Maghrebfacts/ Sputnik/ Wall Street Journal
Alors que l’achat des S-400 russes est devenu la pierre d’achoppement des relations turco-américaines, le Pentagone et le Département d’État américain ont mis en garde les autorités égyptiennes contre l’acquisition de chasseurs russes Su-35, relate le Wall Street Journal.
En pleine tension sur l’achat des S-400 russes par Ankara, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, et le chef du Pentagone, Mark Esper, ont exhorté dans une lettre envoyée le 13 novembre le ministre égyptien de la Défense à annuler l’accord sur l’achat des chasseurs russes Su-35, rapporte le Wall Street Journal.
«Un nouvel accord majeur avec la Russie compliquera au moins les futurs échanges d’informations militaires avec les États-Unis et l’assistance militaire américaine à l’Égypte», indique le journal, citant le texte de la lettre commune mise à sa disposition.
Selon le journal, les responsables américains y parlent de sanctions.
Ils ont également personnellement averti le chef de l’armée de l’air égyptienne des conséquences de cet accord, a précisé le document. Le média note en outre que cela a coïncidé avec la visite au Caire du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.
L’Égypte résistera au chantage, selon un expert
En tant qu’un des principaux importateurs d’armes russes, l’Égypte a peu de chances de succomber au chantage américain et d’acheter des Su-35, a commenté à Sputnik Igor Korotchenko, directeur du Centre mondial d’analyse du commerce des armes.
«Les États-Unis ne sont pas prêts pour une concurrence loyale sur le marché mondial de l’armement et recourent de nouveau à la pression perverse exercée sur un État souverain qui choisit la meilleure arme pour se défendre. Je suis sûr que l’Égypte ne succombera pas à cette menace, et l’une des meilleures générations au monde de chasseurs multifonctionnels 4++ entrera dans l’arsenal de ce pays», a déclaré l’expert.
L’achat de S-400, la pomme de discorde entre Ankara et Washington
Washington insiste depuis longtemps pour que la Turquie annule ses achats de S-400 à Moscou en menaçant d’imposer des sanctions. Toutefois, les Présidents américain et turc ont fait des progrès au cours des négociations à la Maison-Blanche, y compris sur la question des systèmes russes S-400, a quant à elle déclaré la conseillère de M.Trump, Kellyanne Conway.
La Turquie considère la demande des États-Unis de renoncer aux systèmes de défense antiaériens russes S-400 comme une violation de ses droits souverains, a déclaré Recep Tayyip Erdogan à l’issue de ses entretiens avec son homologue américain à Washington.
«Nous ne trouvons pas juste de renoncer complètement au S-400. Nous ne pouvons pas abandonner complètement le S-400 et passer au [système américain de défense antiaérienne, ndlr] Patriot. Nous avons dit que nous pouvions acheter le Patriot, mais en l’achetant nous ne pouvons pas renoncer au S-400. C’est notre droit souverain, à cause duquel les États-Unis font leurs calculs», a déclaré M.Erdogan à des journalistes turcs lors de son retour à Ankara.
Ankara a signé avec Moscou un contrat de 2,1 milliards d’euros pour la livraison de quatre divisions de S-400 en 2017. Les États-Unis ont ensuite proposé à la Turquie d’y renoncer au profit des systèmes américains Patriot. Après le refus d’Ankara, Washington l’a évincé de son programme des F-35.