Par Ahmed Zakaria
A la faveur des récentes percées de l’armée d’Erdoghane et ses alliés de l’OTAN en Libye, Israël a-t-il réussi à créer une brèche dans le ciel nord-africain ?
Selon le site Middle East Monitor, un avion espion israélien volant près des côtes tunisiennes a été repéré, mardi dernier, a affirmé le site anglophone, en se basant sur ses propres sources.
Ces mêmes sources affirment qu’il s’agit de l’avion de l’unité de renseignement Nachshon-Shavit. L’avion espion serait parti de la base aérienne de Nevatim, au sud d’Israël. Les sources ont révélé que l’appareil espion a, également, survolé de trop près, les côtes de l’ouest de la Libye et l’est tunisien.
Les manœuvres militaires turques en eu lieu, alors que les médias pro-Erdoghane et leurs relais sur les réseaux sociaux, préparent l’opinion à la décision d’Ankara d’établir deux bases militaires, aérienne et navale, en Libye, officiellement, dans le cadre de sa «coopération en matière de sécurité» avec le Gouvernement d’Accord National (GNA) à Tripoli.
Le président du GNA, Fayez Al-Sarraj, qui a été reçu hier par le Président algérien Abdelmadjid Tebboun, a accueilli à Tripoli, une délégation turque de haut niveau comprenant le ministre des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu, le ministre du Trésor et des finances Berat Albayrak et le chef du renseignement turque. Erdoghane, qui s’est mis tous le monde à dos, ne cache pas ses appétences pour les richesses libyennes, notamment, les ressources gazières , quitte à les partager avec le premier venant, pour faire pencher la balance diplomatique en sa faveur.
Le scénario syrien est-il entrain de se reproduire dans le bourbier libyen ?
L’hypothèse de la présence israélienne, dans le bourbier Libye, est de plus en plus évoquée. Le duo Turquie/Israël, principaux membres et alliés de l’OTAN, se sont fréquemment, partagés les rôles dans plusieurs concerts moyen-orientaux.
Ayant le même objectif d’empêcher l’armée syrienne de reprendre le contrôle de la totalité de son territoire, ils ont mené, parfois, quasi-simultanément, des frappes aériennes, sous différents prétextes. Au Nord du côté d’Idlib, où se concentrent les groupes djihadistes soutenus par Erdoghane, tandis que sous prétexte de combattre la présence iranienne, Israël multipliaient ses raids sur les faubourgs de Damas et d’Alep. Pendant ce temps, le pétrole, sous contrôle de Daech, puis de l’armée américaine, continue d’être acheminé vers la Turquie pour alimenter les marchés à prix d’amis.
Avec la prise de contrôle de la base de Watiyya qui se retrouve à 170 Km seulement, des frontières tunisienne, la donne a pris une toute autre tournure. cette base permettra également, l’établissement d’un pont aérien direct, afin de continuer à acheminer l’armement et les combattants d’ Al Qaïda en Syrie qu’utilise Erdoghane pour maintenir la tension dans le Nord de ce pays. ainsi, voyant les libyens lassés de cette guerre où il n’y a ni gagnant ni perdant et il ne reste à Erdoghan pour justifier sa présence, que de s’appuyer sur les milices et les groupes djihadistes pour entretenir la même tension.
Ces mouvements troubles dans la région n’ont pas laissé l’armée algérienne sans réagir. Les trois derniers exercices de l’ANP, à l’est du pays, près des frontières libyennes et à l’ouest du pays, ont livré des signaux de plus en plus combatifs et très particulièrement différents des autres.
En effet, pour la première fois depuis fort longtemps, l’armée algérienne effectue des manœuvres particulièrement offensives qui visent essentiellement l’optimisation des aptitudes au combat et d’interopérabilité entre les différents états-majors.
Supervisé par le Général Major Said Chengriha, le dernier exercice, notamment, a engagé des unités de la 8e Division blindés, la 38e brigade mécanisée, de la 8e compagnie des transmissions, des hélicoptères Mi28NE et Mi 171, des Su-24 et des SU-30.
«EDIRAA 2020», (Bouclier 2020) a simulé un assaut et non une contre-attaque comme les autres exercices effectués par l’ANP. Cet exercice s’inscrit dans le cadre de la clôture du programme de préparation au combat pour l’année 2019/2020.
On a pu y voir de nombreux équipements dont quelques premières. Comme pour le Kornet-EM qui a tiré pour la première fois. On y a vu aussi deux versions différentes modifiées de BTR-80 modifiés localement avec deux tourelles Kornet. L’exercice a montré l’utilisation de la version à roue MZKT-6922 TELAR du Buk-M2E qui a accompagné l’avancée blindée.
Le programme de préparation au combat pour l’année 2019/2020 a commencé par un grande première. il s’agit d’un exercice tactique réalisé par deux submersibles algériens de type Kilo 636. Ces tirs ont propulsé la marine de l’armée algérienne, parmi le nombre restreint des forces navales capables «de lancer des attaques au sol par missile depuis des sous-marins».
L’exercice effectué dimanche 29 septembre dernier consistait à détruire des cibles terrestres avec des missiles de croisière Kalibr de type Club-S, tirés depuis deux sous-marins Kilo 636 récemment achetés à la Russie, dénote d’une grande percée technologique. Ainsi, l’Algérie est devenue «le seul pays dans la Méditerranée, aux côtés d’Israël», à disposer d’une telle capacité dissuasive, analyse le journal espagnol ABC.
https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=4H-Jad-eQrU&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1gMI5pTbxTtSONd_1a6UTrfUyDo89Yy8OZw33eoALVNt5GRN6qVEpa_48
Les appels au rétablissement de la légalité constitutionnelle, la position de l’Algérie confortée
En parallèle, la diplomatie algérienne, confortée par plusieurs acteurs régionaux, continue à privilégier le cesser-le-feu et le retour du dialogue, loin des pressions étrangères.
La semaine dernière a été particulièrement chargée pour la présidence. Le dossier libyen a pris la part de lion. A 48h d’intervalle, le président Tebboune a reçu le président de la Chambre libyenne des députés Salah Aissa Akila, puis le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’entente nationale de l’Etat libyen frère, Fayez Al-Sarraj. Chacun était accompagné d’une importante délégation.
Ainsi, de nombreux acteurs régionaux et internationaux ont présenté une ligne plus ou moins similaire à celle de l’Algérie, qui a été toujours d’avis que les Libyens sont seuls en mesure de rétablir la paix par la voix du dialogue et restaurer la légalité constitutionnelle.
Le passage des deux belligérants à Alger, ont ont eu lieu, après des discussions intensives avec l’ambassadeur des Etats-Unis, John P. Desrocher et l’ambassadrice d’Allemagne, Ulrike Maria Knotz qui a réitérer l’attachement de son pays aux résolutions de l a conférence de Berlin, dont le thème générique était de « relancer le processus de paix» en Libye et d’éviter que la guerre civile n’en fasse une « deuxième Syrie ».