Maghrebfacts/ RT
Neuf personnes ont été tuées dans la soirée du 19 février à Hanau, près de Francfort dans le centre de l’Allemagne, dans deux fusillades dont l’auteur présumé a ensuite été retrouvé mort à son domicile, a annoncé la police. Ces fusillades ont visé des bars à chicha fréquentés par les communautés issues de l’immigration et fait également plusieurs blessés graves, selon des médias locaux.
«A ce stade, la police peut seulement confirmer que huit personnes ont été mortellement blessées», ont indiqué dans la nuit les autorités dans un communiqué. Une personne grièvement blessée a succombé ce 20 février, portant le bilan de ces fusillades à neuf tués, selon un porte-parole. Le parquet anti-terrorisme allemand s’est saisi de l’enquête et soupçonne une «motivation xénophobe» de l’acte.
Une personne soupçonnée d’être l’auteur de la tuerie a été retrouvée morte quelques heures plus tard, aux côtés d’un autre corps non identifié. «L’auteur présumé a été trouvé sans vie à son domicile à Hanau. Les forces d’intervention spéciale de la police y ont de plus découvert un autre corps. L’enquête se poursuit. Actuellement il n’y a pas d’indication selon laquelle il y aurait d’autres auteurs», a écrit sur Twitter la police du sud-est du Land de Hesse, où se trouve Hanau. Les enquêteurs ont également retrouvé sa voiture qui contenait des munitions et chargeurs, a précisé la presse locale, ajoutant que le suspect était muni d’un permis de chasse et serait allemand. Un important dispositif policier avait été déployé après les fusillades à Hanau, ville située à une vingtaine de kilomètres de Francfort. Un journaliste de l’AFP sur place a vu une trentaine de voitures de police partir du commissariat de Hanau et, selon des témoins, des policiers lourdement armés ont été déployés dans la ville. Des bars à chicha pris pour cibles Une première fusillade a visé un bar à chicha, le Midnight, au cœur de cette ville d’environ 90 000 habitants.
Selon la police, au moins une personne a été grièvement blessée sur ce premier site vers 22h. Des témoins, cités par des médias locaux, ont rapporté avoir entendu une dizaine de coups de feu. L’auteur présumé a ensuite quitté en voiture ce premier site en direction de la Kurt-Schumacher Platz, dans le quartier de Kesselstadt, selon la police. Une seconde fusillade s’est alors produite, qui a fait «au moins cinq blessés graves» d’après le bilan initial des autorités. Selon les médias locaux, trois personnes ont été tuées devant le premier bar à chicha et cinq devant le deuxième, L’Arena Bar. Le tireur aurait sonné à la porte de ce deuxième bar et tiré sur des personnes présentes dans la zone fumeur, tuant cinq personnes dont une femme, selon des informations de Bild, ajoutant que des victimes sont d’origine kurde.
«Les victimes sont des gens que nous connaissons depuis des années», a réagi le fils du gérant du bar, cité par l’agence DPA. Deux employés figurent parmi les victimes, selon ce témoin, absent comme son père au moment des tirs. «C’est un véritable scénario d’horreur», a déploré la députée conservatrice de la circonscription, Katja Leikert. Le maire social-démocrate de Hanau, Claus Kaminsky, a lui évoqué une «soirée terrible, qui nous hantera certainement pendant très, très longtemps». Il a demandé d’éviter toute «spéculation» et appelé les habitants à la «prudence». Le mobile de ces attaques n’était pas connu dans l’immédiat, a précisé un porte-parole de la police. Mais selon le journal Bild, l’assaillant présumé se nommerait Tobias R. Il aurait laissé une lettre de confession et une vidéo dans laquelle il évoquerait, entre autres, la nécessité de détruire certains peuples dont l’expulsion d’Allemagne ne peut plus être réalisée.
Montée en puissance des groupes néo-nazis Europe, malaise social où retour de la chimère de la suprématie de la race Blanche ?
Concert pour l’anniversaire d’Hitler, festival néonazi, rencontres de groupuscules d’extrême-droite… Les fachos allemands, suisses, belges ou autrichiens aiment se retrouver en Alsace ou en Lorraine, constate le journaliste Robert Schmidt dans le journal luxembourgeois Reporter. Ces groupes qui pullulaient dans une semi clandestinité se contentant de tags sur des lieux de cultes musulmans ou juifs, semble de plus en plus séduits par les carnages en masse, depuis les dernière vagues de réfugiés qui déferlent sur le l’Europe.
Depuis quelques années, partout en Europe les attentats racistes et xénophobes se sont multipliés d’une manière inquiétante. Ces révèlent ainsi la montée de la pensée raciste dans le vieux continent qui a de plus en plus tendance à passer à l’acte par les assassinats en masse. Le pire est à craindre, puisque les groupuscules qui agissaient localement en général, s’organisent de plus en plus à l’échelle transnationale.
Pas plus tard que la semaine dernière la police allemande a démantelé un dangereux groupe néo-nazi qui préparait des attentats spectaculaires dans le pays. Selon le magazine Der Spiegel et le quotidien Bild, 12 membres d’un groupe d’extrême droite ont été mis en détention le 15 février après des perquisitions dans toute l’Allemagne menées la veille, voulait frapper des lieux de culte musulmans pendant la prière. Ils comptaient imiter l’attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui a causé la mort de 51 personnes dans deux mosquées l’an dernier. Ils entendaient notamment utiliser des armes semi-automatiques.
Les autorités allemandes s’inquiètent du terrorisme d’extrême droite depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrant, membre du parti de la chancelière Angela Merkel, en juin dernier. En octobre, un extrémiste de droite négationniste a tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre évité de justesse. Faute de pouvoir pénétrer dans l’édifice religieux dans lequel les fidèles s’étaient barricadés, il avait abattu une passante et le client d’un restaurant de sandwichs kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits. Son procès est attendu prochainement. A Dresde, dans l’ex-RDA, huit néonazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques.