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Rapport: « Daech » établit 4 États dans le lac Tchad et se redéploie en Libye

Pendant que le Maroc joue la carte du vacarme diplomatico-médiatique, à l’ouest, c’est tout autre chose qui se trame, sans trop de bruit, sur le flan est et sud-ouest de l’Algérie, notamment du côté de la Libye, le Mali et le Niger. Une incarnation parfaite du concept de la « régression féconde », cher aux consortium de la démocratie et ses guichets dans la région. Aucune des crises simultanées et parallèles de la région ne semble être sur la voie d’une solution politique ou d’une victoire militaire décisive.

PAR Hiba NAwel / SOURCES IFSS/ RT/ CEUA

Un rapport sécuritaire a révélé qu’au milieu de ce chahut, Daech est en phase de rétablir une large expansion en Afrique du Nord et de l’Ouest, utilisant le sud de la Libye comme la plus importante station pour cette organisation terroriste qui apparaît et disparait au rythme des rivalités géopolitiques qui secouent la région. Selon cette même étude, l’organisation aurait déjà établi 4 États dans la région du lac Tchad.


Ces deux faits avérés et presque simultanés, viennent justifier les mises en garde du Président de la république et les messages musclés de l’armée, symboliquement à partir de Moscou et aux frontières sud est, à l’endroit du Maroc, les milices armées en Libye et leurs douteuses couvertures. La question qui peine à trouver une réponse est celle de savoir pourquoi Daech et ses dérivés continuent-ils leur expansion malgré la présence de tant de forces sur la scène libyenne ? une partie de la réponse est apporté par les conclusions de deux rapports l’un émanant de IFISS (l’Institute for Africain Security Studies), IFISS et le CEUA, (Centre d’études sur l’unité arabe CEUA).

Ce redéploiement constituera sans nul doute une sérieuse entrave aux efforts du nouveau gouvernement libyen, dont son succès repose sur le démantèlement des centaines de milices armés qui sévissent sous différents labels, à l’intérieur du pays ainsi que le départ des forces étrangères présentes d’une manière officielle ou officieuse sur le territoire.

Le rapport de l’Institute for Africain Security Studies indique que les milices de cette organisation s’appuient sur un réseau complexe de communications et de routes qui s’étend à travers l’Afrique de l’Ouest et du Nord, entre les pays de la Libye, du Mali, du Niger et du Nigéria, pour se déplacer, paradoxalement, sous un ciel sensé être couvert de drones et autres moyens de surveillance à temps réel.  

Daech se redéploie malgré l’impressionnate concentration militaires hyper équipée

Sans citer les rédacteurs de ce rapport expliquent que « les mouvements de Daech et du reste des groupes terroristes entre le sud de la Libye et les pays voisins, jusqu’au Nigeria, sont motivés par la vive concurrence entre l’Italie, la Turquie et la France sur les sphères d’influence en Libye, en Afrique du Nord et dans la région du Sahel africain. Omettant la concurrence entre les monarchies du Golfe qui jouent un rôle sur le théâtre, le rapport explique que l’Italie et la Turquie semblent se disputer l’influence (traditionnelle) de la France dans la région du Fezzan au sud de la Libye ». Fezzan constitue de par sa position intermédiaire entre les deux « littoraux », méditerranéen et sahélien, l’incontournable porte pour Paris, vers le Tchad, la République centre Afrique et le reste du Sahel, Ce qui explique l’engouement de plusieurs forces étrangères sur cette région. Les antagonistes qui se dressent derrière les scènes sanglantes de la Libye pos-Kadhafi aspirent à prendre la plus grande part de la richesse de ce pays, et la considèrent comme une porte d’entrée facile pour contrôler la Méditerranée d’une part, et pénétrer en Afrique d’autre part.

Outre ses intérêts également en Méditerranée, La France, s’intéresse au sud de la Libye car elle partage des frontières avec des pays de la côte ouest de l’Afrique, où les forces françaises sont stationnées sous le nom de Force Barkhane qui manifestement peine à trouver pas la porte sortie.


Depuis l’opération Serval en 2013 et Barkane qui s’enlise actuellement le théâtre des opérations des djihadiste n’a pas cessé de s’étendre

Par ailleurs une étude récente publiée par le Centre d’études sur l’unité arabe intitulée « Déterminants et enjeux de la compétitivité franco-italienne en Libye « , les relations franco-italiennes ont connu une rivalité parfois musclée, entre ces deux pays membre de l’OTAN, sur la Libye après le renversement du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011.

L’étude indique que le différend sécuritaire est le plus important entre les deux pays. La vision française est basée sur la priorité de la sécurité de la région du Sahel et la prévention du transfert d’armes à travers les frontières libyennes vers des groupes ciblant les intérêts français en Afrique, tandis que la vision italienne de la sécurité se concentre sur la prévention du flux de migrants traversant la Méditerranée vers les côtes italiennes. Il existe également un rapport de force entre la France et la Turquie, qui a conduit cette dernière à s’entendre avec l’Italie sur des dossiers dans le cadre d’une coopération visant à supprimer l’influence française du sud de la Libye.

Depuis près de deux décennies, l’Afrique connaît une concentration de forces militaires étrangères de plus en plus grandissante sur son sol. Derrière la lutte contre le terrorisme, la trafic d’humains, des armes et de la drogue, se cache une bataille acharnée autour des intérêts commerciaux et économiques, indissociable de ce qui se passe sur le reste de la planète. Mais le continent Africain garde une importance particulière pour les anciennes puissances coloniales. Le risque de s’éfendrer en cas de perte de leur influence, demeure et demeurera, le principal moteur de leurs interventions militaires ou humanitaires, sur le continent.

Avec la contestation des populations locales dans plusieurs pays, le modèle de partenariat que propose aux africains la chine et la Russie, l’implications de cette dernière la lutte contre le terrorisme, qui a donné ses fruits en République de Centre Afrique, les règles du jeux risque de changer et la région pourrait basculer à tout moment.

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