Les instances des Nations Unis se sont enfin manifestées contre le traitement raciste à l’égard des africains et arabes empêchés de fuir l’Ukraine ou bloqués aux frontières des pays voisins. Les réfugiés de couleurs ont dû vivre l’enfer dans leurs périples pour rejoindre les frontières avec les pays limitrophes de l’Ukraine, pour être accueillis à l’arrivée, par des comportements raciste et inhumains.
Par | Heeba Nawel
En effet, le Haut–Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré jeudi qu’il avait exhorté les autorités des « pays voisins de l’Ukraine à ouvrir leurs frontières aux citoyens africains fuyant la guerre là-bas », à la lumière d’informations selon lesquelles certains d’entre eux « auraient été empêchés » de se mettre en sécurité.
Des milliers d’Africains et arabes, notamment des étudiants, s’efforcent de quitter l’Ukraine depuis le début de l’opération militaire russe le 24 février dernier.
Des vidéos virales sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, de personnes d’origines africaines, arabes et indiennes empêchées de monter dans des trains pour quitter l’Ukraine ou de passer la frontière polonaise ont soulevé l’indignation partout dans le monde.
Des centaines de vidéos sur Twitter, Facebook ou instagramme, montre que « les autorités en Ukraine empêchent les personnes noires de rentrer dans les trains pour rejoindre la frontière polonaise, pour prioriser les Ukrainiens blancs ». Le même sort a été réservé à ceux qui ont pu rejoindre les frontières. Certains d’entre eux y étaient arrivés à pied ou grâce à quelques ukrainiens non racistes.
D’autres disent qu’une fois arrivés aux postes-frontières, les gardes-frontières ukrainiens donnent la priorité aux Ukrainiens et en envoient d’autres (principalement des pays africains), au fond d’une liste d’attente, dont certaines s’étendent sur des kilomètres. Ce fut l’expérience .
Certains étudiants ont déclaré au journal polonais Gazeta Wyborzca qu’ils avaient été chassés des files d’attente et humiliés ; Alors que les chauffeurs de taxi les abandonnés, et que tout cela a duré parfois des jours, les étudiants à la frontière commencent alors, à envoyer leurs messages désespérés au monde entier, via Internet, et différentes histoires émergent rapidement sur le refus des noirs et des non Européens.. Des témoignages qui ont été au début rejetées par les dirigeants polonais et qualifiées de « Fake News« .
Plus de 870 000 personnes ont franchi la frontière ukrainienne depuis le 24 février, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
La porte-parole du HCR, Bochizia Msetika, basée en Afrique du Sud, a déclaré que l’agence exhortait les pays voisins de l’Ukraine à garantir « l’asile et la protection pour tous ».
« Le HCR est au courant des signalements de profilage racial et en est profondément préoccupé. Nous sommes au courant de bon nombre de ces signalements, nous effectuons un suivi et nous sommes intervenus dans la mesure du possible ». a-t-il assuré
« Ceux qui demandent protection doivent être autorisés à quitter le pays, quelles que soient leur nationalité et leur appartenance ethnique », a-t-il ajouté.
Msetika a déclaré que le HCR était au courant des informations selon lesquelles certains Africains en Ukraine se seraient vu refuser l’embarquement dans des trains qui emmènent des personnes vers les pays voisins de l’Union européenne, et d’autres auraient été empêchés d’accepter de traverser ses frontières.
Il a poursuivi : « Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a obtenu l’assurance que les incidents de profilage racial ne sont pas des politiques officielles ».
L’Union africaine, à son tour, s’est dite troublée par des informations selon lesquelles des citoyens africains en Ukraine se seraient vu refuser le droit de traverser la frontière vers des zones sûres.
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’UA, a dit être « particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ».
Macky Sall s’est indignés au non des pays de l’Union contre ce « choquant et raciste » et « violerait le droit international ».