Le peuple exige toujours le départ des figures du système et la lutte contre la corruption, réitère sa confiance dans l’Armée, son attachement à l’unité nationale et le refus de toute ingérence extérieure d’où qu’elle émane.
« Des marches populaires pacifiques ont eu lieu pour le seizième vendredi consécutif, dans plusieurs wilayas du pays pour revendiquer un « changement radical » du système et appeler à un « dialogue mené par des personnalités nationales propres », rapporte l’APS.
La mobilisation citoyenne dans les wilayas de l’Est du pays était une nouvelle fois au rendez-vous en ce vendredi. Des dizaines de milliers de personnes ont réinvesti la rue dans les quatre coins du pays malgré la chaleur accablante.
A Constantine, les groupes qui ont convergé vers le centre-ville, dès la fin de la prière du vendredi, ont appelé au « changement radical du système de gouvernance », au « départ de tous les symboles du régime » et à « une période de transition » menée par des personnalités « crédibles », non impliquées dans des affaires de corruption.
Arborant l’emblème national, les « marcheurs », hommes, femmes et enfants, ont battu le pavé des boulevards Mohamed Belouizdad et Abane Ramadane exigeant une « rupture immédiate » et totale avec le système: « Partez tous ».
A Mila et Oum El Bouaghi, des milliers de citoyens ont manifesté, dans le calme, à travers les artères de ces deux villes, en réitérant l’essentiel des revendications exprimées depuis le début de la dynamique populaire.
Dans la wilaya de Batna, quelques milliers de marcheurs ont sillonné le centre-ville, entonnant des chants patriotiques et exigeant le départ de la « Issaba » (bande) et revendiquant « un Etat civil ».
Les manifestants insistent sur le départ des symboles du système
A Alger, les manifestants se sont regroupés dès la matinée au niveau de la Grande-Poste, Boulevard Colonel Amirouche, Avenue Pasteur, Place Maurice Audin et au niveau du Boulevard Zighout Youcef où un dispositif sécuritaire important a été déployé pour parer à tout débordement.
Drapés de l’emblème national et arborant des portraits des martyrs de la Révolution du 1er novembre, les manifestants scandaient des slogans réclamant le départ de tous les symboles du système, en particulier les trois « B » (Bensalah-Bedoui-Bouchareb).
Ces nouvelles manifestations interviennent au lendemain du discours du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, dans lequel il a appelé à un « dialogue inclusif » pour trouver une issue à la crise politique que traverse le pays.
Dans leurs marches pacifiques, les manifestants ont affiché leur rejet à la tenue d’élections « sous la conduite des symboles du système » et réitéré leur attachement à l’instauration d’un Etat de droit où règnent la démocratie et la transparence.
Ils ont également scandé les slogans habituels appelant à la préservation de l’unité nationale et brandit des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire: « Pas de régionalisme, nous sommes tous des frères », « Djeich-chaâb, khawa khawa » (Armée et peuple sont frères), « Silmya, silmya » (Pacifique, pacifique) ou encore « Djazair hora dimocratia » (Algérie libre et démocratique) ». Ils ont aussi exprimé leur rejet à toute ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie.
Cette journée de mobilisation, coïncidant avec la célébration de la fête de l’Aid El Fitr, a été marquée par des gestes de convivialité qui ont vu des citoyens distribuer gracieusement des gâteaux et des boissons aux manifestants dans une ambiance bon enfant.
Les citoyens de Skikda ont réclamé la poursuite de tous les responsables impliqués dans des affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics.
Depuis la ville d’Annaba, les citoyens, qui ont battu le pavé de nouveau, ont appelé à « une période de transition avec des figures consensuelles », alors que les manifestants dans la wilaya de Guelma ont réitéré les mêmes slogans: « Silmiya, Silmiya » et « Pour une Algérie nouvelle ».
A El Tarf, les manifestants ont indiqué l’urgence d’opérer « un changement à la hauteur des attentes du peuple ». Les mêmes scènes ont été constatées à Sétif.
A l’Ouest du pays, les citoyens sont également sortis pour réclamer le départ de « tous les symboles de l’ancien régime ».
A Oran, les marcheurs, qui ont traversé les principales artères de la ville, partant de la place du 1er novembre jusqu’au siège de la wilaya, ont scandé notamment le « report les élections présidentielles jusqu’au départ de tous les B ».
A Tlemcen, les manifestants ont retenti « Oui pour une phase de transition », tout en réclamant l’activation des articles 7 et 8 de la Constitution, deux principes fondamentaux consacrant le pouvoir au peuple.
A Mostaganem, les marcheurs ont emprunté le même itinéraire que les vendredis passés en dépit de la forte chaleur, réaffirmant une nouvelle fois leur détermination de passer à un « Etat républicain et civil ».
A Tiaret comme à Sidi Bel-Abbes, Mascara, Tissemsilt, Ain Temouchent, El Bayadh et Naama, les protestataires ont exprimé notamment leur refus d’élections présidentielles organisées par « Bensalah et Bedoui ».
Pour la poursuite de la lutte contre la corruption
Au centre du pays, des milliers de citoyens ont bravé la chaleur en participant pour le 16ème vendredi consécutif à des marches pacifiques, pour demander un changement radical du système politique et le jugement de tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption.
A Blida, Tipasa, Ain Defla, Djelfa et Médéa, les manifestants ont réitéré leur souhait de voir un « changement » et une « transparence » dans la gestion du pays.
Des marches similaires ont eu lieu dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Bejaïa, Bouira et Boumerdes, où des milliers de citoyens ont sillonné les artères principales de ces villes en scandant des slogans et en brandissant des pancartes et banderoles pour exiger « des reformes politiques profondes » et le « jugement de tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de mauvaise gestion et de corruption ».
Dans la wilaya de Tizi-Ouzou les manifestants ont également entonné des chansons engagées de grands chanteurs kabyles pour exprimer leur détermination à poursuivre leur action pacifique, jusqu’à l’aboutissement des revendications populaires.
Au Sud du pays, les manifestants, au nombre relativement réduit cette fois-ci, sont sortis après la prière du vendredi dans certaines villes telles qu’Ouargla, Tindouf, Aflou et Laghouat, pour appeler au « changement politique profond », au « départ des symboles du système » et à la « préservation de l’unité nationale ».
Dans d’autres wilayas, à l’instar d’El-Oued, Ghardaïa, Tamanrasset et Adrar, les manifestations sont prévues pour la fin de l’après-midi en raison des chaleurs qui sévissent dans ces régions. »
Source APS