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Négociations de Genève: L’éspoire de Paix au Soudan Écrasé sous le Poids des Armes Étrangères

Dans un contexte de désespoir abyssal, les aspirations de paix au Soudan se sont effondrées, par l’abandon des négociations par les factions en guerre. Les pourparlers de Genève, qui auraient pu être un phare d’espoir, semblent désormais n’être qu’un mirage dans un désert de souffrance, où les armes étrangères et la famine rampante transforment la région en une poudrière prête à exploser.

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Par | Abderrahman Ben Nadjem


Genève | Les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Suisse, en quête d’une issue à la guerre civile qui ravage le Soudan depuis avril 2023, ont tenté d’orchestrer des discussions à Genève. Ces pourparlers, initialement porteurs d’espoir, se sont rapidement mués en une farce tragique par l’abondant : les forces armées soudanaises (FAS) et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), soutenues par les Emirats Israël et ses satellites dans la région, ont décidé de ne pas participer. Ce retrait désespéré a balayé les espoirs d’une résolution pacifique, laissant le peuple soudanais dans un océan de désolation.

Le processus de paix, déjà chancelant, s’enlise davantage. Les pourparlers intermittents de Djeddah, qui ont échoué à produire un accord durable, sont le reflet d’une impasse désespérante, mais peu surprenant au vu les flux d’armes et équipements qui fussent de partout vers ce pays.

Malgré les promesses de l’envoyé spécial des États-Unis, Tom Perriello, de voir naître une paix durable, la réalité est bien plus sombre. Les acteurs internationaux, paralysés par des intérêts contradictoires, semblent impuissants face à une guerre qui s’enlise dans le sang et la souffrance.

Shewit Woldemichael, analyste à l’International Crisis Group, tente de mettre en lumière l’inaction des États-Unis, soulignant que des pressions plus fortes auraient dû être exercées bien plus tôt. Alors que le nouveau président américain pourrait modifier la dynamique des négociations, l’avenir du Soudan reste suspendu à un fil, menacé par des forces extérieures qui nourrissent le conflit. les craintes de Woldemicheal sont d’autant plus justifiées par le faite que la tragédie du Soudan est enfouie par deux autres qui prennent plus d’espace sur la scène médiatique international: celles du conflit en Ukraine et la guerre génocidaire menée par « l’Etat d’Israël« , contre la population palestinienne.

La déclaration de Djeddah, signée le 11 mai 2023, promettait de protéger les civils et de respecter le droit international. Mais ces promesses, vides et creuses, n’ont été que des mots sans valeur, largement ignorés sur le terrain. Un cessez-le-feu, censé durer sept jours, a été rompu moins de 24 heures après son entrée en vigueur, illustrant l’absurdité tragique d’une situation où la vie humaine ne pèse guère sur l’échiquier des puissances en guerre, comme l’a décris le chef de la mission permanente algérienne à l’ONU M. Ammar Bendjamaa

Le 9 août, une délégation des de l’armée régulière a été envoyée à Djeddah pour des discussions préliminaires, mais leurs exigences, notamment le retrait des milices paramilitaire de Hamidati, de villes conquises, ont rapidement fait capoter toute possibilité de dialogue, montrant ainsi les vraie velléités des acteurs internationaux qui soutiennent ces milices.

L’absence des RSF à Genève était donc loin d’être une surprise. Bien qu’ils aient initialement montré des signes de participation pour gagner du temps, leur retrait soudain, sans explication, jette une ombre supplémentaire sur leur rôle et leurs objectifs dans ce conflit armée. La scène est désormais vide des principaux acteurs, réduisant à néant tout espoir d’avancée significative.

Les influences géopolitiques compliquent encore ce tableau déjà tragique. Des armes affluant d’Emirat de la Libye -Benghazi contrôlée par le Maréchal autoproclamé Khalifa Haftar- aux milices du chef de guerre Hamidati, exacerbent les tensions et rendent les efforts de paix presque impossibles.

Ces puissances étrangères, en quête de domination régionale, alimentent un cycle de violence qui déchire le pays. L’Armée soudanaise, refusant de négocier en présence des Émirats n’est qu’une réponse évidente du silence des institutions onusiennes sur le rôle négatif que joue ce pays du Golfe dans la région.

Un récent rapport d’Amnesty International met en lumière les violations incessantes de l’embargo sur les armes, imposé depuis 2004, alors que des munitions turques, russes et chinoises continuent d’alimenter le conflit. Ce trafic d’armements, souvent clandestin, alimente une guerre dont les conséquences se font sentir bien au-delà des frontières soudanaises.

La lutte pour le pouvoir a plongé le pays dans une tragédie humaine, marquée par des violations des droits de l’homme à grande échelle. Les habitants du camp de Zamzam, où des milliers de déplacés vivent dans des conditions désespérées, sont désormais confrontés à une famine dévastatrice. Plus de 10 millions de personnes ont été déracinées, et les groupes humanitaires peinent à accéder aux zones de crise, laissant les Soudanais innocents à la merci de la misère.

Alors que le gouvernement, accuse les milice de Hamideti, d’être responsables de cette catastrophe humanitaire, ces derniers tentent de redorer leur image en se montrant plus coopératifs avec la communauté internationale. Pourtant, leurs actions passées continuent de les hanter, et leur volonté de négocier semble motivée par un besoin désespéré de réhabilitation.

Ayant d’autres priorités encore plus importantes dans d’autres régions du monde, les États-Unis, cherchent à contenir le conflit, comparés à ceux déployés en Ukraine, au moyen Orient et à la mer de chine, ces effort ne semblent pas peser sur risque d’un débordement régional.

La situation au Tchad, où de nombreux réfugiés fuient, et les tensions potentielles avec l’Érythrée et l’Éthiopie ajoutent une couche d’incertitude alarmante. Les acteurs régionaux, bien que réticents à s’impliquer, pourraient rapidement changer de cap, entraînant avec eux un déluge de violence.

Alors que les élections américaines approchent, la pression sur l’administration Biden pour mettre fin à cette guerre grandit. Il est impératif que les États-Unis maintiennent leur rôle de médiateur impartial et œuvrent sans relâche pour parvenir à un accord de paix durable, salvateur tant pour les intérêts américains que pour le peuple soudanais.

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