Par : Karim
Mahdaoui Sous l’ordre du président Trump, le retrait d’Arabie saoudite de deux systèmes de missiles Patriot et des centaines de soldats américains qui les exploitaient n’était pas la seule mauvaise nouvelle pour les Saoudiens. Deux escadrons de chasseurs américains viennent de quitter la région et la présence de la marine américaine dans le golfe Persique est également en train de diminuer.
Dans un article paru sur le site Spectator intitulé «Trump a-t-il finalement décidé de larguer l’Arabie saoudite?», John Bradley s’est penché sur les relations saoudo-américaines.
Aujourd’hui, l’Arabie saoudite ne dispose que de deux batteries Patriot, situées à la base aérienne de Prince Sultan au milieu du désert saoudien. Ils ne sont pas là pour protéger la famille royale et ses ressources économiques, mais plutôt les quelque 2 500 soldats américains stationnés dans un centre militaire éloigné.
Le retrait soudain des militaires américains intervient quelques semaines seulement après que Trump a déclaré au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans un appel téléphonique que si l’OPEP ne réduisait pas la production de pétrole pour augmenter les prix, il ne pourrait pas empêcher les législateurs américains d’adopter une loi pour retirer les troupes américaines du royaume.
Les Saoudiens se sont soumis 10 jours plus tard, mais en raison d’une offre excédentaire sans précédent et du manque de demande en raison des blocages dus à l’épidémie sanitaire mondiale, les prix du pétrole n’ont pas réussi à rebondir de manière significative.
Après tout, Trump a clairement perdu toute patience avec MBS et a maintenu la menace de retirer unilatéralement son soutien militaire – peut-être comme une dernière tentative pour amener les Saoudiens à prendre de nouvelles mesures pour baisser la production pétrolière.
Lorsque le président Trump a été interrogé jeudi sur la décision, il s’est contenté de remarquer : « Le monde entier a tiré profit de nos forces armées ».
Mais personne ne devrait douter de la fureur de Trump envers Ben Salmane pour avoir détruit l’industrie fragile américaine du pétrole en lançant imprudemment sa guerre des prix du pétrole avec la Russie en mars.
Cette industrie américaine emploie, directement et indirectement, jusqu’à 1,7 million de personnes, principalement dans les principaux États républicains dont Trump a besoin de leur vote pour être réélu en novembre. Bien que sa nouvelle position militaire anti-saoudienne ne ramène pas les emplois perdus, cela ne le blessera pas non plus pendant la campagne électorale.
Le Wall Street Journal qui rapporte le retrait des missiles Patriot a cité plusieurs officiels américains sous couvert de l’anonymat disant que ce retrait et les autres réductions résultaient des évaluations du Pentagone selon lesquelles Téhéran ne constitue plus une menace immédiate pour les intérêts stratégiques américains.
En d’autres termes, « si l’Iran lance une nouvelle frappe de missiles, les Saoudiens seront seuls ». C’est un aveu extraordinaire et Trump ne donne plus la priorité à la politique d’endiguement de l’Iran ; la Chine étant son ennemi numéro 1
Trump sera bien sûr accusé d’avoir soutenu Ben Salmane au cours des quatre dernières années et d’avoir provoqué la colère de l’Iran en assassinant le général Soleimani. En réalité, il a eu recours à sa haine instinctive contre la famille royale saoudienne – il a passé la plupart de son temps en tant que candidat républicain à attaquer l’Arabie saoudite la qualifiant d’allié non fiable et de parrain du terrorisme.
Personne ne devrait donc être surpris si, dans les semaines et les mois à venir, il y aura un assouplissement correspondant de la position de son administration sur l’accord nucléaire iranien, conclut l’article.