Ahmed Zakaria/ agences
La situation au Soudan se dirige-t-elle vers le pourrissent après l’assaut donné contre les manifestants, devant l’état-major de l’armée ce lundi 3 juin ? On déplore 30 morts parmi les manifestants et plusieurs organisations de l’opposition ont appelé à la désobéissance civile, et l’arrêt immédiat de tout dialogue avec le conseil militaire.
En effet, dès le matin les forces de sécurité soudanaises ont donné l’assaut contre le rassemblement de manifestants dans le centre de Khartoum et des tirs nourris ont été entendus, rapportent des témoins et des chaînes de télévision arabes. Les réseaux sociaux et en dépit de la coupure d’internet dans le pays n’ont pas arrêté de diffuser des vidéos et des images montrant l’ampleur de la gravité de la situation suite à cet assaut.
L’armée a visiblement cédé aux pressions des forces politiques d’opposition. Ainsi, les tirs qui ont fait 30 morts et des dizaines de blessés, selon l’organisation des médecins, constituent un suicide politique pour le conseil militaire qui a destitué l’ancien président Al Bachir. Tous les acteurs ont convergé vers la décision de couper définitivement le dialogue, avec le conseil militaire.
De son côté le conseil militaire transitoire a désespérément, renouvelé son appel au dialogue sur les mécanismes du processus de la période de transition dans les plus brefs délais. Un de ses porte-parole a justifié cet assaut en indiquant à une chaîne arabe que « ce genre de rassemblement devant l’état-major est devenu une menace pour la sécurité du pays (…) il y a eu un accord préalable pour la passation du pouvoir au civile, au terme de la transition. Les mouvements sont devenus sujets à toutes sortes de manipulations et de chantages politiques exercés par certaines forces qui veulent tirer profit de mouvement populaire»
Le rassemblement des professionnels de l’aviation a pour sa part, appelé à l’arrêt total de tous les vols. Plusieurs vols vers l’aéroport de Khartoum ont du cherché d’autres aéroports du pays pour y attérir.
Par ailleurs, les capitales occidentales à leur tête Washington ont immédiatement, réagit pour dénoncer ce «déplorable dérapage» et ont appelé le conseil militaire de transition de cesser tout usage de la force contre les manifestants pacifiques.
La porte parole du gouvernement britannique Alison King a indiqué que «peu importe qui a pris la décision de donner l’assaut, la responsabilité incombera au conseil militaire (…) il y a une volonté commune parmi les membres de la communauté internationale pour demander des comptes sur cet acte » a-t-elle menacé.