Par Nesma Adil
La horde terroriste a encore une fois sévit au nord du Mali dans la matinée d’aujourd’hui. Au moins 18 casques bleus et deux civils maliens ont été blessés suite à une attaque à la roquette contre un camp militaire de Tessalit, situé au nord du Mali. Le camp militaire de Tessalit abritant la mission de l’ONU au Mali (Minusma), des forces françaises de l’opération Barkhane ainsi que des militaires et civils maliens.
Dans une déclaration à Reuters, le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, a signalé le nombre de 20 personnes blessées, dont 18 casques bleus, dont six, grièvement blessés.
L’Agence française AFP, a rapporté quant à elle, que pas moins de 15 tirs de mortiers se sont abattus sur le camp. Cette attaque surprise n’a pas épargné la partie française du camp et a atteint deux civils maliens. Les terroristes, rapporte l’AFP, ont visé le camp et ses alentours, poussant le personnel à se réfugier dans les bunkers.
Depuis quelque temps la situation dans le Sahel ne cesse d’empirer et les attaques terroristes se multiplient dans un champ géographique de plus en plus large, allant du nord du Mali jusqu’en Somalie en passant par le Cameroun, le Benin et le Burkina-Faso.
Le 1er novembre, 52 soldats maliens et un civil ont perdu la vie lors d’une attaque revendiquée par l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) visant le camp « d’Indelimane », dans le nord-est du pays.
Le lendemain, dans la même région, «le déclenchement d’un engin explosif improvisé» au passage d’un véhicule blindé de l’armée française a tué le brigadier Ronan Pointeau, 24 ans, qui servait au sein du 1er régiment de spahis de Valence, dans la Drôme. Une attaque également revendiquée par l’organisation terroriste EI. Un peu plus de trois semaines plus tard, 13 militaires français de la force Barkhane trouvaient la mort au Mali dans une collision accidentelle entre deux hélicoptères lors d’une opération de combat contre des djihadistes.
Plusieurs pays sont en proie à une conglomération de groupes armés qui, de plus en plus, échappent à tout contrôle. Avec ses 4500 soldats déployés depuis 2014, la France demeure le seul pays à avoir mis les moyens, depuis avec l’opération Barkhane. Or elle est également de plus en plus abandonnée par les autres pays de l’OTAN, dans une territoire deux fois plus grand que le vieux continent.
Les armées des pays sahéliens du G5 (Mali, Niger, Burkina, Tchad et la Mauritanie), sont peu en nombre et en moyens. Face à l’escalade et le manque de volonté internationale de résorber les sources du terrorisme, les populations locales commence à manifester sa colère sur l’utilité de la présence des forces étrangères qui se concentre essentiellement autours des zones regorgent de richesses naturelles. Les forces en place sont obligé de traquer les groupes terroristes sur un territoire aussi grand que la superficie du continent européen.
Malgré les appels de la France qui, dans l’euphorie de la chute de Kaddafi, s’est précipitée vers les pays de l’Afrique subsaharienne considérée comme faisant partie de zone d’influence, les autres pays européens ne se bousculent pas vers le bourbier et se contentent de condamner les attaques terroriste. Pas plus tard que la semaine dernière, L’Allemagne a refusé de participer à l’opération Takouba, présentée par la France comme la solution pour prévenir l’enlisement au Sahel.
L’opération Takouba avait été annoncée pour janvier 2020. Or, pour l’instant, seuls trois officiers des forces spéciales belges et un détachement estonien viendront renforcer l’opération proposée par le gouvernement. L’Estonie, déjà présente depuis le mois d’août 2018, a accepté d’ajouter des éléments non conventionnels à son contingent. Bien sûr, 23 pays européens sont déjà présents au Sahel, dans le cadre de la mission des Nations unies (Minusma), qui compte près de 13.000 hommes. La force du G5 Sahel s’élève à 5.000 hommes et les troupes françaises à 4.500. Le retrait progressif des États-Unis, qui comptent encore 7.000 hommes sur le continent entier et 800 au Niger depuis 2013, isole davantage la France. Ce qui inquiète Paris.