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Les non dits de la 2e guerre mondiale: Le D-Day et ses attendus (La vraie histoire)

Par : Ahmed Halfaoui 

Ancien cadre supérieur du secteur public, consultant free lance en études socio-économiques, chroniqueur de presse

Si nous nous en tenons au spectacle restitué de la Seconde guerre mondiale, nous pouvons conclure que la victoire sur le nazisme est du fait des Etats-Unis, en particulier, et des Anglo-saxons en général. 

Cette victoire aurait été initié par le D-Day, le Jour-J, au nom bien choisi du 6 juin 1944 qui affirme, en subliminal, le commencement de la débâcle des armées hitlériennes. Tout ce qui a pu se passer ailleurs ne bénéficie d’aucune publicité, même si est invoquée l’offensive de l’armée rouge à l’Est ou la remontée des troupes coloniales à partir du sud. L’épopée solitaire de la résistance yougoslave, sous la direction des communistes, non plus n’a pas droit aux projecteurs des médias.

C’est ainsi que, chaque année, en très grande pompe, le président étasunien au centre de l’événement, se déroule sur les côtes de Normandie une commémoration du seul épisode qui vaille.

Pourtant, si la chose a pris encore plus de couleur et est entourée de plus de bruit, le principal Etat concerné par la « Libération », qui s’en serait suivi, n’a pas de toujours accepté la version qui domine aujourd’hui.

Le Général De Gaulle, l’un des acteurs de la guerre, s’est toujours refusé de s’exhiber avec ses pairs, ex-Alliés. Le 10 juin 1964, devant les critiques à son attitude, il déverse son sentiment: « Ces messieurs de la presse qui me reprochent de ne pas aller en Normandie 20 ans après, que faisaient-il alors ? S’étaient-ils battus pour que la France recouvre sa liberté, pour qu’elle contribue à sa délivrance ? Que faisaient-ils pendant la guerre ? Ils ne se battaient ni en Normandie, ni ailleurs. La Libération s’est passée sans eux. Elle s’est passée d’eux. » Il savait de quoi il parlait.

Non seulement les Anglo-saxons visaient d’autres objectifs que de libérer la France, puisqu’elle a été libérée par les forces de la Résistance, où les militants communistes étaient dominants, mais ils envisageaient d’après le général d’occuper le pays : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! » Ici aussi il savait de quoi il retournait.

Les Anglo-saxons avaient préparé leur « Allied military government for occupied territories », connu sous l’acronyme AMGOT. Ils avaient même fait imprimer par le Bureau of Engraving and Printing des billets, libellés en francs (cf.image ci-dessous), cela de février à mai 1944, en prévision de la main mise sur le pays.

En préparation, le Président étasunien, Franklin Delano Roosevelt, a tenté jusqu’au bout d’ignorer la résistance française et la France-libre, d’abord en maintenant une ambassade auprès du régime de Vichy jusqu’en novembre 1942, ensuite en tentant de désigner des personnalités de ce même régime comme dirigeants. La forte mobilisation de la population autour de la Résistance et de l’équipe gaulliste a fait capoter le projet. Ce qui explique que, plus tard, soit le 7 mars 1966, Charles de Gaulle annonce au Potus Lyndon Johnson le retrait de Paris de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Sans rompre, intérêts bien compris, l’alliance anti-communiste.

Mais ses successeurs, en même temps que se produisait l’adhésion au néolibéralisme, firent un retour dans cette organisation, le 5 décembre 1995. Pour des motifs que nous avons pu observer en Yougoslavie, en Libye ou en Syrie. L’instrumentalisation du 6  juin 1944 servira à légitimer l’allégeance aux « libérateurs ».

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