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Tunisie: Une députée appelle à la classification du Nahdha comme organisation terroriste

Par Ahmed Zakaria

L’une des nombreuses lionnes de Carthage, qui se bat contre l’obscurantisme et la police parallèle  secrète des frères musulmans. 

La députée à l’Assemblée , Fatma Mseddi, a appelé à la classification du mouvement islamiste, Ennahdha comme organisation terroriste. Dans une déclaration à Al Aïn Al Ikhbarya, la dirigeante de Nidaa Toune (clan HCE), a réitéré son soutien à toute législation envisageant de placer Ennahdha sur la liste noire des organisations dangereuses et terroristes, soulignant que les dirigeants du parti islamiste forment une branche des Frères musulmans. « Ennahdha est à l’origine de la crise économique et sociale dans laquelle baigne le pays. Toutes les forces politiques qui combattent l’islam politique doivent se réunir et former un front solide pour sauver le pays »  a-t-elle ajouté.

Le combat de Mme Mseddi n’est pas sans danger. Des sympathisants du parti, soupçonné d’être le commanditaire de plusieurs assassinats politiques, ont vite réagi en proférant des menaces de liquidation physique suite à sa déclaration.
Dans un post publié sur sa page Facebook, la députée l’a d’ailleurs fait savoir, ajoutant qu’elle n’a pas peur de mourir pour que la vérité éclate au jour.

Depuis plusieurs mois, des activistes revendiquent la vérité autour de l’appareil secret d’Ennahdha. Ils demandent à ce qu’une enquête sérieuse sur ce dossier épineux, provoqué depuis quelques mois par le comité de défense de Belaid et Brahmi, soit ouverte par la justice.

Le comité de défense avait levé le voile, lors d’une conférence de presse donnée le 2 octobre 2018, sur les circonstances de l’assassinat des deux militants de gauche en pointant du doigt le parti Ennahdha. Il avait mis en exergue l’implication de Mustapha Khedher, un militant d’Ennahdha, chez qui plusieurs documents relatifs à ces affaires auraient été retrouvés.

Plusieurs enregistrements audio non datés -mais vraisemblablement enregistrés sous le gouvernement de la Troïka-, qui auraient été retrouvés en sa possession, ont fuité sur les réseaux sociaux.

Le comité de défense a également affirmé qu’un appareil sécuritaire propre à Ennahdha a été mis en place par celle-ci, chargé d’espionner plusieurs personnalités politiques tunisiennes mais également des ambassades étrangères.

Le 2 mars dernier, le collectif de défense a encore enfoncé le clou contre Ennahdha.

De nouvelles accusations ont été prononcées à l’encontre du parti dont notamment le vol de documents du ministère de l’Intérieur, le vol d’une machine de destruction de documents, une autre affaire de meurtre à Menzel Bouzalfa en relation avec l’appareil secret d’Ennahdha, ainsi que la formation d’une bande criminelle qui vise des personnes, des biens et la sécurité intérieure du pays.

Le comité a également fait savoir que l’assassin de Belaid aurait reçu 300 mille dinars comme récompense pour son crime.

De son côté, le mouvement Ennahdha dément en bloc les accusations qui pèsent sur lui. Il affirme que Mustapha Khedher n’a aucun lien avec le mouvement Ennahdha et dénonce “des accusations gratuites à l’encontre des institutions de l’État”.

Le parti de Ghanouchi tente également de repousser les accusations qui planent autour de lui quant aux réseaux de transfert de terroristes tunisiens vers la Syrie, la Libye et d’autres zones de conflits. Pas moins de 7000 terroristes tunisiens seraient actifs en Syrie et en Irak, estiment certaines organisations de droits de l’Homme. Le hic est que ce brûlant dossier risque de rentrer dans les marchandages politiques. Au pouvoir depuis 2013, le parti islamiste soutenu par le Qatar, la Turquie, et les coalisés contre le Syrie, s’est bien ancré dans les rouages du pouvoir. Il a pu tisser des liens et intérêts aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ce qui expliquerait le silence de certains médias et apôtres de la modulable défense des droits de l’Homme.

 

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