Par : Hiba Nawel
Sur fond de menace de conflit armée qui agite les deux rives de la méditerranée, La chancelière Allemande a adressé officiellement une invitation à l’Algérie en vue d’assister à la Conférence internationale sur la Libye prévue à Berlin ». Auparavant, le président Turc Erdoghane a convié l’Algérie à une réunion similaire regroupant les représentants de la Libye, la Tunisie, la Turquie et même le Qatar. l’Algérie, qui reçoit aujourd’hui le chef du gouvernement de Tripoli Faïz Esseradj, ne voyait pas l’utilité d’une telle invitation alors qu’elle est accompagnée du fait, par un déploiement de troupes turques. M. Tebboune répondra-t-il favorablement à l’appel de Mme Merckel?
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi 6 janvier, un appel téléphonique de la chancelière allemande, Angela Merkel qui a duré près d’une demi heure », lit-on dans le communiqué de la présidence algérienne .
A l’entame de leur entretien téléphonique, Mme Merkel a adressé ses « chaleureuses félicitations » au Président de la République suite à son élection à la magistrature suprême, indique-t-on de même source, ajoutant que la chancelière allemande a également présenté, suite au décès du Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, ses « condoléances au Président de la République, au peuple algérien ainsi qu’à la famille du défunt ».
Les deux parties ont, ensuite, « passé en revue le développement des relations bilatérales convenant de leur donner un nouveau souffle dans divers domaines, particulièrement le domaine économique »,
Au plan extérieur, le Président et la Chancelière allemande ont procédé à un échange d’analyses sur la situation en Libye et « les perspectives d’instauration de la paix dans ce pays frère ».
Le Président Tebboune et la chancelière allemande Angela Merkel ont noté à ce titre, « une convergence des vues concernant l’impératif de trouver une solution politique à la crise libyenne, cesser le conflit armé et mettre un terme aux ingérences militaires étrangères ». A ce propos l’Algérie a déjà fait une proposition de sortie de crise adressée à toutes les partie intéressées.
Il est à noter par ailleurs, qu’une fois français et italiens ont trouvé un compromis sur la question libyenne face aux menaces du président turc, les pays des deux rives de la méditerranée partagent unanimement une position hostile à la présence turque en Libye favorisant ainsi la voie du dialogue dans la cadre des résolutions internationales. Ce qui permettrait éventuellement de calmer les ardeurs d’Erdoghane et renforcer son isolement diplomatique.
La Chancelière allemande a également adressé une invitation au Président de la République, M. Tebboune, pour effectuer une visite officielle en Allemagne, Cette invitation a été acceptée par le Président de la République, la date de cette visite devant être arrêtée ultérieurement d’un commun accord.
L’Algérie appelle le Conseil de Sécurité de L’ONU à assumer le Conseil de sécurité en particulier à « assumer leurs responsabilités pour imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye » et les forces étrangères de cesser d’alimenter l’escalade en octroyant les armes au belligérants
L’entretien de la chancelière allemande coïncide avec l’arrivée à Alger de M. Faïz Esserradj, accompagné, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Taher Siala, et du ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha.
Tenue dans une conjoncture sensible, suite à l’aggravation de la situation sécuritaire en Libye, la rencontre a permis aux « deux Présidents d’échanger les vues sur les outils et moyens idoines pour l’accélération du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère ».
Ces entretiens ont été l’occasion pour le Président de la République de rappeler « la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, une position qui repose essentiellement sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats ».
Le Président de la République a réitéré la nécessité « de trouver une solution politique à cette crise qui garantit l’unité de la Libye, de son peuple et de son territoire ainsi que sa souveraineté nationale, loin de toute ingérence étrangère ».
Cette position « s’est cristallisée, dès le déclenchement de la crise libyenne, par la défense de l’unité territoriale libyenne dans les fora internationaux et à tous les niveaux, par les aides octroyées au peuple libyen frère, qui est l’expression de l’amitié que lui porte le peuple algérien ainsi que le devoir de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui lui incombe envers ce peuple frère, et par l’engagement de l’Algérie au respect des principes du droit international ».
« L’Algérie appelle la communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités afin d’imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye et exhorte les belligérants à mettre fin à l’escalade », a-t-il dit.
Et d’ajouter: « l’Algérie appelle également les parties étrangères à cesser d’alimenter cette escalade et d’accorder aux parties belligérantes, leur soutien militaire, matériel et humain, et plaide pour le respect de la légalité internationale afin de faciliter la reprise du dialogue pour parvenir à une solution politique à la crise ».
« L’Algérie appelle la Communauté internationale à assumer ses responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat et mettre un terme à cette escalade militaire qui fait, chaque jour, davantage de victimes… Ainsi, l’Algérie dénonce avec force les actes de violence dont le récent massacre ayant fait près de 30 étudiants à l’Ecole militaire de Tripoli, un acte criminel, voire un crime de guerre. Partant, l’Algérie considère la capitale libyenne Tripoli comme une ligne rouge à ne pas franchir ».
De tels actes « ne servent et ne serviront pas le peuple libyen frère. C’est pourquoi l’Algérie qui a toujours insisté sur le dialogue au lieu de l’usage de la force, exhorte, encore une fois, les frères libyens à faire preuve de sagesse et à emprunter la voie du dialogue, loin de toute pression étrangère afin de parvenir à une solution approuvée par le peuple libyen, une solution qui lui assure sécurité, stabilité et prospérité ».
Pour sa part, M. Fayez El-Serraj a adressé ses remerciements à l’Algérie pour ses positions fraternelles constantes vis-à-vis de la crise libyenne, réitérant sa pleine confiance dans les efforts qu’elle déploie en vue d’atténuer l’escalade, en soutenant la solution politique ».
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