Le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, a annoncé, mercredi à Hassi R’Mel (Laghouat), l’émission d’un mandat d’arrêt international contre le principal accusé dans l’affaire de corruption relative à l’acquisition par le Groupe Sonatrach de la raffinerie d’Augusta (Italie).
« Le Pôle pénal économique et financier a ouvert une enquête sur l’affaire de la raffinerie d’Augusta, dans laquelle un mandat d’arrêt international a été émis contre le principal accusé », a déclaré M. Djerad dans son allocution, à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et du 65ème anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
« Nous continuerons à poursuivre en justice tous les responsables impliqués dans les affaires de corruption et les tentatives d’atteinte à l’économie nationale », a-t-il ajouté.
A cet effet, le Premier ministre a réaffirmé « la détermination de l’Etat à poursuivre la moralisation de la vie publique et du domaine économique, en réunissant les conditions idoines pour un climat économique empreint de transparence et de concurrence loyale et saine, d’une part et à lutter contre la corruption dans le cadre de la loi, d’autre part ».
Pour rappel, la raffinerie Augusta (Sicile) a été acquise par le groupe Sonatrach en 2018 à la faveur d’un accord conclu avec ESSO Italiana (ex filiale du groupe américain ExxonMobil).
En plus du coût d’acquisition exorbitant de cette raffinerie vielle de plus de 70 ans, le ministre de l’énergie Algérien Abdelmadjid Attar avait estimé dans une déclaration qu »il y a eu duperie sur la marchandise », «l’époque, on disait que c’était un investissement à l’international qui devait permettre à l’Algérie de diminuer ses importations de gasoil. Malheureusement, il s’est avéré qu’Augusta ne pouvait pas raffiner de pétrole algérien, mais du brut saoudien et azerbaïdjanais».
Cette transaction inclut également les trois terminaux pétroliers de Palerme, Naples et Augusta, ainsi que des participations dans des pipelines reliant la raffinerie aux différents terminaux.
Plusieurs réserves ont été émises sur cette transaction mais aussi sur l’efficience de cet investissement de Sonatrach à l’étranger.