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L’armée de l’occupation israélienne, Tsahal a porté des frappes aériennes nocturnes sur Damas, où elle prétend l’existence de basses iraniennes. les tirs selon Natanyahu le premier ministre israélien étaient «en réponse» à des tirs de roquettes la veille depuis le territoire syrien, affirme Benyamin Netanyahou, ajoutant qu’Israël ne cessera d’assurer sa sécurité. Des analystes divergent sur cette interprétation des faits.
L’armée israélienne a revendiqué, mercredi 20 novembre au petit matin, une série de frappes aériennes de «grande ampleur» contre des sites militaires, notamment iraniens, en Syrie, «en réponse» à des tirs de roquettes la veille.
«Toute la faute revient à l’Iran»
«Toute la faute revient à l’Iran qui se comporte de façon très agressive, s’imposant en maître en Syrie et s’appliquant à y créer un nouveau front contre Israël», a déclaré à Sputnik l’expert israélien Ili Nisan.
Selon ce dernier, la veille, l’Iran a tiré depuis la Syrie quatre roquettes dans la direction des hauteurs du Golan.
«Israël n’a pas pu évidemment ne pas répliquer. Israël n’est pas l’Arabie saoudite qui n’a pas réagi aux frappes contre sa raffinerie. Aussi, les Israéliens ont-ils usé de la force, en frappant des sites iraniens en Syrie», a martelé Ili Nisan.
N’est-ce pas un jeu «des terroristes»?
L’armée syrienne n’a pas annoncé de tirs de roquettes dans la direction des hauteurs du Golan. Israël a tout simplement besoin d’un prétexte pour justifier ses frappes contre le territoire syrien, a rappelé à Sputnik le général syrien à la retraite Muhammed Abbas.
«On ne doit pas oublier que des groupes paramilitaires qui opèrent dans le sud de la Syrie et sont financés par Tel Aviv ont des roquettes israéliennes. Ces derniers jours, les forces de sécurité syriennes ont découvert de nouveaux stocks renfermant des centaines de roquettes israéliennes qui s’étaient trouvées entre les mains de terroristes», a indiqué le militaire.
Et de relever qu’Israël n’avait pas précisé quelles roquettes justement avaient été tirées du côté du Golan.
«S’il s’agissait d’obus d’artillerie, n’importe qui aurait pu en tirer et de n’importe quelle position», a noté Muhammed Abbas.
Dividendes politiques engrangés par Israël
Les frappes israéliennes contre la Syrie permettent à Benyamin Netanyahou d’engranger d’emblée plusieurs dividendes, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik le député syrien Muhannas Haj Ali.
«Tout d’abord, cela l’aidera dans la confrontation politique à l’intérieur du pays. Et ensuite, il sera plus facile pour les États-Unis de reconnaître à Israël le droit de construire des colonies de peuplement [juives, ndlr] en Cisjordanie, c’est-à-dire de réaliser le « deal du siècle »», explique-t-il.
Et d’ajouter qu’il n’y avait tout simplement pas en Syrie de sites iraniens que les Israéliens prétendent bombarder.
«Chaque fois que l’armée syrienne remporte des victoires sur les champs de bataille, l’aviation israélienne se met à bombarder la Syrie. […] Par ailleurs, la situation politique en Israël est très compliquée, la société étant divisée. Netanyahou a besoin d’une menace extérieure pour regrouper différentes mouvances politiques. Au début des années 2000, ce rôle était attribué au Hezbollah, ensuite au Hamas et à l’Iran. Sans un tel ennemi, Netanyahou perdra tout bonnement son pouvoir», affirme le parlementaire syrien.
Les Israéliens ne prendront pas ce spectacle «pour argent comptant»
Il est peu probable que, dans leur majorité, les Israéliens soutiennent la politique extérieure suffisamment agressive du Premier ministre, a indiqué à Sputnik Dmitri Mariassis, de l’Institut des études orientales de l’Académie des sciences de Russie.
«Où concrètement ont frappé les Israéliens? Ils disent sur des sites de l’Iran et du Hezbollah. Les médias israéliens en ont même publié une carte approximative. Il est peu probable que nous en apprenions davantage. […] Ce n’est sans doute qu’une nouvelle tentative de Netanyahou de montrer sa force. Quoi qu’il en soit, les Israéliens ne prendront guère ces démarches du Premier ministre pour argent comptant», résume le spécialiste russe d’Israël et des communautés juives.
Le 20 novembre au matin, Tsahal a revendiqué des frappes de «grande ampleur» en Syrie, «en réponse» à des tirs de roquettes la veille depuis le territoire syrien.
Dans un communiqué, les militaires israéliens ont dit avoir frappé «une dizaine de cibles militaires des forces iraniennes Al-Qods et des forces armées syriennes, incluant des missiles sol-air, des quartiers généraux, des entrepôts et des bases militaires».
À son tour, l’agence syrienne Sana a fait état de deux blessés dans ces raids.
Source Sputnik