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Mandela a-t-il vraiment cru à la mort de l’Apartheid ? Le mythe.

Par: Ahmed Halfaoui

Entre le culte du personnage, le respect dû à son combat contre l’Apartheid et le symbole qu’il est devenu, Nelson Mandela la figure de proue de L’African National Congress (ANC), se taille une dimension historique appréciable.

Une chose est certaine, le militant Rolihlahla, renommé Nelson, a été l’expression ultime de la lutte pour l’émancipation des Sud-Africains du pire statut que l’on puisse faire subir à des êtres humains.

Le résultat est là. Les noirs ont accédé à la condition de citoyen qui leur était daignée, ils peuvent voter et élire les gouvernants, ce qu’ils ont fait, mais le système économique et social qui a produit la ségrégation raciale n’a pas connu de changements significatifs, en dehors de quelques avancées qui ne modifient pas les fondements colonialistes de l’Afrique du sud.

Bien sûr que, selon les statistiques officielles, le revenu des ménages noirs progressé de 169%, à partir de ce qu’il était (presque rien), que 89% des noirs ont un téléphone portable et que 74% possèdent une télévision.

Seulement, les mêmes statistiques révèlent que, sur les 52% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, 62% sont noirs (dont 26,3% n’arrivent pas à manger à leur faim) et 1% sont des blancs.

Sur le plan de l’éducation 8,3% des Noirs ont pu poursuivre des études après le baccalauréat contre 36% des Blancs. Afin d’absorber le mécontentement, une politique d’allocations familiales a été mise en place par l’ANC pour constituer la seule ressource de 54,7% des pauvres. Un impact direct sur l’espérance de vie qui est de 71 ans pour les Blancs et de 49 ans pour les Noirs. Rapporté à la redistribution de la richesse nationale, ces chiffres s’expliquent par le fait que les ménages blancs ont en moyenne un revenu de 6 fois supérieur à celui d’un ménage noir 365 000 rands soit 60 000 rands.

Pire, au rythme actuel de la progression des revenus, en rapport avec la réduction souhaitée des inégalités et si rien ne vient contrarier le processus, il faudrait 60 ans pour atteindre une équité.

Alors que, passée l’euphorie de la naissance de la « nation arc-en-ciel », il y avait urgence de concrétiser ce slogan, d’autant que l’Afrique du sud est tout de même classé au 31e rang mondial, par son produit intérieur brut (PIB).

Cependant le chemin est semé de beaucoup d’obstacles, dont la principale est la ségrégation économique essentielle qui profite toujours du système instauré que les Boers ou Afrikaners ont parachevé par la politique du « développement séparé des races ».

Car pour tout dire l’ANC ne portait pas réellement la libération des noirs de la domination colonialiste ou croyait que le seul de fait qu’ils soient reconnus comme êtres humains pouvait suffire à la dynamique de leur émancipation.

A moins que l’ANC se soit intégré au système. Ce que tout laisse croire, à commencer par ce qui s’est produit le jeudi 16 août 2012 à la mine de Platine de Marikana. Quarante-quatre mineurs en grève, pour vivre dans des masures sans eau, sont assassinés par la police anti-émeute. Dans la semaine, le groupe Glencore Xstrata a procédé au licenciement de 800 grévistes des mines de Helena, Magareng et Thorncliffe dans le Limpopo, en réponse à l’intransigeance du syndicat. Deux cents ont déjà été licenciés auparavant.

En réaction aux mouvements des travailleurs, l’ex président Jacob Zuma s’en prenait plutôt aux syndicats qu’il accuse de ruiner l’économie du pays.

C’était le 24 mai 2012, il s’adressait aux mineurs en ces termes : « La tension dans l’industrie ne va pas aider l’économie. On pourrait appauvrir notre pays. C’est pourquoi les dirigeants doivent engager des travailleurs, de sorte que les travailleurs comprennent exactement. les conséquences de leurs actes ».

Visiblement, il ne tenait pas du tout compte du drame que vivent ses concitoyens et se souciait plutôt de servir les puissances de l’argent. L’Apartheid n’a pas beaucoup perdu.

Ahmed Halfaoui

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