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Des incidents déplorés à Alger au 8ème jour de mobilisation

Se dirige-t-on vers un bras de fer?

De notre correspondante à Alger : Sahra Achour

Comme les vendredis précédents, une véritable marée humaine est observée partout en Algérie à l’occasion des 8èmes marches populaires.

C’est sous un ciel tantôt nuageux tantôt ensoleillé ou pluvieux à Alger ou à travers les autres wilayas que les citoyens ont marché pour une fois de plus exprimer leur rejet des dernières décisions à savoir la désignation de Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat et la préparation des prochaines élections. Décision décriée par le peuple qui n’a eu cesse d’appeler au départ de tous le système en place. L’application de l’article 102 de la constitution et l’arrivée de Bensalah à la tête du pays ne fait qu’augmenter la détermination du peuple à se mobiliser encore plus pour demander « la démission de tous ceux qui ont mené le pays à la dérive ».

Dans le M’zab la population a mis de côté les divisions

Et en ce huitième vendredi de mobilisation, les mêmes belles images de la nouvelle Algérie qui marche, les mêmes slogans, les mêmes chansons, les youyous, les klaxons, et par-dessus tout la solidarité entre les algériens : des plats et des mets offerts gracieusement aux manifestants dont beaucoup ont passé une  nuit froide à la belle étoile. Mohamed, la trentaine, est arrivé droit de Tizi Ouzou en compagnie de ses deux cousins. Nous l’avons rencontré à la place Audin. Il nous confie : «Nous sommes arrivés hier soir, comme nous n’avons pas les moyens de nous permettre un hôtel, nous avons passé la nuit dehors à attendre la levée du jour afin de prendre part à la marche ».

Interrogés pourquoi risquer leurs santés en ces nuits froides, son cousin Yazid 25 ans explique que « rien ne vaut le pays, je peux sacrifier ma vie pour que l’Algérie soit libérée des mains de cette mafia politico-financière ».Lui emboitant le pas, l’autre cousin de Mohamed, qui n’est autre que Farid, nous explique que s’ils ont attendus aujourd’hui pour démarrer de Tizi Ouzou ils seraient bloqués. « La semaine passée nous avons tenté le coup, mais nous sommes restés bloqués sur la route, à l’entrée d’Alger en raison d’un barrage mis en place pour empêcher les manifestants d’arriver en masse dans la capitale».

A la grande poste, Samira et ses copines scandaient toutes comme les autres manifestants : « Bensalah dégage, Bedoui dégage, Belaiz dégage ». Pour elles « il est plus qu’urgent que ces 3 « B » dégagent le camp pour laisser place à des hommes intègres pour mener l’Algérie à bon port ». Un autre sexagénaire, Abdellah n’a pas cessé de crier à tue-tête :« Bensalah dégage, le peuple ne veut pas de vous, si vous avez un minimum de dignité partez, concrétisez la volonté populaire ». Partout à travers le pays le peuple a marché. Hommes et femmes, vieux, jeunes et enfants côte à côte ont scandés les mêmes slogans pacifiquement. Ils revendiquent encore et toujours un changement radical à la hauteur des aspirations du peuple.

La profondeur sociale du mouvent mise en exergue

« Silmia, Silmia » comme depuis le 22 Février. Mais voilà qu’au niveau de la place Audin, et même à l’avenue Mohamed 5, des incidents jugés graves se sont produits. Des projectiles ont été jetés par des individus sur les forces de l’ordre. La police a riposté par des bombes lacrymogènes. Un mouvement de panique s’est emparé de la foule surtout que l’incident de la place Audin s’est produit devant le tunnel des facultés. Une fumée blanche s’est élevée du tunnel et beaucoup de personnes ont été fortement indisposées. Ça  courait dans tous les sens, certains sont tombés par terre, des manifestants se sont portés à leurs secours. L’ont compte 24 policiers blessés dont 4 dans un état critique, selon un communiqué de la DGSN. 108 personnes ont été interpellées selon le communiqué de la DGSN.

Commentant ces faits, certains manifestants y voient immédiatement « une façon de nous faire peur et de nous interdire les marches, mais nous continuerons à marcher pacifiquement ».

Dans la situation actuelle de blocage, se dirige-t-on vers bras de fer qui se poursuivra encore longtemps entre le peuple et le pouvoir en place? Le peuple a affiché sa détermination à poursuivre son combat jusqu’au départ du dernier homme qui incarne le système en place, et la concrétisation de la volonté populaire. Rendez-vous pris encore pour vendredi prochain.

S.A

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