L’Algérie a décidé le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations, avec effet immédiat, suite aux déclarations des plus hautes autorités espagnoles constituant un « brusque revirement » de position concernant le dossier du Sahara occidental. Ce revirement rappelle étrangement la trahison contre le peuple Sahraoui 1975, lorsqu’il a cédé le territoire au régime marocain après son départ.
Maghrebfacts | Agences
A travers une communiqué rendu public ce samedi le Ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, n’a pas manqué de marqué son étonnement de cet abrupt revirement:
« Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat », souligne le communiqué.
pour rappel, Vendredi soir, la Cour royale marocaine a annoncé avoir reçu un message du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Ce dernier considère que « le projet d’initiative marocaine d’autonomie pour résoudre le conflit au Sahara Occidental… Elle constituerait la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour régler le différend », affirme-t-il.
Pour sa part, le gouvernement de la République sahraouie et le secrétariat général du Front Polisario ont publié un communiqué vendredi soir. Une déclaration répondant à ce qui a été émis par les autorités marocaines et espagnoles concernant le soutien de Madrid à la proposition « d’autonomie » proposée par Rabat au Sahara Occidental.
Après avoir exprimé son étonnement, la République Sahraoui a rappelé le gouvernement espagnole contredit absolument la légitimité internationale. Les Nations Unies, l’Union Africaine, l’Union Européenne, la Cour Internationale de Justice, la Cour Européenne de Justice et toutes les organisations régionales et continentales ne reconnaissent, pas toutes, aucune souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
Le communiqué n’a pas manqué de qualifier la position espagnole et marocaine de non crédibles et manquante de sérieux, de responsabilité et de réalisme. Car, elle constitue une déviation dangereuse, qui contredit la légitimité internationale, soutient l’occupation, encourage l’agression et la politique du fait accompli et la fuite en avant. Elle tente, ajoute le communiqué de légitimer la répression, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le pillage des richesses que le Maroc continue d’appliquer contre le peuple sahraoui.
Par ailleurs l’attitude du gouvernement espagnol a également suscité l’indignation dans l’opinion nationale et internationale . La vice-première ministre Yolanda Diaz a exprimé une objection implicite à ce qui a été déclaré par la Cour royale du Maroc concernant la position espagnole sur la question de la décolonisation au Sahara occidental. Mme Diaz a réitéré son » engagement à défendre le peuple sahraoui et les résolutions du Conseil de sécurité à cet égard », et a ajouté : « Toute solution au conflit doit passer par le dialogue et le respect de la volonté démocratique du peuple sahraoui ». Avant de conclure, « Je vais continuer à travailler dessus. »
La décision de Sanchez menace sérieusement la coalition gouvernementale dans le pays, selon l’agence de presse locale « Europe Press ».
En effet, Europe Press a déclaré que le message du Premier ministre à Rabat suscitera de nombreuses critiques de la part de ses alliés. « À un moment où le gouvernement n’a pas encore surmonté la division causée par l’envoi d’armes offensives à l’Ukraine. Et en pleine discussion sur les mesures à prendre pour faire face à la crise énergétique provoquée par la situation géopolitique.
La même agence a également évoqué une « réaction possible de l’Algérie » à la décision espagnole. Comme « le principal soutien du Front Polisario et en même temps le principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne ».