Après 30 ans de règne sans partage, le président Tchadien, Idriss Déby, a été tué mardi dans une bataille contre les rebelles. A peine réélu pour un 6ème mandat, le sort du meilleur allié des puissances coloniales présentes en Afrique centrale a été scellé par des balles fatales. Le sort du pays est désormais, entre les mains de son fils Mohamed, général de la garde républicaine qui a été nommé chef d’État par intérim. Mais les opposants d’aujourd’hui, le « Fact » étaient-ils les seuls à vouloir sa tête?
Par Ahmed Zakaria / Agences
« Le chef de l’État tchadien Idriss Déby Itno est mort ce 20 avril à la suite de blessures reçues durant le week-end sur le champ de bataille », a annoncé le porte-parole de l’armée. toutefois on ignore pas pourquoi le président Deby s’etait rendu dans la zone dans laquelle il a été tué, ni sa participation aux combats en cours avec les rebelles opposés à son règne. Cela d’autant plus, que les rebelles ayant perdu plus de 300 morts en un jour, avait annoncé hier, leur retrait des zones du combat accusant son allié de toujours la France, de lui « porter assistance aérienne qui lui offrait un consequent avantage ».
L’annonce de la mort de Deby, qui a dirigé ce pays d’Afrique centrale, est intervenue quelques heures seulement après que l’annoncé son écrasante victoire aux élections présidentielles du 11 avril, lui ouvrant la voie pour rester au pouvoir pendant encore six ans. Avec un taux de participation de 64.84%, Debby avait selon les résultats officielle obtenu près 80% des voix.
Dès l’annonce de sa mort suite à ses blessures au front, un couvre-feu a été imposé toutes les frontière ont été fermées. L’armée a également annoncé la dissolution du parlement et du gouvernement, et a promis des élections «démocratiques» après une période de transition.
Qui est ce groupe armé « FACT » qui aurait tué Déby?
Déby, l’ancien chef de l’armée, est arrivé au pouvoir en 1990 lorsque ses forces rebelles ont évincé l’ancien président Hissène Habré, qui a ensuite traîné au tribunal international au Sénégal. Débby n’aurait jamais imaginé finir tué par les balles d’un groupes trop occupé à offrir ses services dans le vaste bourbier libyen. Puis ils étaient trop loin de la capitale Ndjaména pourquoi est-il allé vers eux?
Agé de 68 ans, militaire de carrière, Idriss Déby a été promu au rang de Maréchal en août dernier. Durant son règne, Déby a survécu à plusieurs rébellions armées et a pu se maintenir au pouvoir, parfois grâce à des alliances locales et souvent en se rendant utile pour les grandes puissances occidentales. Il a tenir jusqu’à la dernière rébellion menée par un groupe se faisant appeler le «Front pour le changement et l’accord au Tchad». Ce groupe particulièrement bien équipé , a fait ses armes en Libye en avril 2016.
Le Groupe est rée par Mahamad Mahdi Ali après avoir rompu avec l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), un autre groupe rebelle fondé par l’ancien ministre de la Défense de Déby, le général Mahamat Nouri, le FACT s’est installé dans le sud de la Libye et s’est militairement engagée aux côtés des forces de Misrata, à la fois contre l’Etat islamique et l’Armée nationale Libyenne (ANL) du général Khalifa Haftar. Un accord tacite avec ce dernier leur a permis par la suite de stationner sur les frontières avec le Tchad.
Sous les pression internationales pour chasser les groupes étrangers de la scène libyenne ces forces n’ont pas eu d’autres choix que de retourner au Tchad. le 11 Avril, plusieurs colonnes ont fait mouvement vers le nord du Thad avec un seul objectif: prendre la capital N’jamina.
Les rebelles, qui mènent depuis neuf jours une offensive contre le régime tchadien, ont promis de marcher sur N’Djamena et ont rejeté « catégoriquement » le conseil militaire de transition mené par le fils du défunt Président, a indiqué mardi leur porte-parole à l’AFP.
Les Forces du Fact étaient-t-elles la seule menace pour Déby?
Issus de l’école de guerre française le président Tchadien a dès sa prise de pouvoir encadré son armée par par des officiers de son ethnie « zaghawa » en laissant l’exlusivité des postes sensibles à ses proches. Cette politique n’a d’ailleurs pas épargné Déby des trahison au sein même de son ethnie.
Issus de l’Ecole de guerre en France, la stratégie de Déby d’asseoir son pouvoir en s’appuyant sur son ethnie (Zaghawas ), qui domine totalement l’armée, ne lui a pas épargné d’incessantes tentatives pour le renverser, desquelles il s’en est toujours sorti. Mais, le coup le plus marquant pour Déby était la « forfiture » de son neveu Timan Erdimi : en 2008 Erdimi a monté une grande coalition rebelle qui a failli prendre le palais présidentiel de la capitale, si n’est, l’aide décisive de l’Armée française. En 2019, la machine militaire française a encore une fois, intervenue en bombardant les troupes d’opposition qui fonçaient sur N’Djamena.
A la tête de l’armée la plus puissante en Afrique centrale, le maréchal Déby a toujour noyée dans des bourbiers sanglants L’indéboulonnable Déby était l’homme sur lequel Paris compte pour mener ses opérations dans l’une des régions les plus périlleuse dans le monde. Il Faut dire que l’indéboulonnable président n’avait pas d’autre choix, sans l’aide des anciennes puissances coloniales il aurait été destitué depuis bien longtemps vu le nombre de ses ennemis intimes.
En 2013, il envoie ses soldats combattre aux côtés des militaires français dans les opérations Serval, puis Barkhane. L’armée tchadienne a également fourni aux Casques bleus de l’ONU au Mali un de leurs principaux contingents. Cela sans compter son implication remarquable avec la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), commandée par la France.
Portrait Mahamat Idriss Déby, le nouvel homme fort de Ndjamena.
Mahamat Idriss Déby Itno est le président du conseil militaire de transition de la république du Tchad et le fils de l’ex-président Idriss Déby Itno. Saura-t-il se rendre indspensables pour les anciennes puissance coloniales comme a fait son père, ou organisera-t-il des élections libres comme il a promis?
Élevé par la mère du chef de l’État, il a pour cette raison comme surnom Mahamat Kaka (kaka signifiant « grand-mère » en arabe tchadien).
Le jeune homme a fait le lycée militaire d’Aix-en Provence après avoir suivi les cours du Groupement des écoles militaires interarmées du Tchad. A son retour de France il a été placé à la Direction générale de service de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE), la garde prétorienne du régime.
En mai 2009, il participe à la bataille victorieuse d’Am-Dam contre une coalition rebelle menée par son cousin Timan Erdimi, dans l’est du Tchad.
Dès 2010, il prend les commandes le commandement de l’escadron blindé et des gardes du corps, au sein de la DGSSIE, puis en 2012, il est nommé à la tête du groupement d’élite de la DGSSIE, chargée de la sécurité du palais présidentiel.
En 2013, il est nommé au poste de commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (Fatim), dans le nord du Mali, sous les ordres du général Oumar Bikomo, mais en serait le chef officieux.
Saura-t-il se rendre indispensable comme a fait son père, ou organisera-t-il des élections libres comme il l’avait promis ? en tout cas Mohamat Idriss déby hérite d’un pays compétemment affaiblit sur le plan économique. Le Tchad, pourtant producteur de pétrole, est le 187e pays sur 189 au classement de l’indice de développement humain (IDH) de l’ONU.