» la France, victime collatérale des maladresses de Macky Sall a titré le journal français ‘L’Opinion » soulignant que « Dénonçant l’incarcération contre le leader politique Ousmane Sonko, les émeutiers sénégalais s’en prennent aux entreprises françaises »
PAR: HEEBA NAWEL
Les émeutes et les scènes de violences au Sénégal continuent de se propager dans le pays suite à l’arrestation de M. Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et le plus sérieux concurrent à celle de 2024. Accusé de viol, M. Sonko crie au complot accusant l’actuel président Macky Sall de vouloir lui barrer la route.
Le cri de Sonko a vite fait écho chez ses sympathisants qui sont sortis en nombres entrainant avec eux une bonne partie de la jeunesse sénégalaise, notamment dans les grandes villes et la région des Casamance, où la gendarmerie a signalé la mort du premier manifestant. Etant la ville natale de son père la Casamance est la région qui compte le plus grand nombre de soutien à ce député de l’opposition.
Cette révolte sur place est accompagnée par l’hashtag #freesénégal, qui s’est répandu sur twitter comme une trainée de poudre. Suite au blocage du signal aux médias par les autorités sénégalaises, Twitter est devenu la principale plateforme par laquelle se transmet quasi en direct, les manifestations.
Le lieu où s’est déclenchée la première étincelle de cette révolte serait le campus de l’Université Cheikh Anta Diop où des dizaines d’étudiants avaient lancé le mercredi dernier, des morceaux de parpaings sur les policiers déployés alentour de l’université. Les policiers avaient riposté à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Ce vendredi, la situation s’est encore tendue pour donner lieu à de véritables scène de guérilla urbaines.
Une fois propagée dans différentes régions du pays les manifestations n’ont pas manqué de de scènes de pillages dans certaines villes. Des magasins de grandes enseignes européennes ont été saccagés. Les locaux du quotidien gouvernemental Le Soleil et de la radio RFM, appartenant au groupe de presse privé du chanteur et ancien ministre Youssou Ndour, deux institutions jugées proches du pouvoir, ont également reçu la visite des jeunes en colère.
la France, victime collatérale
En ce vendredi, les émeutes ont pris une autre tournure et les manifestants affirment que ce qui se passe « au Sénégal va désormais au delà de la manifestation contre l’arrestation de Sonko. C’est un ras-le-bol général contre la servitudes « des gouvernants aux grandes puissances néocoloniales » au détriment de l’intérêt des africains. les enseignes française semble être des cibles de choix pour certains jeunes provoquant un émoi chez les entrepreneurs et les expatriés français.
« Nous sommes très inquiets, les manifestants s’en prennent aux symboles de la France, saccagent et pillent les enseignes de l’hexagone. Il y a un vivier d’agitateurs chevronnés et bien organisés qui manipulent une jeunesse nerveuse vivant dans une situation économique difficile avec la crise sanitaire « . a confié un chef d’entreprise français opérant dans l’agroalimentaire au Sénégal au journal français l’Opinion
Une affaire de Mœurs ou une affaire d’Etat ?
Le Gouvernement sénégalais ne semble pas être prêt à faire marche-arrière et refuse de libérer l’opposant. Sonko accusé de viol et de menace de mort contre une employée d’un centre de massage et de bienêtre.
Le député réfute les accusations, dévoilées début février dans la presse. Il crie au complot ourdi par le Président Macky Sall pour l’écarter de la prochaine présidentielle.
Le 3 mars, il a été placé en garde à vue officiellement pour les troubles à l’ordre public qu’il aurait causés en se rendant en cortège au tribunal et en refusant de suivre l’itinéraire fixé par les autorités.