Par Ahmed Zakaria
La moissonneuse judiciaire continue de faucher les têtes du système Bouteflika. Après les grands barons milliardaires c’est au tour des généraux les plus influents ces 20 dernières années, de passer à la trappe.
Selon plusieurs sources crédibles, Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président algérien, ainsi que l’ex chef des services secrets, DRS, le redoutable général Tewfik Mediene auraient arrêtés, aujourd’hui et vont être déférés devant la justice.
Les mêmes sources ajoutent que ces arrestations ont été opérées quelques heures après celle du général Tartag, ex coordinateur de la direction des services de sécurité DSS. Ils seraient accusés de «complot et intelligence avec des pays étrangers contre les intérêts de l’Etat ».
D’autres sources indiquent que c’est l’ancien PDG des résidences de l’Etat, Hamid Melzi, qui aurait confié aux enquêteurs pendant son interrogatoire, que Saïd Bouteflika et le Général Mediène surnommé, Toufik auraient planifié une tentative de coup d’Etat contre le commandement de l’armée algérienne en poussant la situation à l’impasse constitutionnelle. Melzi aurait également livré une liste de gradés de l’armée qui auraient pris part à ce plan.
L’arrestation des deux frères de Bouteflika et l’ancien chef du DRS, le général Mediène figure parmi les revendications principales des manifestants algériens et ce, depuis la première manifestation le 22 février dernier.
Le chef des corps armés le générale major, Gaïd Salah, a d’ailleurs averti le général Toufik d’une manière on ne peut plus explicite et frontale, l’invitant à cesser toute « connivence avec un pays avec qui, l’Algérie a des divergences historiques »
Manifestement, la justice militaire est enclenchée. Les arrestations, qui touchent les généraux de l’armée, ainsi permettront-elles de mettre la lumière sur la fameuse réunion du 30 mars dernier conduite par Saïd Bouteflika et le générale Madiène, pour préparer une période de transition hors du cadre constitutionnel. A l’issu de cette réunion controversée les deux grande figures du système avaient proposé à l’ancien président Zeroual, très populaire auprès des algériens, de conduire la période de transition.
Zeroual a refusé cette proposition et a révélé aux médias les contours de cette manœuvre désespérée qui n’a d’autre objectif, que celle de sauver le système.
https://www.youtube.com/watch?v=W1ISm6Gp65c
Depuis les révélations de Zeroual et la mise en garde du chef de l’état-major, un changement progressif dans le mode opératoire des forces de la contre- révolution a été remarqué par plusieurs observateurs avertis. Des slogans répétés lors des marches ciblant l’armée en la personne du chef d’état-major ont fait leur apparition invitant ce dernier à démissionner. Les observateurs avertis ont vu dans cette stratégie un moyen d’affaiblir la cohésion au sein de l’armée. Le but est de créer un effet de chaîne au niveau de l’institution militaire par la départ du chef de l’état-major Ahmed Gaid Salah (voir à ce sujet l’article de Anis ben Ali https://maghrebfacts.dz/2019/05/03/le-slogan-djeich-chaab-khaoua-khaoua-de-plus-en-plus-rare/ ).
Depuis quelques semaines une véritable opération de purge au sein de l’armée a été enclenchée dans la plus grande discrétion, plusieurs officiers de grades différents, proche de l’ancien patron du DRS, ont été convoqués par la justice ou mis à la retraite. Les prochains jours seront riches en rebondissements affirment nos sources. D’autres arrestations parmi les oligarques et l’ancien personnel du régime de Bouteflika ne sont pas à écarter.
A.Z.