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Les Forces Armées du Front Polisario ont affirmé mardi avoir tué trois militaires marocains la veille lors d’une attaque dans la région de Ouarkziz, dans le sud du Maroc, à proximité du territoire disputé du Sahara occidental, passant ainsi, des attaques par les roquettes et missiles, aux intrusions dans les zones occupées.
Alors que l’annonce a été faites par le ministère sahraoui de la Défense, Rabat, qui dans une logique de déni autodestructeur, refuse tout commentaire, sur les pertes humaines et materielles depuis le début des hostilités.
C’est la première fois que les forces sahraouies disent avoir infligé des pertes dans les rangs marocains à l’intérieur du Maroc depuis la rupture du cessez-le-feu déclarée par le Polisario à la mi-novembre. Le communiqué répercuté par l’agence sahraouie SPS fait état d’une «opération contre une garnison (…) des forces marocaines stationnée à Ouarkziz, à l’intérieur du Maroc», lundi à l’aube.
Le Polisario se dit «en état de guerre de légitime défense» depuis que le Maroc a envoyé le 13 novembre des troupes dans la zone tampon de Guerguerat, dans l’extrême sud du Sahara occidental, pour chasser un groupe de militants sahraouis qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie voisine.
Le mois dernier, les forces sahraouies avaient affirmé avoir bombardé la zone de Guerguerat en prévenant d’une prochaine «escalade». Rabat avait alors évoqué des «tirs de harcèlements».
En écho de la position officielle du royaume, le site marocain d’information Yabilabi a répercuté mardi le communiqué annonçant les trois décès en affirmant que «le Front Polisario continue d’alimenter la propagande guerrière contre le Maroc».
La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un «territoire non autonome» par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario.
Celui-ci réclame un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Les négociations de paix quadripartites (Maroc, Polisario, Algérie et Mauritanie) menées sous les auspices de l’ONU sont au point mort depuis mars 2019.