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Poutine pert la patience, L’armée israélienne pert la main…

Sale temps pour l’armée israélienne qui, en moins de 48 heures, vient de subir – coup sur coup – deux cinglants revers. C’est non seulement une humiliation pour l’aviation israélienne mais une confirmation du renforcement continu des capacités défensives de la Syrie depuis le fiasco de l’attaque quadripartite de la Syrie par les États-Unis, la France, Israël et le Royaume-Uni en avril 2018, lequel a définitivement mis fin à la chimère d’un changement de régime par une intervention militaire étrangère


Richard Labévière/ Observatoire Géostratégique


Mardi 20 juillet dernier, des chasseurs israéliens pénètrent dans l’espace aérien syrien, au-dessus de la zone occupée d’Al-Tanaf, en provenance de Jordanie. C’est le jour de l’Aïd el-Kébir, la fête musulmane qui célèbre la fin des sacrifices humains de l’Antiquité.

L’ensemble du dispositif syrien de défense aérienne que l’on croyait destinés à contrer des raids en provenance du littoral méditerranéen et du Sud-Ouest, a été conçu pour faire face à une agression en provenance d’Al-Tanaf, où se trouve une base militaire israélo-américaine. Les quatre avions de combat israéliens ont été allumés dès la première seconde où ils survolèrent Al-Tanaf. Pire encore, des huit missiles Air-Sol de longue portée de nouvelle génération lancés en direction d’Alep, un seul échappa à la destruction en plein vol.

Son dispositif de guidage, impossible à brouiller selon des sources militaires occidentales, a pourtant été endommagé. Il finit sa course dans la localité de Safira (gouvernorat d’Alep) non loin d’un hangar du site scientifique de l’armée syrienne.

Choc et humiliation pour l’aviation israélienne. Le nec plus ultra des missiles Air-Sol à guidage autonome assisté par l’intelligence artificielle est anéanti par les versions améliorées du système antiaérien BUK-M2 et Pantsir.


Ne pouvant admettre que 7 sur les 8 missiles soient détruits – réduisant ainsi à néant des mois d’efforts en recherche (en collaboration avec les meilleurs laboratoires du complexe militaro-industriel américain et britannique), le commandement militaire israélien ordonne de nouvelles frappes aériennes.

Mais cette fois pas question de mettre en danger les avions de combat israéliens que la défense syrienne aurait pu abattre avec une facilité déconcertante en dépit des contre-mesures électroniques. Ce sont les militaires russes qui sauvent, en quelque sorte, l’aviation israélienne d’une débâcle historique garantie en persuadant les Syriens de s’en tenir à une défense stricto-sensu et, par conséquent, de ne pas détruire les appareils israéliens.

Les différentes versions modifiées du système Buk

Jeudi 22 juillet 2021, deux avions de combat israéliens lancent – à partir de l’espace aérien libanais – quatre missiles vers des cibles militaires situées dans le gouvernorat de Homs (centre de la Syrie). La défense aérienne syrienne a fait un véritable carton : les quatre missiles sont tous été détruits en plein vol grâce aux systèmes Buk-M2, soit un taux de réussite de 100%. Une première dans le conflit du Levant.


Au total, des douze missiles de croisière Air-Sol israéliens tirés dans deux axes opposés (huit au Sud-Est et quatre au Sud-Ouest), onze ont été interceptés et détruits par les systèmes Buk-M2 et Pantsir de la défense aérienne syrienne.

Vladémir Poutine Bachar Al Assad en compagnie du ministre russe de la défense Sergueï Choïgu

C’est non seulement une humiliation pour l’aviation israélienne mais une confirmation du renforcement continu des capacités défensives de la Syrie depuis le fiasco de l’attaque quadripartite de la Syrie par les États-Unis, la France, Israël et le Royaume-Uni en avril 2018, lequel a définitivement mis fin à la chimère d’un changement de régime par une intervention militaire étrangère et mis à nu la faiblesse de systèmes d’armes portées aux nues par le marketing et la publicité.

Ces systèmes d’armes, principalement des missiles de croisière Raytheon BGM-109 américain et MBDA Storm Shadow/Scalp (Royaume-Uni/France) mais également des systèmes 3C de bâtiments de surface, s’étaient alors révélés totalement obsolètes face à un adversaire disposant d’une défense aérienne organisée et dotée de moyens de guerre électronique. Cet épisode fort intéressant de la guerre en Syrie confirme à la fin quasi-officielle de l’hégémonie militaire occidentale.

Dans les deux cas, la Russie a joué un rôle de premier plan en permettant cette fois-ci aux Syriens de faire usage de systèmes d’armes améliorés qu’ils avaient acquis mais qu’ils ne pouvaient utiliser pour des raisons liées à des considérations géostratégiques.

Il semble que Moscou ait attendu la conclusion du projet Nord Stream 2 et l’escalade en mer Noire. Vladimir Poutine avait promis des représailles à l’encontre du prochain pays qui dépasserait les limites, afin de montrer à l’adversaire ce qu’un simple système Buk-M2 peut faire en Syrie : humilier l’armée israélienne et la priver du seul avantage stratégique dont elle disposait au Moyen-Orient.

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