Par | Aida Farouk
« L’Algérie, le Guyana, la République de Corée, la Sierra Leone et la Slovénie rejoindront le premier organe de maintien de la paix et de la sécurité internationales à partir de janvier, pour une période de deux ans », rapporte le site officiel de l’ONU. Ils faisaient partie des six pays en lice pour les cinq sièges non permanents du Conseil.
Le vote a eu lieu au scrutin secret et les candidats devaient obtenir une majorité des deux tiers, soit 128 voix.
Au total, 192 pays ont voté pour pourvoir trois sièges au Conseil de sécurité attribués aux groupes Afrique et Asie-Pacifique, et un chacun pour l’Europe de l’Est et l’Amérique latine et les Caraïbes.
La Slovénie a battu la Biélorussie dans la course pour l’Europe de l’Est, obtenant 153 voix contre 38.
Ces cinq pays nouvellement élus rejoindront ainsi l’Equateur, le Japon, Malte, le Mozambique et la Suisse en tant que membres non permanents du Conseil. Ils occuperont les sièges à partir du 1er janvier 2024 et exerceront leurs fonctions jusqu’au 31 décembre 2025.
Le Conseil de sécurité est composé de 15 pays, dont cinq – la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats–Unis – sont des membres permanents, leur accordant le droit de veto sur toute résolution ou décision.
Les 10 membres non permanents sont élus par l’Assemblée générale, qui comprend les 193 Etats membres de l’ONU, et conformément à la répartition géographique par région.
A noter que c’est la quatrième fois de son histoire que l’Algérie occupe un siège non permanent au Conseil de sécurité, après les mandats de 1968-1969, 1988-1989 et 2004-2005.
Le multilatéralisme, c’est surtout le droit légitime de l’Afrique à un siège permanent au sein du Conseil de Sécurité …
Avec ses 54 Etats membres et ses 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente 25% des membres de l’ONU. 70 % des dossiers traités par cette puissante organisation mondiale concernent l’Afrique. Pourtant seuls trois sièges non-permanent lui sont attribués pour des périodes de deux ans sur les 15 du Conseil de sécurité.
Le plus grand pays du continent et une de ses plus grande économie et la deuxième plus grande armée en Afrique, le palmarès diplomatique de l’Algérie et ses contributions à trouver des solutions aux crises et conflits régionaux et internationaux, lui confèrent le droit de siéger au Conseil de sécurité, ce qui fait de cette victoire le résultat logique d’un consensus international sur l’importance de son rôle sur les plans régional et international.
C’est ce qui ressort des rapports des Nations unies et des organisations internationales des trois dernières années, qui classent l’Algérie comme un partenaire stratégique et un Etat incontournable pour l’instauration de la paix et de la sécurité.
Parmi les priorités du mandat de l’Algérie au Conseil de sécurité, celles concernant les pays de l’Union africaine (UA). Elle œuvrera, à cet effet, à activer la demande d’augmentation du nombre de sièges des pays africains au sein de cette instance et contribuera à l’unification de la voix de l’Afrique pour un meilleur plaidoyer en faveur des questions prioritaires du continent et de ses aspirations légitimes. d’autant plus qu’avec ses 54 Etats membres et ses 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente 25% des membres de l’ONU. 70 % des dossiers traités par cette puissante organisation mondiale concernent l’Afrique. Pourtant seuls trois sièges non-permanent lui sont attribués pour des périodes de deux ans sur les 15 du Conseil de sécurité.
Cela a été souligné par le président Abdelmadjid Tebboune dans de nombreuses occasions, à l’instar de la réunion du Comité des 10 (C10) de l’UA, chargé du dossier de la Réforme du Conseil de sécurité, tenu en février dernier à Addis Abeba, où il a affirmé l’engagement de l’Algérie à « œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix du continent et ses revendications légitimes et réparer l’injustice historique qu’il a subi ».
Dans cette même démarche, M. Tebboune a plaidé pour le droit légitime du continent à obtenir deux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité, et à porter sa part de représentativité au niveau des sièges non-permanents au sein de cette instance de 3 à 5, conformément aux recommandations du « Consensus d’Ezulwini » et de la Déclaration de Syrte.
Une occasion pour plaider en faveur de la réforme du Conseil de sécurité
L’Algérie a fait du processus de réforme du Conseil de sécurité international une nécessité impérieuse pour instaurer un système international plus représentatif, juste et équilibré, comme l’a déjà souligné le chef de l’Etat algérien, au vu notamment du contexte international sensible marqué par des crises diverses et des répercussions portant en elles les prémisses de nouveaux changements dans les rapports de force sur la scène internationale, alors que le continent africain reste exposé à de nombreuses menaces multidimensionnelles et multiformes qui affectent la paix et la sécurité, comme le terrorisme, la recrudescence des guerres, les changements climatiques et les crises alimentaires, énergétiques et sanitaires, le tout exacerbé par la propagation de la pandémie de coronavirus et le conflit russo–ukrainien.
L’engagement de l’Algérie en faveur de la paix, en faisant prévaloir le dialogue, le règlement pacifique des crises et le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays -les exemples illustrant le rôle prépondérant de la diplomatie algérienne dans les questions régionales et internationales dans ce domaine, sont légion- lui permettra tout au long de son mandat au Conseil de sécurité de poursuivre sa démarche à travers la contribution aux efforts visant la préservation de la paix et de la sécurité internationales, le soutien à la coopération internationale et le renforcement du rôle de l’ONU afin de l’amener à assumer ses responsabilités envers les peuples palestinien et sahraoui.
En outre durant son mandat l’Algérie sera le porte drapeau de la Ligue arabe permettant à cette dernière de retrouver sa place sur la scène internationale et d’assumer son rôle en tant qu’organisation arabe « forte et influente », face aux défis actuels et futurs, au service des aspirations des peuples arabes et pour la stabilité de la région, des questions en faveur desquelles le Président de la République a plaidé lors du Sommet arabe d’Alger.
Lors de sa présence au siège de l’ONU à New York, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait tenu des rencontres intensives avec ses homologues de différents pays et des personnalités onusiennes, au cours desquelles il a mis en avant l’importance majeure accordée par le Président Tebboune au rôle vital de l’ONU, en affirmant qu’il « restera un ardent défenseur de ses efforts pour la promotion des droits de l’Homme, la préservation de la paix et de la sécurité internationales et la promotion du développement durable ».
Il également réaffirmé l’engagement fort et résolu du Président Tebboune qui a souligné que l’Algérie « assumera cette responsabilité avec dévouement et engagement et contribuera en tant que partenaire responsable et fiable à relever les défis mondiaux en présentant des idées et des initiatives à même de renforcer le rôle de l’action multilatérale dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales ».