Mena News, Global Views

Le symbole de la discorde: Renault met-il fin à sa présence en Algérie?

Maghrebfacts/ Nesma Adil

Le constructeur automobile français Renault pourrait bien mettre fin à ses activités en Algérie, croit savoir le journal Jeune Afrique qui évoque un différend entre le constructeur français et le gouvernement sur le quota d’importation de kits SKD.

«Symbole», produit phare de la firme pour l’Algérie a longuement  fait objet de dérision quant à la qualité et la fiabilité réservée à l’Algérie par le constructeur. Des millions d’Algériens ont alors, répondu aux fameux appels « Khaliha tsaddi (laisse-la rouiller)» lancé sur les réseaux sociaux pour boycotter le produit.  Aussi plusieurs groupes d’amateurs de mécanique et de véhicules ont également lancé un hashtag #Manechriche ‘je n’achète pas) en argumentant par le rapport qualité prix entre les voiture Renault montées en Algérie et celles montées En Russie. 

[blockquote align= »left » author= »slogan de boycott »] »Khaliha Tsaddi »[/blockquote]

ils n’ont pas hésité à publier le prix de sortie d’usine de la voiture de la marque Logan (Renault) montée en Russie, la même gamme que Renault Symbol montée en Algérie. Le prix de la Logan russe est d’un peu plus de 308 000 roubles, soit 610 000 DA (61 millions de centimes, et sont prix de vente est estimé à 359 530roubles, 710 000 DA (71 millions de centimes).

Les usines de montage automobile en Algérie des groupes internationaux Kia Motors, Hyundai, Volkswagen et Renault, qui ont gelé leurs activités ces dernières semaines, sont actuellement dans l’incertitude quant à leur avenir depuis que le gouvernement a imposé à chacun un quota d’importation de kits SKD («semi knocked down»),  éléments pré-assemblés et montés sur place.

Mardi 15 octobre, le journal hebdomadaire français Jeune Afrique a laissé entendre que fermer l’usine Renault était une option envisagée.

Le média explique que le conflit entre le gouvernement et le producteur automobile français a tourné à l’ultimatum depuis que Renault a donné un mois à la ministre de l’Industrie pour relever le plafond imposé de pièces importées. Le journal avance que les beaux jours de Renault en Algérie semblent toucher à leur fin.

Deux semaines avant, des rumeurs circulaient sur une éventuelle cessation des activités de l’usine du constructeur français située à Oran, dans l’ouest de l’Algérie.

Un responsable de Renault Algérie a affirmé à l’Algérie Presse Service (APS) que l’usine du groupe risquait de devoir arrêter temporairement sa chaîne de montage, car elle avait épuisé son quota de pièces importées. Ce même responsable a réfuté toute «fermeture» de l’usine, dont certains médias algériens avaient fait état auparavant. Il a par ailleurs précisé que «la production devrait reprendre avec l’arrivée des nouveaux quotas, probablement au début de l’année 2020», excluant «l’éventualité de licencier» des employés.

Pourquoi la politique des quotas?

La décision des autorités algériennes de baisser les importations en général et de fixer des plafonds aux constructeurs automobiles étrangers a été motivée par la fusion des réserves de change, suite à la chute des prix du pétrole en 2014. Le gouvernement algérien entend par cette décision encourager la fabrication locale de voitures.

Ainsi, les autorités algériennes ont limité à 660 millions de dollars le montant des importations en 2019 de kits SKD par Renault Algérie, indique l’APS.

L’usine Renault en Algérie, détenue à 49% par le groupe français, 34% par Société nationale des véhicules industriels (SNVI, 100% publique) et 17% par le Fonds national d’investissement (FNI), a une capacité de production de 50.000 véhicules par an et emploie 700 salariés.

Au cours du 1er semestre 2019, l’Algérie a importé pour 1,766 milliard de dollars de kits (SKD) destinés au montage automobile de transport de personnel et de marchandises, contre près de 1,711 milliard de dollars pour la même période en 2018, soit une hausse de près de 55,26 millions de dollars (+3,23%).

- Publicité -spot_img
- Publicité -spot_img

Dernières nouvelles

Mohamed Laagab : « l’Algérie construit des médias forts pour faire face à la « guerre cognitive »

CONSTANTINE - Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab a insisté, lundi soir, depuis Constantine sur l’importance d'avoir "des...

incontournable

Plus d'articles comme celui-ci