Yemma, Ayyi, M’ma, Lemima, Maman,
Par Fayçal Chérif
Je sais que si tu étais là, tu serais descendue dans la rue comme ces millions d’algériennes et algériens et que tu aurais pris avec toi le drapeau comme tu l’as fait le 11 décembre 1960…
De là où tu es je te vois heureuse, je te vois sourire et offrir des youyous pour cette jeunesse, pour ces jeunes filles, ces belles femmes et pour ce peuple incompris et tant méprisé…
Depuis ton grand départ il y a 4 mois, tu paraissais dans mes rêves pour poser ta tendre main sur ma joue, pour me demander comme tu l’as toujours fait » Comment tu vas fel ghorba ya wlidi… »
Mais depuis les vendredis de la colère et du ras le bol, ton souvenir revient en plein jour de la révolte et ton âme belle, rebelle et révoltée accompagne cette nouvelle Algérie que tu as tant espérée pour les algériennes et algériens de l’indépendance et pour tes 7 enfants dont 4 étaient contraints à l’exil…
Tu avais tant pleuré ta Casbah, ton El Biar, ton Alger et ton Algérie, et tu avais tant souffert et pleuré pour les jeunes harragas partis mourir en mer à la fleur de l’âge…comme tu avais tant pleuré 20 ans durant tes enfants exilés.
Dans ta dernière visite dans mon dernier rêve, tu étais éblouissante de fierté et de joie de savoir que les algériennes et algériens écrivent un autre 11 décembre 1960 en plein printemps 2019…et tu m’as dit » je serais là chaque vendredi… »
Paix à ton âme yemma
الله يرحمك يا يمّا