 % considérant même qu’elle a joué un rôle majeur. C’est sur cela que Trump essaie de reprendre le pied pour contre-attaquer.
S’érigeant en un maître de la communication de crise, l’extraverti ancien maitre de la Mason Blanche a vite endossé son costume de super sauveur, s’adressant aux médias et à ses partisans à la station balnéaire de Mar-a-Lago en Floride : « Sauvons notre pays ». Je n’aurais jamais imaginé que quelque chose comme ça puisse arriver en Amérique… Je n’aurais jamais imaginé que cela puisse arriver. »
Trump a également décrit les accusations criminelles portées contre lui comme « fausses portant des motivations clairement politiciennes, affirmant que : « Le seul crime que j’ai commis est de défendre la nation contre ceux qui chercheraient à la détruire », a-t-il déclaré, selon ce qu’il a écrit sur son compte sur le site de réseau social « Truth Social« .
Ce sont les premiers commentaires de Trump depuis que les détails sur l’acte d’accusation, ont été révélés mardi après-midi à Manhattan. Ça donne une idée sur ses futures déclarations à chaque audience qui mettront sans nul doute ses adversaires politiques et la justice américaine à rude épreuve, en agitant le spectre d’un « procès politique ». M. Trump est le premier président américain de l’histoire à faire face à un procès pénal.
Dès la première audience Trump a affiché la couleur en donnant libre court à son personnage tout aussi théâtral que calculateur. En un clin d’œil, sa première sortie a vite forcé l’attention à se détourner des détails du procès, pour l’emmener par un storytelling digne d’une tribune électorale, aux airs des présidentielles de 2024 : « la fausse affaire » fait simplement partie d’un complot démocrate visant à interférer avec l’élection présidentielle de l’année prochaine. A-t-il clamé
En effet, Le procès de M. Trump pourrait reprendre dès janvier 2024, selon le juge Merchan, ce qui signifie que le républicain pourrait être de retour devant le tribunal au moment même où les primaires commenceraient à sélectionner le candidat du parti pour l’élection présidentielle.
Trump a essayé tout d’abords, de décrire la situation dans une chronologie qui inspire la cabale judicaire, puis il a plaidé non coupable devant le tribunal mardi soir de 34 accusations criminelles portées contre lui. Ces accusations découlent de ce que l’on appelle les « paiements d’achat de silence » de 2016, alors que ces accusations sont les premières accusations criminelles contre un ancien président américain.
L’affaire implique des paiements via un intermédiaire à l’actrice de films pour adultes Stormy Daniels pour acheter son silence afin de dissimuler une liaison présumée avec Trump avant les élections de 2016. On reproche à l’ancien président un paiement silencieux de 130 000 $ effectué avant l’élection présidentielle de 2016.
La probabilité que Donald Trump soit reconnu coupable n’est pas encore claire, mais l’affaire a basculé l’Amérique dans une expérience politico-judiciaire n’ayant été explorée que dans le cinéma.