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La parlement irakien vote pour le départ des troupes américaines: un désastre politico-militaire pour les USA

Par René Naba et Ahmed Zakaria

LE VOTE DU PARLEMENT IRAKIEN EN FAVEUR DU DÉPART DES AMÉRICAINS: LE PIRE DÉSASTRE POLITICO-MILITAIRE AMÉRICAIN AU MOYEN ORIENT DEPUIS LA CHUTE DU CHAH D’IRAN EN 1979.

Le parlement irakien a voté dimanche 5 janvier 2020 en faveur du départ des soldats américains d’Irak ; conséquence de l’élimination par les Etats-Unis par un tir de drone du général Qassem Souleymani, commandant de la brigade Jérusalem des gardiens de la révolution iranienne, et de son lieutenant irakien, al-Mouhandis, chef d’«Al Hached Al Chaabi», la milice chiite irakienne vainqueur de Daech.

Ce vote fait suite à plusieurs jours des manifestations en Irak et en Iran invitant le gouvernement de Bagdad à voter le départ des 5200 militaires officiellement déployés par Washington depuis 6 ans en Irak pour lutter contre l’État islamique.

Les Américains avaient pris pied en Irak à la suite de leur invasion de l’Irak, en 2003, au cours de laquelle avait été renversé Saddam Hussein. Un contingent de 150.000 hommes dans 105 bases militaires avait été déployé, porté à 170.000 lors des violences communautaires de 2006. Les États-Unis avaient fini par se retirer du pays en décembre 2011, sur ordre de Barack Obama, après 9 années d’occupation. Sur les 40.000 soldats encore présents à cette époque, seuls était restée une grosse centaine d’hommes, chargés d’entraîner les forces armées irakiennes et à protéger l’ambassade de Bagdad.

Avec le lancement de la coalition internationale contre l’État islamique en 2014, les États-Unis ont été contraints de réinvestir militairement l’Irak. Le nombre de soldats envoyés sur place est progressivement monté pour atteindre 3500 en juin 2015, puis 5000 en 2016. Ces forces ont été officiellement dépêchées pour jouer le rôle de «conseillers militaires».

Si le vote du parlement irakien venait à se concrétiser, il mettrait fin à une présence militaire américaine de 17 ans, matérialisée par des dépenses de l’ordre de 6 trillions de dollars (six mille milliards de dollars), 5.000 morts et 33.000 blessés.

Un échec d’autant plus cuisant que le démantèlement des bases américaines entraînerait la fermeture de la base américaine d’Al Tanaf, à la frontière syro irakienne, et libérerait ainsi la voie au transit transfrontalier entre l’Iran, l’Irak et la Syrie, affectant considérablement l’efficacité du blocus américain contre la Syrie et l’Iran.

Intervenant deux ans après la mise en échec du projet de constitution d’un état Kurde indépendant dans la zone frontalière irako-iranienne, en octobre 2017, en vue de servir de plateforme aux menées israéliennes et américaines contre l’Iran, le vote du parlement irakien constitue le pire désastre militaire américain depuis la déroute du Vietnam en avril 1975, il y a 44 ans. Pis, la première déroute politico militaire américaine de grande ampleur au Moyen Orient depuis la chute du Chah d’Iran en 1979.

Faisant écho au vote du parlement irakien, le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, a estimé dimanche 5 janvier que l’assassinat du général Qassem Souleiymani, constituait un «tournant» dans la confrontation du Moyen Orient.

«Aucun général américain ne vaut le général Soleymani. Toutes les bases et installations américaines au Moyen Orient, de même tout soldat constituent désormais une cible non seulement pour les Iraniens mais également pour toutes les forces opérant dans l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-américaine au Moyen Orient», a ajouté le chef de la milice chiite libanaise, généralement considéré comme l’alter ego du général iranien et son principal partenaire militaire.

Au vu de ces sombres perspectives, l’élimination du principal artisan de l’accession de l’Iran au rang de puissance régionale majeure pourrait n’être qu’une victoire à la Pyrrhus, face à un pays millénaire, inventeur du jeu d’échec et de sa martingale imparable «échec et mat», qui signifie littéralement «As cheikh mat». Le roi est mort. Autrement dit en termes accessibles à l’opinion occidentale, le début de la fin de l’hégémonie américaine dans la zone.

René Naba: www.madaniya.info

Trump : Vous devez payer…  « nous leur imposerons des sanctions qu’ils n’ont jamais vues auparavant ». Les dernières sanctions de l’Oncle Sam contre l’Irak, datent d’avant l’invasion. elle a coûté la vie à près d’un million d’enfants durant les dix années d’embargo. 

« Nous avons une base aérienne là-bas qui est exceptionnellement chère. Il a fallu des milliards de dollars pour la construire bien avant mon arrivée. Nous ne partirons que s’ils nous paient son coût », a déclaré Trump aux journalistes à bord d’Air Force One alors qu’il rentrait de Miami à Washington dimanche.  Le président américain Donald Trump a également menacé d’imposer de sévères sanctions à l’encontre de Bagdad,  ajoutant que le retrait dépend du fait que Bagdad paie à Washington le coût d’une base aérienne qu’il y a construite.

Trump a ajouté que si l’Irak exige le départ des forces américaines et que cela ne se fait pas sur une base amicale,

Il a déclaré: « S’il y a un acte hostile, et s’ils font quelque chose que nous pensons inapproprié, alors nous imposerons de très lourdes sanctions à l’Irak. Celles imposées à l’Iran sembleront négligeables par rapport à eux ».

Fidèle à son tempérament qui souffle le chaud et le froid, Trump a néanmoins,  réitéré  ses critiques sur la décision américaine d’intervenir en Irak : « Nous avons dépensé beaucoup d’argent en Irak (…) aller au Moyen-Orient était la pire décision jamais prise dans l’histoire de notre pays, et je l’ai dit publiquement, donc je pense que je peux dire Alors maintenant … mais nous y étions et nous sommes allés en Irak. « 

 

 

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