Par: Maha Triki
L’ONG médicale Médecins Sans Frontières (MSF) institutionnellement raciste et renforce le colonialisme et la suprématie blanche dans son travail «humanitaire», selon une pétition interne signée par 1000 membres actuels et anciens du personnel. S’agit-il d’une action anti-racisme ou une autre instrumentalisation entre puissances visant à affaiblir le contrôle de la France sur cette organisation ?
De l’Afrique au Kosovo jusqu’à la Syrie, l’ONG, Médecins Sans Frontières (MSF) fondée par quelques journalistes et médecins dont Bernard Kouchner qui a fini sa carrière comme ministres des affaires étrangères, n’en est manifestement, pas à son premier scandale. Après les lanceurs d’alerte ayant dénoncé des «chantages sexuels» en Afrique ou les troublants récits sur l’instrumentalisation de cette ONG dans le conflit syriens, c’est au tour de ses propres collaborateurs de briser le silence, et ils n’y sont pas allés de main morte.
En effet, le communiqué accuse MSF de nier l’étendue du racisme perpétué par ses politiques, ses pratiques d’embauche, sa culture d’entreprise et ses programmes de «déshumanisation», dirigés par une main-d’œuvre de «minorité blanche privilégiée», lit-on.
Les signataires de cette lettre ont appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante sur le racisme au sein de l’organisation et à une réforme urgente des racines et des branches pour démanteler «des décennies de pouvoir et de paternalisme», lit-on encore.
Les signataires incluent Javid Abdelmoneim, président du conseil d’administration de MSF UK, Agnes Musonda, présidente du conseil d’administration en Afrique australe, et Florian Westphal, directeur général de MSF Allemagne.
Comme d’accoutumée les scandales éclatent toujours là où on ne les attend pas. Cette fois-ci, la lettre fait suite à un débat interne acharné sur le racisme et le mouvement Black Lives Matter, a fait remarquer le quotidien britannique The Guardian.
Certains membres du personnel étaient en colère contre une récente déclaration publiée par MSF Italie, suggérant qu’il ne devrait pas utiliser le terme «racisme» et que «tout le monde, à commencer par MSF», devrait parler de «toutes les vies comptent».
Employant plus de 65000 personnes à travers la planète, MSF est l’une des plus puissantes organisations «humanitaires» au monde qui opèrent sur pratiquement toutes les zones de conflits. Elle a reçu le prix Nobel de la paix en 1999. Environ 90% des son personnel est embauché localement. Cependant, la plupart de ses opérations sont dirigées par des cadres supérieurs européens.
Les témoignages personnels des signataires de la lettre montrent l’ampleur du problème. « Essayer d’aider un membre du personnel national [à postuler] pour un poste [en tant que membre du personnel international] est le processus le plus fastidieux, le plus injuste et le plus frustrant que j’aie jamais subi », a déclaré un membre du personnel : «Il y avait une mentalité de sauveur blanc «presque suffocante», a déclaré un autre, tandis que d’autres se sont plaints de politiques de recrutement qui «[poussaient] le personnel local ayant 10 ou 20 ans d’expérience à être supervisé par de nouveaux diplômés».
Shaista Aziz, ancienne humanitaire de MSF et co-fondatrice de l’ONG Safe Space, une plate-forme féministe intersectionnelle cherchant à rendre des comptes sur les abus #AidToo , a déclaré: «ce qui doit être fait en priorité et de démanteler les structures de pouvoir qui causent des dommages et c’est le travail que très peu de gens veulent vraiment faire.»
Le changement, ajoute-t-elle avec une spontanéité déconcertante, « nécessite un leadership courageux et audacieux et il faut que beaucoup de blancs » faisant le bien « aient le pouvoir de s’écarter ».
« Notre priorité est de déplacer la prise de décision plus près des besoins et d’impliquer les patients et la communauté dans la conception de stratégies d’intervention. Réduire le pouvoir de décision de l’Europe et le redistribuer au reste du monde. »
De nombreux points d’action énoncés dans la déclaration, envoyée le 29 juin, avaient été convenus lors d’une réunion du personnel une semaine avant la publication de la lettre, a déclaré Christos Christou, un président international , cité par The Guardian. Il a reconnu, à ce titre, qu’un examen des politiques de ressources humaines en 2017 pour lutter contre la structure de rémunération «injuste et discriminatoire» n’allait pas assez loin. « Nous sommes en train de revoir cela », a-t-il indiqué.
Il y a trois ans, une tentative de lutter contre le racisme au sein de l’organisation a échoué lorsque son assemblée générale internationale a décidé de ne pas adopter une motion sur le «déballage du racisme, des préjugés et des privilèges» rédigée par MSF USA.
En 2019, MSF a reçu sept plaintes officielles de discrimination raciale, dont moins de cinq ont été confirmées après enquête. Des plaintes d’abus et des problèmes de comportement, en particulier du personnel recruté sur place, des patients et de leurs soignants, n’étaient pas signalées par l’organisation.
Par ailleurs, plusieurs dizaines de membres du personnel recrutés localement avaient fait objet d’attaques meurtrières dans les zones de conflits où l’ONG s’y est impliquée. Le plus célèbres sont les bombardements contre les hôpitaux de MSF ont Afghanistan, au Yémen ainsi que le médecin palestinien abattu à sang froid par un soldat de l’occupation israélienne.
En 2016, suite au bombardement d’un hôpital au nord de Damas, l’ambassadeur de Syrie aux Nation Unis, Bachar Jaafari, avait carrément accusé des responsables « de l’ONG Médecins sans frontières déployés en Syrie d’œuvrer pour le compte du renseignement français.».
« Le soi-disant hôpital a été mis en place sans consultations avec le gouvernement syrien par le dénommé réseau français Médecins sans frontières qui représente une filiale des renseignements français sur le territoire syrien », a lancé M.Jaafari devant les journaliste
En plein guerre contre Daech et les autres groupes terroristes soutenus d’une manière grotesque par des puissances régionales et internationales, « des groupes terroristes de Djabhat Annusra (filiale d’Al Qaïda), utilisaient également des hôpitaux comme des centres de commandement opérationnel, pour conduire leurs attaques terroriste », avait-t-il expliqué.
Vient par la suite un scandale pour écorcher l’image du milieu humanitaire. Selon des informations de la BBC, publiées en juin 2018 et recueillies auprès de lanceurs d’alertes anonymes, des employés de Médecins sans frontières (MSF) auraient fait appel à des prostituées durant leurs missions en Afrique. Certains salariés de l’ONG auraient même échangé des médicaments contre des relations sexuelles, a rapporté la presse.
D’après la BBC, les personnes accusées seraient des logisticiens en poste au Kenya, au Liberia et en Afrique centrale et non pas des médecins ou desides Ils profitaient selon plusieurs rapports de leur statut comme travailleur humanitaire pour pratiquer ce chantage inhumain contres des Africains dévastés par les guerres ou les épidémies.