« Pour le départ de tout le système »
Par Mourad Bentahar
Une nouvelle marche populaire toute aussi imposante appelant à un « changement radical » et le départ de « tous les symboles du système », s’est déroulée à Alger, pour le neuvième vendredi consécutif. Toujours pacifique et marquée par un grand civisme.
Dés les premières lueurs du jour, les premiers groupes des manifestants ont commencé à affluer vers l’esplanade de la Grande poste et la Place Maurice Audin, lieux privilégiés de regroupement des manifestants depuis les premières marches du 22 février dernier, après avoir sillonné les principales artères de la capitale, dans un climat serein et pacifique.
Drapés de l’emblème national ou écharpes aux couleurs nationales autour du cou ou sur la tête, les manifestants scandaient des slogans appelant au départ des personnalités politiques encore aux commandes du pays, citant notamment le Premier ministre, Noureddine Bedoui ou encore le Chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah.
La manifestation toujours festive et fraternelle a été ponctué de nombreux chants et slogans dont l’attachement à l’unité nationale et la réaffirmation de la souveraineté du peuple. Les marcheurs ont entonné le désormais célèbre mot d’ordre « djeich-chaâb khaoua khaoua » (Armée et peuple sont frères), sous le regard serein d’un dispositif sécuritaire renforcé à cette occasion..
« Le peuple refuse Bensalah, Bedoui et tout système », « Nous voulons des élections libres et transparentes », « Le seul guide de l’Algérie c’est le peuple », pouvait-on lire sur les pancartes. Les manifestants ont également exprimé leur refus catégorique des consultations menées par Bensalah, avec des personnalités politiques, en criant « pas de consultations avec les personnes à l’origine de la corruption ».
«Le peuple veut qu’ils partent tous», «Barakat, ça suffit ce système », « y’en a marre de ce pouvoir », «l’Algérie Shuhada» (l’Algérie martyre),.ont scandé durant des heures les foules massées devant la Grande Poste, devenu point de ralliement depuis le début des manifestations. Les manifestants chantent également
Brandi par plusieurs manifestants dès les premières marches, au côté du drapeau national, le drapeau amazigh est présent en force également, à la veille notamment de la commémoration du 39è anniversaire du printemps amazigh du 20 avril 1980.
De nouvelles revendications ont vu le jour parmi les manifestants, notamment « l’ouverture des dossiers de corruption et de dilapidation des deniers publics par la justice ».
Théâtre d’incidents le vendredi précédent, le Tunnel des facultés a été fermé dans les deux sens, par mesure sécuritaire conservatoire. Et pour éviter tout éventuel dérapage, des jeunes vêtus de gilets oranges ont formé une haie d’honneur, séparant les protestataires et les services de l’ordre.
Des cortèges massifs ont également eu lieu dans le reste du pays, notamment à Oran dans l’ouest du pays, à Constantine, Bordj-Bou-Arreridj, Jijel et Annaba à l’est, à Bejaïa, à Tizi-Ouzou, et dans de nombreuses villes du sud du pays. Les mêmes revendications et les mêmes slogans ont été formulés dans les autres parties du pays.
M.B.